Entretien avec Exile, leader de Supreme Void

Il est toujours plaisant de découvrir un jeune groupe qui vous tape dans l’œil et surtout de le voir confirmer tout son potentiel à travers une très bonne suite discographique. C’est exactement ce qu’il s’est passé à l’écoute du premier album de Supreme Void, faisant suite à un premier EP prometteur. Nous avons donc profité de l’occasion pour discuter avec Exile, tête pensante du groupe de death metal polonais, afin d’en savoir un peu plus sur cette jeune formation très talentueuse.

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Bonjour Exile et merci de m’accorder cette interview. Towards Oblivion, le premier album de Supreme Void, vient de sortir. Il fait suite à un EP sorti en 2021, intitulé End of Games. Avec le recul, que penses-tu de ce dernier ?

Bonjour, merci pour l'invitation ! Pour moi, End of Games tient toujours la route, nous le jouons toujours en répétition et nous avons l'intention de jouer certaines chansons en concert. Bien sûr, le son est différent, car à l'époque, je l'enregistrais et le sortais seul. Cette expérience et les retours de cet EP ont permis à Towards Oblivion de prendre sa forme et sa direction artistique actuelle.

Vous jouez un death metal technique inspiré par Gorguts, Ulcerate et Ulsect, mais avec votre propre identité. Malgré les ambiances sombres et les dissonances, vos compositions restent très lisibles. Est-ce quelque chose que vous avez particulièrement travaillé ou intellectualisé, ou avez-vous composé à l'instinct ?

Les deux, mais en mettant l'accent sur les objectifs que nous nous étions fixés. Donc pour répondre à ta question, j'y ai quand même travaillé. Une fois que j'ai décidé de commencer à bosser sur les nouvelles compos, je me suis immédiatement assis, j'ai écrit mes propositions de projet et je me suis fixé des objectifs : comment j'aimerais sonner en général, quels sons de guitare, de basse, de batterie je souhaitais, comment aborder mes riffs... Le point de départ a été la dernière chanson de End Of Games, « Iter Purgatorium ». C'est là que je suis passé à la guitare 8 cordes et que je me suis lancé le défi de la mêler à la guitare 7 cordes. Cette combinaison s'est avérée très réussie, car elle a apporté une variété et une complexité bien nécessaires aux guitares. Je voulais aussi des riffs plus sombres que ceux d'End Of Games, et c'est là que l'instinct entre en jeu. Mais nous avons tout de même couplé cette approche à quelques connaissances en théorie musicale. Nous étions très à l'aise avec le son de la batterie, car notre précédente session au studio Hertz nous avait permis de parfaire cette approche sonore pour le style que nous recherchions. Le son de guitare et de la basse que nous avons obtenu a été le fruit d'un travail coopératif entre Scott Elliott et moi-même pendant le processus de mixage.

Les paroles et les thèmes sont particulièrement sombres, comme sur le morceau « Embrace Extinction », qui parle littéralement de la sixième extinction et de la fin de l'humanité. Qu'est-ce qui t’inspire dans l'écriture de tes chansons au quotidien ? L'actualité à elle seule ? Des films ou des œuvres de fiction ?

Il s'agit principalement d'observations et de pensées que j'ai eues au cours des dernières années et les paroles ont été développées de différentes manières. Comment nous, en tant qu'êtres humains, sommes souvent nos pires ennemis et créons notre propre chute, en particulier en rejetant le bon sens et en ne nous développant pas davantage ? De cette façon, j'ai sorti beaucoup de choses de ma tête. J'aime aussi l'histoire du personnage de Dark Maul dans Star Wars et son développement dans cette œuvre, ce qui a été un moteur pour l’écriture des paroles de « Sustained By Malice ».

Michał « Xaay » Loranc a créé la pochette de l'album. Que t’inspire ce visage qui s'enfonce dans les ténèbres ? Était-ce ton idée dès le départ, ou as-tu donné carte blanche à l'artiste ?

Travailler avec Xaay a été un plaisir, j'ai toujours voulu travailler avec lui, non seulement pour ses graphismes qui tuent, qu'il a réalisés pour de nombreux groupes à succès, mais aussi pour son travail avec Redemptor, qui reste l'une de mes plus grandes sources d'inspiration pour Supreme Void. En me basant sur cela, j'étais sûr qu'il comprendrait notre vision. Nous avons commencé par écouter l'album, nous avons écrit les pensées et les vibrations que nous avions, puis nous avons discuté des idées. Sur cette base, nous avons créé les premières ébauches, mais pour répondre à ta question, je lui ai donné carte blanche. L'illustration a été finalisée lors de notre rencontre personnelle à Cracovie, lorsque je suis allé voir Ulcerate en concert.

Supreme Void se présente sous la forme d'un trio. Pourtant, avec trois musiciens, deux guitares et une batterie, vous développez des nuances et des couches sonores denses. Comment reproduisez-vous cette intensité en live ?

Nous le faisons en structurant notre approche du son, en utilisant nos connaissances sur le travail en studio et, en même temps, en minimisant la quantité de choses nécessaires à son exécution en live. Nous utilisons des modélisations d’amplis de guitare tout le temps, et l'album a été écrit presque uniquement en studio. Les sonorités ont donc été créées pendant le processus d'écriture, en utilisant le même matériel. De cette façon, ils se traduisent totalement en situation live.

Domin, le guitariste de Hate, apparaît sur l'album en tant que soliste invité. Quelle est votre relation avec le groupe, et comment l’avez-vous convaincu d'apparaître sur l'album ?

Hate a toujours été l'un de mes groupes préférés, en particulier depuis la sortie de leur album Solarflesh. J'ai fini par rencontrer Domin, Adam et Nar-Sil (je connaissais déjà Tiermes) lorsqu'un de mes amis a participé à une tournée avec eux en tant que bassiste de session. Ce sont des gens fantastiques, j'apprécie vraiment chaque moment que je peux passer avec eux. Ce sont des professionnels, mais j'ai vraiment l'impression qu'ils ne sont pas motivés par leur ego, mais par l'envie de créer et de jouer de la bonne musique. Domin a toujours été un guitar hero pour moi, il a joué dans la plupart de mes groupes préférés (Hate, Lost Soul, Vedonist...). Nous nous sommes rencontrés pour la première fois à l’occasion du festival Brutal Assault et nous sommes restés en contact depuis. Il s'est avéré que nous nous comprenions bien et nous sommes finalement devenus amis. Quelque part, j'ai vraiment commencé à apprendre la guitare avec lui puisque j'ai utilisé beaucoup de ses techniques de jeu pendant la session d'enregistrement de Towards Oblivion. C'est donc tout naturellement que je lui ai demandé s'il accepterait d'enregistrer un solo sur l'album. J'aime toujours inviter des amis sur mes albums, surtout si ces invités sont en phase avec la musique. La dernière fois, c'était Huzar de Calm Hatchery qui, depuis, m'aide à travailler mes mixages à travers son esprit critique. C’est encore une fois le cas sur Towards Oblivion.

Pouvez-vous nous parler un peu du matériel que vous utilisez ? Êtes-vous plus intéressé par le matériel old school (guitares, pédales, amplis) ou par les nouvelles technologies (instruments virtuels et amplis) ?

Je ne suis jamais tombé amoureux du matériel analogique, même si je comprends pourquoi les gens le font. Je voyage trop (chaque membre de Supreme Void vit dans une ville différente et j'ai joué dans des groupes répartis géographiquement dans différents lieux), ce qui est une contrainte en terme de matériel. J'ai essayé des pédaliers avec des effets analogiques, mais la transition vers les amplis à modélisation était inévitable. Je comprends qu'en tant que groupe émergent, nous devons être ouverts aux changements et les accepter, ce qui, à long terme, nous permettra d'atteindre nos objectifs. Actuellement, nous utilisons le Line6 Stomp HX, mais nous allons passer au Quad Cortex cette année. De cette façon, nous pourrons intégrer des profils d'amplis à lampes que nous n'aurons jamais l'occasion d'acheter. Toutefois, chaque riff de guitare et de basse a été joué et enregistré et nous n'utilisons pas d'instruments virtuels, à l’exception de batteries virtuelles pour accélérer le travail d’écriture. Mais une fois ce travail réalisé, toutes les parties de batterie sont enregistrées et ce sont des vraies parties qui sont jouées sur l’album. Nous avons également construit un rack de moniteurs intra-auriculaires, afin de pouvoir utiliser des pistes de clics pour chaque membre du groupe. Cela nous a notamment permis d'améliorer considérablement nos performances et rend les répétitions plus faciles, puisque nous utilisons la même piste de clics à chaque fois, pour les répètes et les concerts. C'est cohérent dans notre approche et cela nous permet d'éliminer les erreurs de tempo et de rester toujours en phase rythmiquement.

Quand on écoute votre musique, les influences que j'ai mentionnées (Gorguts, Ulcerate, Dodecahedron, Ulsect) apparaissent clairement. Mais quels sont les artistes qui vous impressionnent le plus en ce moment, ou quelles sont vos dernières découvertes ? Écoutez-vous d'autres styles que le metal qui pourraient vous influencer ?

Il faut que j'aille voir les groupes que tu as mentionnés (rires) ! Je n’écoute pas grand-chose en dehors du metal. J'ai une vision claire du son de Supreme Void, et je n'ai jamais ressenti le besoin de sortir du metal. Même pendant la session d'écriture, j'ai réduit mon temps d'écoute d’autres artistes, pour garder les idées claires. Mais pendant la seconde moitié de la phase d’écriture, Ulcerate a sorti Cutting The Throat Of God, que j'ai trouvé parfait et qui a vraiment inspiré l'album. Les autres groupes que j'aimerais mentionner et qui n'ont pas été nommés ici malgré une grande influence sont Ad Nauseam, Rejoice ! The Light Has Come, Convulsing, ou encore Dormant Ordeal. Ravager, notre guitariste, m'a récemment envoyé les albums de Karmacipher et Crown Of Madness.

Le groupe a d'abord existé sous le nom de Depravity. Pourquoi avez-vous choisi de changer de nom plutôt que de continuer ce que vous faisiez déjà ?

C'est une idée qui nous a hantés pendant longtemps. Depravity a commencé comme un projet de death metal dans le style d'Azarath ou de Behemoth (époque Demigod/The Apostasy). Cependant, le temps a passé et j'ai voulu jouer des choses bien différentes, et le nom ne convenait pas à ce nouveau matériel, et n'aidait pas à lui donner sa personnalité. De plus, ce nom était déjà utilisé par d'autres groupes. Comme nous étions sur le point de sortir quelque chose de nouveau, nous avons conclu que c'était le dernier moment pour transformer chaque point faible en point fort - y compris le nom. Et cela s'est avéré être l'une des meilleures idées que nous ayons eues !

Vous avez déjà sorti deux EP sous le nom de Depravity (End of Games ayant été réédité sous le nom de Supreme Void). Pourtant, aucune de vos anciennes compositions ne figure sur Towards Oblivion. Aviez-vous l'intention, dès le départ, de repartir de zéro et d'écrire des morceaux entièrement nouveaux ?

Oui, c'était l'intention. Le premier EP a été complètement abandonné. Le deuxième EP fonctionne parfaitement seul, je n'ai pas trouvé que la reprise des anciens morceaux en valait la peine. Chaque disque est une représentation du groupe à un moment donné. Beaucoup de temps s'est écoulé depuis End Of Games, nous avons changé, nous nous sommes améliorés – j’ai donc préféré concentrer mes efforts sur la création d'un album complet et cohérent.

Merci pour tes réponses. Nous te laissons le mot de la fin pour nos lecteurs français.

Merci d'avoir pris le temps de lire cette interview. Ecoutez Towards Oblivion, et restez curieux : la vie est bien plus belle avec une telle approche. Merci à vous !

 

Interview réalisée par mail en avril 2025
Towards Oblivion, le nouvel album de Supreme Void, sort le 25 avril prochain via Dolorem Records

ENGLISH VERSION - SUPREME VOID

It's always a pleasure to discover a young band that catches your eye and, to see them confirm their full potential with a great follow-up album. This is exactly what happened when we listened to Supreme Void's debut album, Towards Oblivion, a record that follows a promising first EP. We took the opportunity to talk to Exile, the mastermind behind the Polish death metal band, to find out a little more about this talented young band.

 

Hello, and thank you for this interview. Supreme Void's debut album, Towards Oblivion, has just been released. It follows an EP released in 2021. Looking back, what do you think of End of Games?

Hello, thank you for the invitation! To me, End Of Games still holds strong, we still play it on rehearsals and intend to play some songs on live shows. Of course, it sounds different, as back in those days, I was recording and releasing it alone. This experience and feedback from this EP allowed Towards Oblivion to take the shape and direction it took now.

You play technical death metal inspired by Gorguts, Ulcerate and Ulsect, but with your own identity. Despite the dark ambiences and dissonance, your compositions remain highly readable. Is this something you've particularly worked on or intellectualized, or did you compose on instinct?

Both, but with major focus on goal setting – so with regards to your question – I worked on it. Once I have decided to start the work on the album, I have immediately sat down, wrote down my project assumptions and set goals – how I would like to sound in general, guitar, bass, drum tones, how I approach my riffs. The starting point was the last song from End Of Games, “Iter Purgatorium”. This is where I have transitioned to 8-string guitar and started to challenge myself to blend with 7-string guitar. This combination proved to be very successful, as it gave a much needed variety and complexity to guitars. I also wanted darker riffs than End Of Games had, so here the instinct part kicks in. Coupled with some music theory knowledge. We had very comfortable situation with drum sound, because from our previous session in Hertz Studio we concluded that what we currently have is perfect for the style we are aiming for. Guitar and bass tone was a cooperative work between myself and Scott Elliott during the mixing process.

The lyrics and themes are particularly dark, as on the track “Embrace Extinction”, which literally speaks of the sixth extinction and the end of humanity. What inspires you in your day-to-day songwriting? Current events alone? Films or works of fiction?

It’s mostly some observations and thoughts which I had during last few years and lyrically they were expanded in many different ways – how we, as human beings, are often our worst enemies and create our own downfall, especially by discarding common sense and not developing ourselves further  This way, I got a lot of stuff out from my head ! I also love Star Wars’ Darth Maul story and character development, this was a driver for lyrics to “Sustained By Malice”.

Michał “Xaay” Loranc created the album's artwork, which is an outright success. What does this face sinking into darkness inspire in you? Was this your idea from the start, or did you give the artist carte blanche?

Work with Xaay was a pleasure, I always wanted to work with him – not only for his killer graphic designs which he did for many successful bands, but also for his work with Redemptor, which remains as one of my biggest inspirations for Supreme Void. Based on that, I was sure that he will understand the vision. We started from listening to the album, wrote down the thoughts and vibe we had, then discussed the ideas. Based on that, we created the first drafts, but answering your question – I gave carte blanche. The artwork was finalized during our personal meeting in Kraków, when I went to see Ulcerate.

Supreme Void takes the form of a trio. Yet with three musicians, two guitars and drums, you develop nuances and dense layers of sound. How do you reproduce this density live?

We do it by structurizing our approach to sound, utilizing our knowledge about working with the studio and at the same time, minimizing the amount of things which are needed to execute the task. We use guitar modellers all the time, also the album was written almost purely in studio environment. The tones were created during the writing process, using the same gear. This way, it totally translates to live situation.

Domin, Hate's guitarist, appears on the album as a guest soloist. What's your relationship with the band, and how did you convince them to appear on the album?

Hate was always one of my favourite bands, especially from Solarflesh album. Eventually I met Domin, Adam and Nar-Sil (I already knew Tiermes) once one of my friends played a tour with them as a session bass player. Fantastic people, I really enjoy every moment that I can spend with them. Professionals, but I really feel that they are not driven by ego, but with urge to create and play great music. Domin was always a guitar hero to me, he played in most of my favourite bands (Hate, Lost Soul, Vedonist…), then we met on Brutal Assault and kept contact. It turned out that we have good understanding of each other, becoming good friends. Eventually, I started to learn guitar from him. I have used a lot of his techniques during the recording session of Towards Oblivion. So it was very natural for me to ask him if he would be open to record a guest solo on the album. I always like to invite friends on my records, especially if that person resonates with the music. Last time it was Huzar from Calm Hatchery – he helps me with critique sessions of my mixes ever since, Towards Oblivion included.

Can you tell us a little about the equipment you use? Are you more into old school gear (guitars, pedals, amps) or new technology (virtual instruments and amps)?

I never fell in love with analog gear, even though I understand why people do. I just travel too much – each member of Supreme Void lives in different city, I had also bands in different cities. I tried pedalboards with analog effects, but transition to modellers was inevitable. I understand that as an aspiring band, we need to be open to changes and embrace them, which in long-term will support our goals. Currently we use Line6 Stomp HX, but we will transition to Quad Cortex this year. This way we can incorporate profiles of tube amps which we will never have a chance to buy. On the other hand, every guitar and bass riff was recorded. We do not use virtual instruments – we just used virtual drums to speed up writing. This will be also changed, everything will be recorded during the writing session. We also have build an in-ear monitor rack, to be able to fully utilize click tracks for every band member. It upgraded our performance massively. It helps practice (we use the same click track every time = 100% translation to rehearsals and live shows), is consistent and helps eliminate mistakes.

When you listen to your music, the influences I've mentioned (Gorguts, Ulcerate, Dodecahedron, Ulsect) come through loud and clear. But which artists are currently making the biggest impression on you, or which are your latest discoveries? Do you listen to any other styles outside metal that might influence you?

I need to actually check out some bands you mentioned ! Not much outside of metal. I have clear vision of sound for Supreme Void, I never felt the need to resort outside of metal. Even during the writing session I decreased my listening time, to keep a clean head. During the second half of songwriting, Ulcerate dropped Cutting The Throat Of God, which I found perfect and really inspired the album. Other bands which I’d love to mention and were not named here are: Ad Nauseam, Rejoice! The Light Has Come, Convulsing, Dormant Ordeal. Ravager, our guitar player, recently sent me Karmacipher and Crown Of Madness.

The band first existed under the name Depravity. Why did you choose to change your name rather than continue what you'd already been doing?

This was an idea which haunted us for a long time. Depravity started as a project which was about death metal in style or Azarath or Behemoth (Demigod/The Apostasy era). However, time passed and I wanted to play much different stuff, and the name did not fit, nor help. It also overlapped with other bands. Since we were about to release something new, we concluded that this is the last call to change every weaker spot into a strong point – name included. And it turned out to be one of the best ideas we had !

You've already released two EPs under the Depravity name (End of Games having been reissued as Supreme Void). Yet none of your older compositions can be found on Towards Oblivion. Was it your intention from the outset to start from scratch and write entirely new material?

Yes, this was intended. First EP was scrapped completely. Second EP works on its own perfectly, I didn’t find the old track revival to be worth it. Each record is a representation of the band at given time. A lot of time passed since End Of Games, we have changed, improved – so I’d rather focus the effort to create a complete and consistent album.

Thank you for your answers. We leave you the final word for our French readers.

Exile: Thank you for your time to read this interview. Look out for Towards Oblivion, and stay curious, don’t settle for mediocre – life is much more beautiful with such approach. Merci!

Interview via email - April 2025
Towards Oblivion by Supreme Void is released on April 25 via Dolorem Records.



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