Jussi Wickström, guitariste de Turisas

"Nous n'avons pas voulu nous imposer de limites"
 

A l'occasion de la sortie prochaine du quatrième album de Turisas, sobrement intitulé Turisas2013, Jussi Wickström, guitariste et membre fondateur du groupe, a accepté de répondre aux questions de La Grosse Radio concernant la nouvelle direction musicale prise par le groupe, les récents changements qu'il a subi et les projets de tournée.

D’où vient le titre Turisas2013 ?

Après avoir fini l’enregistrement des chansons, nous nous sommes réunis et avons réfléchi à ce qui correspondrait le mieux à l’ensemble de l’album. C’était plus facile de choisir un titre pour les albums précédents, car ils s’articulaient tous autour d’un concept. Le titre fait ici référence à ce qu’est le groupe et comment il sonne maintenant. Il n’y a pas de meilleure manière que de dire "voici ce qu’est Turisas en 2013" avec le titre Turisas2013.

Puisque c’est la première fois que vous sortez un album qui n’est pas un concept-album, de quoi parlez-vous dedans ?

On parle de plusieurs choses différentes. Toutes les chansons ont été écrites pendant une certaine période, cela se ressent aussi dans les paroles, qui sont assez actuelles. Je pense que le thème de la liberté revient pas mal à travers l’album, exprimé de plusieurs manières différentes. Il y a aussi "No Good Story Ever Starts with Drinking Tea", qui parle des rencontres qu’on fait en tournée, et des trucs dingues qui s’y passent, notamment avec l’alcool. Elle réunit plusieurs petites anecdotes, ça va bien avec son côté rapide et dingue, un peu punk-rock.

Les paroles sont variées, mais c’est aussi le cas de la musique. Était-ce le but recherché ?

C’est la conséquence de notre manière de travailler. Si Mathias Nygård [chant] a écrit la plupart des chansons, Olli Vänskä [violon] et moi-même avons aussi participé à l’écriture. Vu qu’on n’était pas cernés par un concept, on s’est senti libres de faire ce qu’on voulait. On s’est juste dit qu’il nous fallait les meilleures chansons possibles, sans s’imposer de limites. De fait, les chansons sont très différentes. Je trouve cette approche intéressante et j’estime qu’on a bien réussi à aller où on voulait, j’en suis satisfait en tout cas.

Turisas

Parmi ces chansons, "Run Bang-Eater, Run!" se démarque. Avez-vous exploité de nouvelles influences pour celle-ci ?

En fait, cette chanson existait déjà depuis les sessions de Stand Up And Fight. Elle était assez dingue et ne collait pas au concept de l’album, du coup on l’avait laissée de côté. On l’a donc utilisée pour cet album. Elle est assez différente, mais elle reste intéressante musicalement à mon avis. Musicalement, je pense qu’Alamaailman Vasarat, groupe finlandais qui utilise pas mal de saxophone, nous a pas mal influencés.

Puisque cet album est si différent des précédents, comment avez-vous changé votre manière de travailler ?

Oui, ça s’entend déjà au son. Nous avons en grande partie enregistré le disque nous-même, après nous être isolés tous les deux avec Mathias pour écrire les chansons. Nous ne voulions pas faire la même chose que l’album précédent. Pour mixer l’album, nous avons choisi Jaime Gomez Arellano [Ghost, Cathedral, Primordial, Ulver], qui vit à Londres. Vu qu’il s’est occupé de plusieurs groupes différents, on ne savait pas trop à quoi s’attendre au final, mais on y est allés quand même. Turisas2013 sonne plus brut et naturel que les albums précédents, plus organique, et correspond ainsi à l’ambiance des chansons.

Qu’en est-il de ton approche de la guitare ? As-tu changé ta manière de travailler ?

Oui, la guitare a une place plus importante ici, puisque l’orchestre a beaucoup moins été utilisé, du coup j’assure plus de leads et de mélodies qu’avant. Cela m’a donné plus de travail, et cela m’en donne aussi pour le live, car il faut décider de la manière dont on adaptera les chansons, car je suis le seul guitariste sur scène, mais il doit y avoir quatre pistes de guitares superposées sur le disque.

Au-delà des instruments, on peut entendre d’autres voix, notamment sur "We Ride Together". Qui s’en occupe ? Un invité ?

Non, il s’agit de notre bassiste, Jesper Anastasiadis, qui chante aussi quelques parties sur "Greek Fire". Pour ce disque, nous nous sommes concentrés sur le groupe, et utiliser un maximum le potentiel de chacun, donc pas d’invité cette fois.

Turisas

Cet album est le premier depuis Battle Metal à avoir un claviériste en tant que membre à part entière. Pourquoi ?

En fait, jusqu’à Stand Up And Fight, nous avions une accordéoniste, Netta Skog, jusqu’à ce qu’elle décide de quitter le groupe. En regardant les chansons de Turisas2013, on s’est dit qu’on n’avait pas tant de parties qui correspondaient à un accordéon, du coup nous avons décidé d’élargir les possibilités en incluant un clavier, qui peut jouer plus de chansons, avec des éléments plus complexes. Et on a trouvé Robert Engstrand, un mec bien sympa pour en jouer !

Il y a eu également d’autres membres qui ont changé dernièrement. Qu’apportent les nouveaux au groupe ?

Cela fait un gros changement ! Le batteur Tude Lehtonen était dans le groupe depuis le début, mais a décidé de quitter le groupe pour faire autre chose. Pour le remplacer, il nous fallait quelqu’un de très bon et capable d’avoir un eu diversifié. Nous avons donc trouvé Jaakko Jakku, un musicien professionnel, qui a joué dans d’autres groupes en Finlande avec des styles différents, il peut très bien jouer du jazz comme du metal ou de la pop. De plus, il jouait de manière naturelle, ce qui correspondait bien à ce qu’on recherchait. Jesper Anastasiadis, notre nouveau bassiste, est aussi un musicien professionnel qui a joué dans plusieurs groupes différents, il a notamment fait du funk. Il a beaucoup de talent, il est plus jeune que nous, a des goûts variés et est très énergique, ce qui est bon pour le live. Je suis content des membres que nous avons trouvés, tout le monde s’entend bien, ce qui est bon pour les prochaines tournées, cela nous permettra peut-être d’enregistrer un album live.

Ce projet est donc dans les cartons ?

Oui, c’est quelque chose qu’il faut qu’on fasse à un moment. La scène est importante pour nous, on a déjà fait un DVD, maintenant il faut qu’on arrive à retranscrire l’énergie du live sur un album.

Parlant de live, vous allez repartir en tournée européenne avec le Heidenfest cet automne. Que penses-tu de ce festival ambulant ?

On avait effectivement déjà tourné avec ce festival, tout s’était bien passé et on était très contents, du coup on a trouvé ça cool de le refaire quand on nous a proposé d’y retourner. En plus ça tombe bien au niveau des dates, peu de temps après la sortie de notre nouvel album. On tourne avec Ensiferum, un groupe qu’on aime bien, on s’entend bien avec les membres, on a déjà tourné avec eux en Amérique. Je pense qu’on reviendra ensuite pour une tournée en tête d’affiche, probablement au début de l’année prochaine, après le Heidenfest et la tournée au Royaume-Uni.

Turisas

Puisque Turisas2013 est plus organique et direct, il semble être taillé pour la scène. Avez-vous prévu de jouer beaucoup de chanson de cet album ?

En effet, il n’y a pas de chansons de cet album qu’on ne pourrait pas jouer en concert, il ne nous reste plus qu’à les répéter et on risque d’en jouer beaucoup sur scène. Evidemment, nous devons aussi jouer les anciennes, il y a des gens qui viennent pour ça. On va faire en sorte de faire plaisir à tout le monde en piochant dans tous nos albums pour les prochaines setlists. Et puis j’adore jouer les anciennes chansons aussi, même si ça fait des années [rires].

Y avait-il des chansons sur les albums précédents qui étaient injouables en live ?

Il y en avait qui étaient plus difficiles à produire. Mais je pense qu’on a joué toutes nos chansons qu’on a enregistrées à un moment ou à un autre, hormis "Βένετοι! - Πράσινοι!" sur Stand Up And Fight!, qui est portée par l’orchestre, donc c’est très difficile de l’adapter sans orchestre live.

Avez-vous d’ailleurs pensé à faire un concert avec un orchestre ?

Oui, nous y avons réfléchi. Il se trouve qu’un concert avec orchestre est difficile à mettre en place, notamment avec l’aspect technique. Ce serait un concert très spécial, mais l’idée est intéressante à exploiter. Pourquoi pas après notre tournée ?

Un dernier mot pour les fans français ?

J’espère tous vous revoir quand nous reviendrons en France cet automne, tous les concerts qu’on y a donné à ce jour étaient super cools, les fans sont toujours motivés et agréables, donc j’espère qu’on y fera plus de concerts.

 

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