End of Green – The Painstream

Quand toi, auditeur, tu entends les doux mots "Metal Gothique", dans ta tête trotte la musique electro-ambiante-atmosphérique-dépressive-glauque faite pour les personnes qui ne comprennent pas pourquoi la vie est si injuste et cruelle envers eux, ces mêmes personnes vêtues de chaussures plateformes (chut chut, pas de marque), de combinaison en latex et d'un masque à gaz si bien qu'on pourrait croire à une future invasion de Cybermen et autres androïdes venus des bas-fonds du laboratoire d'un savant fou, n'est-ce pas ?

Bon certes, votre imagination n'ira peut-être pas aussi loin dans le détail, mais, pour rester dans le cliché pur et dur, n'est-ce pas là la première impression que cela vous évoque ? En revanche, en disant cela, on risque de se faire taper sur les doigts par les "Goths" pure souche, qui soutiendront que le "Metal Gothique" n'existe pas, que c'est une pure hérésie. Ceci dit, musique electro-ambiante-atmosphérique-dépressive-glauque c'est trop long, donc on nommera cela "Metal Gothique" dans un souci de facilité pour nos lecteurs. Au moins, vous êtes prévenus.

Sortez mouchoirs, scalpels, taillez vous les veines (autant rester dans le cliché), End of Green est de retour ! Comment ça, connaît pas ? La formation, en provenance d'outre-Rhin, est comparable en de nombreux points à des compatriotes et confrères de label : Lacrimas Profundere. Dans vos yeux commence à naître la joie et l'extase, je le vois, je le sais. Même si Antiadore est particulièrement chiant. Et qu'on espère vraiment que The Painstream ne prendra pas le même chemin. Optimiste que je suis …

Les musiques des deux formations présentes des similitudes plus que flagrantes, et visent à peu près le même public. Il faut dire que, dès qu'on trouve une recette qui fonctionne, difficile de s'en détacher et de vouloir tenter autre chose. Se reposant ainsi sur ses lauriers et ne proposant pas une once d'évolution, le quintette délivre ainsi un rock / metal mélodico-goth tout ce qu'il y a de plus calibré pour les radios d'Allemagne. Ma foi, si cela contribue à la démocratisation du metal, certains pourraient voir leur musique d'un bon œil et faire preuve d'une grande tolérance par rapport à la formule concoctée par le groupe … et par tant d'autres avant.

End of Green

Déprimés, mais avec classe môssieur (surtout la barbiche rose, au fond) !

Le principe est simple pour End of Green : à l'instar de Lacrimas Profundere, il suffit d'enchaîner les tubes et les refrains hyper accrocheurs. Si on peut se prendre facilement au jeu sur les premières pistes (« Hangman's Joke » et « Holidays in Hell » font mouche tout de suite !), il est difficile d’appâter le chaland sur la durée de onze titres qui se suivent et, malheureusement, se ressemblent un peu trop. Impossible, toutefois, de blâmer un quelconque manque de professionnalisme de la part du combo, bien au contraire. Avec plus de vingt années au compteur, on sent que la bande à Michelle Darkness connaît très bien les ficelles du métier. Preuve en est par la production, clean à souhait, mais aussi dans les refrains, qui deviennent aisément la pierre angulaire des morceaux qui forment cette galette.

Le souci c'est que cette force devient trop vite une faiblesse, usée à l'excès. La recette est trop vite éculée et il est ardu d'extirper un titre parmi les autres, surtout quand un réel ventre mou commence à se former. Le grand souci du quintette est exactement le même que chez leurs confrères : on ne connaît que trop bien leur musique, et aucune attente n'est jamais provoquée au fur et à mesure de l'écoute. Tout se suit mais distraitement, sans marquer, sans même bousculer ne serait-ce qu'un peu, tant c'est prévisible et linéaire ! Les allemands tentent, tant bien que mal, de varier un peu leur propos (plus lent et mélancolique sur « Final Resistance » ou « Death of the Weakender », tempo dynamique sur « Chasing Ghosts », la ballade sur « Miss Misery »), mais quand le processus d'ennui profond est amorcé, il est difficile de revenir en arrière. D'autant plus que le chant de Michelle Darkness (qui mime très bien Nick Holmes de Paradise Lost) est souvent assez plat et peine à transmettre une réelle émotion à travers la musique. Sa voix est à l'image de la musique : aseptisée et linéaire.

Nul besoin de s'éterniser dix ans sur la musique trop fade d'End of Green. Avec The Painstream, le quintette allemand se tire une balle dans le pied et met en exergue son incapacité à proposer une musique personnelle et intelligente (tout lorgne tellement sur Paradise Lost ou Type O Negative que ça en deviendrait gênant). Et les rares morceaux qui valent vraiment le coup (citons au hasard « Holidays in Hell » ou « Death of the Weakender ») se noient dans cette masse superficielle. Triste de constater qu'au bout du huitième album, faire preuve d'un minimum de maturité semble encore être un objectif non acquis.

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NOTE DE L'AUTEUR : 4 / 10



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