TesseracT – Altered State

Après son premier opus One extrêmement bien accueilli par la critique, le combo britannique de TesseracT nous reviens avec son second album Altered State sorti le 27 mai 2013 chez Century Media.

Après avoir subi un changement dans le line up,  TesseracT a décidé de prendre un tournant assez étonnant dans sa musique, mais hélas pas dans le meilleur sens en ce qui concerne mon opinion. En effet nous avons été habitués avec One à  percevoir TesseracT plutôt comme un groupe instrumental avec un chanteur pour soutenir le côté mélodique des morceaux et offrir ce contraste subtilement pesé entre le chant hurlé et le chant clair.

 

TesseracT, Altered State, Band

Avec le départ de celui-ci (ce qui déjà pour ma part est loin d'être la meilleure chose qui puisse arriver à un groupe, que de perdre son identité vocale après un premier album surtout lorsque celui ci a été aussi bien accueilli) il semblerait que TessertacT ait laissé tout ce qu'il y avait d'intéressant chez eux (à savoir l'équilibre parfait entre le côté technique, le côté violent, et le côté atmosphérique) et ait centré le tout autour du nouvel chanteur. Nous nous trouvons alors face à un tout centré autour de la voix, baignée dans la reverb'  et compressée au possible, le côté larmoyant du chant est juste insupportable et la monotonie du chant rend la chose juste chiante. Alors que dans le chant de One on percevrait une vraie force, et une vraie souffrance dans le chant, ici nous avons l'impression de faire face à un chanteur dépressif (je n'ai rien contre le chant dépressif, lorsqu'il l'est vraiment, comme dans l'album Pornography de The Cure).

Tout est dans l'excès: l'excès de fioritures vocales, l'excès d'effets sur la voix, top d'effets de manière générale. Le nombre de lignes vocales superposées et doublées par le chanteur  rend les morceaux inexécutables en Live, et donc leur font perdre en partie de leur intérêt. Le nouvel opus est donc beaucoup plus atmosphérique, beaucoup moins violent, beaucoup plus pop et donc plus accessible en un sens. Ce qui me gêne le plus dans cet album est certainement cet entre deux: TesseracT ne se perçoit plus vraiment comme un groupe de métal ayant perdu sérieusement de son côté violent et semble partir vers quelque chose de plus atmosphérique sans pour autant aller jusqu'au bout de la chose expérimentale.

Un autre élément qui m'a profondément dérangé à l'écoute de cet album et le fait que l'on a clairement l'impression d'entendre des parties directement issues de One: des mêmes enchainements harmoniques, les mêmes formules mélodiques, jusqu'aux mêmes tempis...

 

Et même si le groupe semble vouloir sortir du schéma couplet/refrain dans son nouvel opus, pour moi il ne va pas jusqu'au bout de ce qu'il semble vouloir faire pour autant. Comme je l'ai déjà dit, d'un côté TesseracT semble avoir voulu se rendre plus accessible au grand public, en centrant sa musique autour de la voix, et en évinçant complètement le chant hurlé, mais s'est mis d'un autre côté à faire ce qui ressemble pas mal à de la  technique pour la technique, en rendant les mélodies impossibles à retenir et en perdant par là son identité et ce pourquoi on l'appréciait tant: sa subtilité. La balance a bougé et le parfait équilibre qu'il y avait jusqu'alors dans One a été rompu.

Dommage, car le groupe annonçait des projets très prometteurs lors de son interview avec mon confrère Nathanaël, peu après la sortie de One.

Alors certes il y a des choses intéressantes dans ce nouvel album, comme le retour aux sources avec l'utilisation du saxophone sur les morceaux "Of Reality – Calabi-Yau" et "Of Energy – Embers" (même si à l'époque des démos, hélas connues que par les fans du groupe l'utilisation de l'instrument était beaucoup plus intéressante par ses développement et son utilisation plus expérimentale).

Ci-dessous un extrait des démos de TesseracT, celles où ils éxploitaient vraiment le côté experimental de leur musique, comprenez donc ma frustration, à l'écoute de Altered State.

 

Il est vrai, je ne suis pas douce dans mes propos, mais c'est justement parce que je connais les capacités du groupe et son tenant que je n'ai pas pu me résoudre à être indulgente avec cet album, car même s'il est bien produit, exécuté et enregistré , pour moi cet opus est décevant.

Afin de comprendre mes propos concernant l'évolution du groupe, je vous invite à écouter les extraits illustrants cet article.

Track list :

01. Of Matter - Proxy
02. Of Matter - Retrospect
03. Of Matter - Resist
04. Of Mind - Nocturne
05. Of Mind - Exile
06. Of Reality - Eclipse
07. Of Reality - Palingenesis
08. Of Reality - Calabi-Yau
09. Of Energy - Singularity
10. Of Energy - Embers
 

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NOTE DE L'AUTEUR : 6 / 10



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