Andi Deris (Helloween) nous parle de Giants and Monsters

Par un hasard du calendrier, le jour de notre entretien en visio avec Andi Deris, le monde du metal venait tout juste d’apprendre le décès d’Ozzy Osbourne. C’est donc tout naturellement que notre interview commence par aborder l’influence du Prince des Ténèbres sur le chanteur d’Helloween, avant d’évoquer Giants and Monsters, 17ème opus des citrouilles dont la sortie est prévue à la fin du mois.

Bonjour Andi, merci pour cet entretien. Comment vas-tu ?

Ça va, merci. Même si je dois reconnaître qu’hier soir j’étais assez dévasté quand j’ai appris le décès d’Ozzy Osbourne. Mais je me dis qu’il a tenu jusqu’à 76 ans, c’est six de plus que l’âge de Lemmy quand il est parti… Quel timing ! Il a réussi à donner son concert d’adieu puis il nous a quittés juste après. Je suis abasourdi…

Que représentait-il pour toi en tant que chanteur et que t’inspire sa carrière au sein de Black Sabbath et en solo ?

Pour moi, ça me ramène à mes tout-débuts en tant que fan de musique. A l’époque où j’étais gamin – je devais avoir 12 ans - mon cousin qui était un peu plus âgé que moi écoutait Black Sabbath sur la platine familiale. Je crois qu’il s’agissait de l’album Sabbath Bloody Sabbath. Je ne savais pas trop quoi en penser à cette époque. Mais j’allais régulièrement voir ce cousin qui habitait à cinq minutes de chez moi et cela m’a donné l’occasion de réécouter régulièrement ce groupe puis de m’habituer progressivement au son des guitares, de la basse... Il n’y a que le son de batterie que je n’arrivais pas à comprendre, notamment ce qui produisait le bruit aigu des cymbales et du charley [rires]. Progressivement, mon oreille s’est habituée et à l’âge de 13 ou 14 ans, j’ai écouté Black Sabbath très régulièrement sur cassette audio et j’ai appris à aimer d’autres groupes comme Sweet et Judas Priest.

J’ai le souvenir qu’un peu plus tard, vers 14 ou 15 ans, ma mère est rentrée dans ma chambre et a trouvé un numéro du magazine Bravo sur mon bureau, avec Kiss en couverture. Elle a juste regardé la photo du groupe, a dit « ça, c’est le Démon ! » puis elle est sortie. Je n’avais aucune idée de qui était Kiss a l’époque, mais si ma mère disait que c’était démoniaque, je me devais d’aller écouter ! [rires]. Pour revenir à ta question, Sabbath était mon premier contact avec le metal… Pendant longtemps j’ai été très connecté à ce son doom, puissant, qui nécessitait plusieurs écoutes avant de l’apprécier. A l’époque, on écoutait beaucoup les albums et les morceaux tournaient en boucle. Il fallait donc qu’ils soient bons ! [rires]

Cela nous amène justement à aborder Helloween et votre processus de composition. Sur ce nouvel album, tu as écris la ballade « Into the Sun », qui porte clairement ta patte et me rappelle un peu « Forever and One ». Comment ce morceau est-il né ?

Pour la comparaison avec « Forever and One », c’est probable, c’est du Andi ! [rires]. On ressent probablement ma façon d’écrire, même si j’essaie de ne pas me copier. L’écriture de ce morceau a débuté il y a plusieurs années par le texte, ce qui n’est pas ma façon habituelle de procéder. J’ai posé sur le papier des idées qui me parlaient, des sentiments… et j’ai beaucoup aimé le phrasé de ce qui est devenu le refrain. J’avais un bon pressentiment par rapport à ce texte. Cela aborde notamment le thème des personnes qui vivent une expérience de mort imminente. J’ai beaucoup réécrit les paroles des couplets pour que ça fonctionne rythmiquement mais j’ai fini par trouver des mélodies qui me plaisaient bien. J’ai fait écouter tout cela à ma compagne et elle a adoré. Cela m’a poussé à le proposer au groupe.

Ce qui est amusant c’est que c’est un morceau qui avait été enregistré pour le précédent album, Helloween. Mais l’équipe de production m’avait proposé de le modifier et de l’enregistrer dans une autre tonalité, jugeant la ligne de chant trop aigüe. J’ai fait un test mais cela ne m’a pas plu car ce n’était plus du Helloween à mon sens. On aurait dit un morceau qui pouvait figurer sur un album de Bon Jovi ou Adèle ! C’était une bonne chanson, mais il manquait notre identité. Chez Helloween, les lignes de chant aigües font partie de notre son et j’aime chanter ainsi, même pour une ballade. J’ai donc souhaiter ne pas la sortir telle quelle et la garder pour plus tard. Et j’en suis content !

A l’époque de la reformation avec Kai Hansen (chanteur et guitariste) et Michael Kiske (chanteur), l’album Helloween avait été bien accueilli. Est-ce que cela vous a mis la pression pour ce nouvel opus ?

Je dirai qu’au contraire, on avait moins de pression que pour le précédent. Pour Giants and Monsters, on n’avait aucun chemin à suivre, rien à prouver à qui que ce soit. On a juste eu envie de se faire plaisir. On n’a jamais voulu refaire quelque chose qui avait bien marché. Si l’on s’auto-plagiait, cela retirerait tout plaisir. [rires] Nous voulons juste respecter notre son, notre identité, qui reste assez joyeuse. L’important c’est que ce que nous proposons fonctionne pour nous. Dans le studio, nous étions tous les sept totalement détendus, nous avions un bon feeling sur les morceaux. C’était typiquement du Happy Helloween ! [rires] ça se ressent même dans les morceaux plus progressifs du nouvel album : on a mis des éléments plus sombres ou mystérieux, mais dans l’ensemble tu ressens quelque chose de positif à l’écoute, comme sur « Majestic » ou « Giants on the Run ». C’est ce qui fait notre signature. On retrouve cela aussi sur les Keepers of the Seven Keys, avec des titres comme « Eagle Fly Free », « I Want Out », « Dr Stein » ou « Future World » au milieu de morceaux plus sombres. Je pense que ces albums ont donné l’esprit du groupe : tu respires avec un titre fun ! C’est ce qu’on a fait sur Giants and Monsters.

Justement, sur ce nouvel album, il y a une belle synthèse de la carrière de Helloween, avec beaucoup d’éléments que vous avez abordés au fil des années, à travers des titres funs, progressifs, mais aussi des compositions plus speed ou heavy…

Oui, mais tu analyses cet aspect car tu es un auditeur attentif, je le vois à ta collection de CDs derrière toi ! [rires]. Je fais partie du même club, je collectionne beaucoup de vinyles. J’aime me mettre dans de bonnes conditions d’écoute, avec un verre et un cigare. Et puis au bout de vingt minutes, je suis obligé de me lever pour changer de face ! [rires] Et quand on écrit un album, on pense à l’auditeur qui va être dans les mêmes conditions d’écoute et le mettre du début à la fin et pas à celui qui va écouter un stream sur Spotify ou un extrait sur Tik Tok. Pourtant, parmi nos fans, il y a plusieurs générations, dont des plus jeunes qui sont habitués à ces modes de consommation. Mais la majorité de nos fans écoute encore des albums en entier. Parfois, c’est d’ailleurs compliqué de faire la tracklist car pour ce nouvel album, on avait 23 super chansons sur la table. Il a fallu sélectionner celles qui allaient le mieux ensemble, qui étaient cohérentes, tout en gardant de la variété dans les compositions. C’est un luxe de pouvoir procéder à une telle sélection. Et encore, nous avons composé encore plein de titres qui n’ont pas été posés sur bandes et qui sont très bons. Si nous le voulions, nous pourrions retourner demain en studio et enregistrer un autre album ! [rires]

Comment procéder à une telle sélection au sein du groupe ?

C’est toujours délicat, et ce n’est pas seulement parce que nous sommes sept. Même quand nous n’étions que cinq, c’était impossible de satisfaire tout le monde. Il faut faire des compromis. En tant que compositeur, on a toujours tendance à vouloir défendre sa propre composition au détriment de celle d’un autre membre du groupe. Mais nous en sommes conscients. Qui suis-je pour dire à Kai ou Weiki : « Je préfère mon morceau au tien » ? [rires] La solution consiste également à inclure notre management, qui est composé avant tout de fans d’Helloween. Cela nous pousse à nous débarrasser de notre égo…

Penses-tu que ce travail sur vos égos et les compromis qui en découlent, c’est ce qui permet à un groupe comme le vôtre de durer dans le temps ? Vous fêtez vos quarante ans de carrière et toi-même tu es chanteur d’Helloween depuis plus de trente ans !

Nous avons largement connu des problèmes d’égo par le passé. Mais honnêtement, quand tu es un jeune groupe, c’est tout à fait normal quand tu joues ensemble depuis cinq, six ans. Cinq d’entre nous travaillent ensemble depuis 25 ans… Tu l’as mentionné, cela fait également 31 ans que je côtoie Michael Weikath (guitare) et Markus Grosskopf (basse). On se connaît réellement : je passe plus de temps avec mes gars qu’avec ma propre famille. Donc quand tu es aussi soudé depuis tant de temps, que peut-il arriver ? Tu as beau t’aimer beaucoup, tu apprends à faire confiance à l’autre ! [rires] C’est le seul moyen. Pour notre management, c’est pareil, ils sont comme une famille, nous les connaissons depuis trente ans, ce sont des gens dignes de confiance. Après, en tant qu’artiste, nous avons le dernier mot quoi qu’il arrive.

Helloween va justement fêter ses quarante ans de carrière cet automne avec une tournée européenne. Que préparez-vous de spécial pour l’occasion ?

Il y aura des chansons que nous n’avons jamais jouées ou que nous n’avons pas jouées depuis des années. Nous avons prévu une nouvelle scénographie, avec une scène plus grande encore ! J’ai hâte ! J’ai vu ce que ça donnait sur photos et en schémas conceptuels mais je n’ai pas encore eu l’occasion de constater de visu donc j’ai très envie d’y être ! [rires] Par chance, nous jouerons dans des grosses salles donc nous pourrons faire ce que nous voulons. J’aimerais pouvoir proposer ce show aux Etats-Unis mais c’est toujours plus compliqué qu’en Europe où nous possédons nos propres camions pour transporter notre matériel.

Sur ce nouvel album, tu as écris une belle déclaration d’amour au Japon avec le morceau « This is Tokyo ». Après avoir publié le Live At Budokan l’an passé, c’est un nouveau cadeau que tu fais aux fans nippons. Quelle relation entretiens-tu avec le Japon et qu’est-ce qui te plaît dans cette culture et ce pays ?

Tout d’abord, le Live at Budokan, c’était un hommage au Japon de la part de l’intégralité du groupe, tandis que « This is Tokyo », c’est mon remerciement personnel adressé à nos fans nippons. C’est là où tout a commencé pour moi professionnellement parlant, puisque mon premier groupe Pink Cream 69 a particulièrement bien marché là-bas à mes débuts. J’y suis allé pour la première fois en 1989 et j’ai pu voir de nombreux changements depuis. Le pays s’est encore plus occidentalisé ces dernières années, mais j’y ai toujours trouvé un profond respect que je trouve particulièrement beau et inspirant. A titre d’exemple, quand tu rentres dans une salle de concert telle que le Budokan, tout est parfaitement propre. Mais quand tu en ressors après le concert, que les gens sont partis, tout est encore plus propre qu’avant le show ! [rires] Tu le sais probablement, je vis sur l’île de Tenerife aux Canaries, qui est très touristique. Ici, en comparaison, les touristes laissent leurs poubelles sur la plage, leurs bouteilles vides ou encore leurs mégots ! C’est hallucinant et cela n’arriverait absolument pas dans un pays comme le Japon. C’est quelque chose que je n’arrive pas à comprendre… J’aimerais que le reste du monde s’inspire de l’attitude des Japonais, que les gens prennent soin les uns des autres…

Tu as écrit le morceau Mass Pollution sur l’album précédent qui évoquait cette question. On sent tout de même qu’il y a une prise de conscience progressive des Occidentaux sur ces questions de l’écologie et du vivre-ensemble.

La réalité, c’est qu’effectivement, de plus en plus de gens prennent conscience de leur environnement et du fait que personne n’apprécie de voir des déchets par terre. Mêmes les gens qui ne sont pas altruistes ne peuvent pas aimer voir des merdes joncher leur environnement. Donc même en étant égoïste, c’est important de changer ce genre d’attitude. En Europe, la majorité des gens y parvient progressivement, c’est un début. Mais malheureusement il y a encore plein de gens qui n’en ont rien à foutre !

Helloween continue à proposer une musique assez intense (avec des titres parfois rapides, parfois exigeants vocalement et qui montent haut dans les aigüs), alors que vous êtes tous dans la soixantaine. Comment vois-tu l’évolution du groupe avec l’âge et comment vous imaginez-vous dans dix ou quinze ans ?

Je me dis que mon idole Rob Halford y arrive, même s’il a connu des difficultés. Mais aujourd’hui il est impressionnant… Steven Tyler chante toujours aussi bien. Je pense que si tu prends soin de toi et de ta voix, tu peux la conserver longtemps. Ma plus grande crainte, c’est effectivement de finir comme Kiss, quand je les ai vus au Monsters of Rock en Amérique latine. En 2023, nous avons eu la chance de jouer avec eux mais écouter Paul Stanley chanter, ça m’a fait un sacré coup. Il n’avait plus de voix, il pouvait même à peine parler. Cela arrive quand tu pousses trop sur tes cordes vocales et ça aurait pu aussi m’arriver. Aujourd’hui, j’ai de la chance d’avoir Michael Kiske à mes côtés, et lui-même est probablement content que je sois là puisque tous les deux, nous pouvons nous relayer. Nous avons un système d’intercom qui nous permet de communiquer en concert et de prévenir l’autre si on sent que notre voix a besoin d’un peu de repos. Cela permet vraiment de partager nos lignes de chant, d’équilibrer aussi notre temps sur scène et au final de nous préserver. Pour moi, si je me retrouve à chanter une heure ou une heure et quart par jour sur scène, cela me semble jouable de continuer à ce rythme jusqu’à 70 ou 75 ans. Avec deux chanteurs et demi (vu que Kai prend aussi quelques lignes de chant), cela permet à Helloween de continuer à donner des concerts de 2h30, tout en nous préservant individuellement. La plus grande question porte finalement sur notre batteur, Dani ! Est-ce qu’il parviendra à garder la même intensité jusqu’à cet âge là ? Mais pour l’instant, c’est le plus jeune dans le groupe.

Tu mentionnais le chant de Kai. Justement dans le morceau « Giants on the Run », il prend une voix particulièrement agressive sur un passage, presque growlé.

C’est typiquement une histoire à la Kai ! Il peut parfois être tête en l’air et quand on s’envoie des fichiers, il oublie de télécharger le bon morceau finalisé. Pour ce titre, il a récupéré une version non finie, sans lire mon e-mail. Il a donc travaillé sur le morceau, en se disant « tiens, Andi n’a pas terminé la composition, je vais la finaliser et proposer un nouvel arrangement ». C’est ce qu’il a fait, avec cette partie très agressive, prenant le point de vue des Géants dont je parlais dans le texte. Quand il a réalisé l’erreur, il s’est excusé en disant qu’il n’avait pas réalisé que le morceau d’origine était déjà finalisé. Mais cela nous a plu, encore plus que ma version d’origine, donc on l’a gardée !

Pour ce nouvel album, vous avez à nouveau fait appel à Eliran Kantor pour en réaliser l’artwork. Pour le précédent il avait repris plusieurs éléments visuels de votre carrière, tels que les sept clés et le Gardien… Pour celui-ci, quelles instructions lui avez-vous données ?

On a souhaité qu’il reste dans le même esprit que pour le précédent, tout en gardant un visuel qui évoque les thématiques du titre, les monstres et les géants. Cela part des géants bibliques, les Nephilim, détruits par le Déluge. Mais là où certains interprètent cette histoire comme des géants d’origine extra-terrestres ou ce genre de chose, moi j’imagine que ces géants, ce sont nous-mêmes. Nous avons évoqué ce texte avec Eliran et il a compris que nous parlions aussi de ces monstres que nous combattons en nous également. C’est parfois cette petite phrase dans ta tête qui te pousse à faire quelque chose dont tu n’es pas fier. Eliran a proposé un géant décapité qui tient une tête de citrouille dans la main. Quand on lui a demandé pourquoi, il a dit « l’important c’est de ne pas perdre la tête ! » [rires]

En évoquant les textes, on se rend compte que même si Helloween a longtemps été catalogué dans la case « Happy Metal », certaines thématiques abordées sont parfois plus sombres, allégoriques et parfois même philosophiques.

Oui. On aime trouver l’équilibre entre des choses parfois brutales, parfois sombres, mais aussi aborder des thèmes totalement stupides mais que j’adore… C’est le cas de « Gorgar » [un titre extrait de Walls of Jericho, le premier album du groupe NDLR]. Ça te colle un sourire au visage je trouve ! Pour les Keepers, c’était pareil, il y avait un équilibre entre des sujets sérieux et des titres plus légers comme « Dr Stein », « Future World » ou « I Want Out ». Helloween a toujours essayé de toucher l’ensemble du spectre émotionnel au sein d’un même album. A l’époque des Keepers, les gars du groupe étaient particulièrement doués pour ça [rappelons qu’Andi ne faisait pas partie d’Helloween à l’époque NDLR].

Pourtant par la suite, il y a eu un album vraiment plus sombre pour le groupe, The Dark Ride, sorti en 2000…

Oui, mais c’était une décision de la maison de disque et à l’époque nous étions particulièrement stupides, nous l’avons suivie ! [rires] Elle voulait que nous proposions un album pour le marché américain, puisqu’à cette époque on était dans le post-grunge et des choses très sérieuses… Tout le monde faisait la tronche. Pour être honnête, même si je regrette d’avoir suivi l’avis du label, j’ai beaucoup de respect pour cet album, et j’aime des titres comme « If I Could Fly » que je trouve bon. Cela nous a aussi ouvert les portes d’une nouvelle génération qui aimait quelque chose de plus direct. Mais cela a pris du temps à The Dark Ride avant de vraiment décoller, il a fallu quinze mois pour que l’album soit disque d’or. Pourtant, même si j’aime cet album, je ne veux plus jamais vivre ce que j’ai ressenti au moment de l’écriture : le management m’a mis la pression et j’ai du écrire onze chansons, tout simplement car mes camarades n’arrivaient pas à composer aussi vite et que le label nous a imposé une deadline trop juste. Après cette période, nous sommes repartis avec des sujets moins sérieux et plus drôles, comme avec l’album Rabbit Don't Come Easy. Mais cela a peut être été un trop grand écart pour notre public et il y avait trop de conneries dedans [rires]. Il y a quand même trois ou quatre chansons dessus que j’adore totalement. Mais il nous a fallu traverser toutes ces périodes difficiles pour se sentir à nouveau nous-mêmes...

Tu disais que The Dark Ride vous a apporté une nouvelle génération de fans. Aujourd’hui, c’est vrai que vous parvenez à rassembler des fans de tout âge en concerts… Qu’est-ce que cela t’inspire ?

Cela nous a permis d’acquérir notre liberté artistique. Car avec plusieurs générations d’auditeurs, chacun n’attend pas la même chose de nous et on peut ainsi expérimenter, ou faire ce que l’on veut, il y aura toujours quelqu’un à qui cela plaira. Tous les groupes n’ont pas cette chance. Nous pouvons donc à la fois éviter de suivre les modes et les tendances, tout en proposant une musique variée. En tant que musicien, c’est ce qui me fait plaisir, de savoir que quel que soit ce que je propose, cela pourra finir sur un album d’Helloween, qu’il s’agisse d’une ballade ou d’un air assez pop. Et c’est aussi possible car il y aura les guitares de mes compères qui donneront ce style et cette touche Helloween. A titre d’exemple, quand j’écris un morceau moi-même, les lignes de guitares sont très basiques, très hard rock. Mais une fois que c’est passé entre les mains de Kai, Weikath ou Sascha, il y a la touche metal qui arrive. Moi je n’y arrive pas ! (rires). C’est d’ailleurs la différence entre mes disques solo et les albums d’Helloween. Je dois reconnaître que malgré tout, ils respectent toujours l’idée d’origine et ne transforment pas non plus totalement les morceaux. Ils parviennent à laisser les riffs respirer quand il y a besoin. C’était déjà le cas sur un classique comme « I Want Out » : sur le refrain, il y a deux mesures sur lesquelles on peut respirer et qui n’ont pas besoin de ligne de guitare complexe. On cherche à éviter le superflu, c’est ce qui est important pour écrire de bonnes chansons.

Au cours des dernières années, le projet Ayreon a donné quelques concerts ponctuels, soit pour célébrer un album ou sa carrière. Tu as participé à l’album Flight of the Migrator sur le titre « To the Quasar ». Aurais-tu été intéressé pour rejoindre le projet sur scène ? Penses-tu cela envisageable à l’avenir ?

Si j’avais du temps, oui j’aimerais bien ! [rires] Mais c’est toujours compliqué de trouver un peu de temps entre les tournées, les périodes de compositions et la promotion qui est très chronophage, tout en ménageant un peu de temps pour nos familles. Puis nous avons besoin de recharger nos batteries de temps en temps !

Merci pour tes réponses Andi ! Nous te laissons le mot de la fin.

Je suis super excité à l’idée de venir jouer chez vous au Zenith de Paris. C’est une ville que j’aime beaucoup, donc j’espère avoir le temps de la visiter une fois de plus ! Tu sais peut-être que j’ai des origines françaises car mon arrière-arrière-grand-père était français. Nous sommes devenus allemands car la frontière n’a pas arrêté de bouger, avec la prise de l’Alsace et de la Lorraine par l’Allemagne, puis de nouveau par la France. Du coup, je vous dis à très vite, on se voit au Zenith !

Interview réalisée en visio le 23 juillet 2025
Photo promotionnelle : DR // Fournie par le label.

Photo live : © Child in Time 2022
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe



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