Samedi 16 août, Carhaix
La chaleur se fait de plus en plus écrasante sur Carhaix, au point de faire renoncer à certains concerts, d'autant qu'en échangeant avec d'autres festivaliers, nous sommes nombreux à considérer cette journée comme la plus faible de l'édition. Cela n'empêche pas, comme tous les jours, de très beaux concerts, d'Enslaved à Cult Of Luna en passant par Batushka.
La chaleur n'aura pas complètement eu raison de nous ce samedi, mais peu s'en faut. D'autant que la journée nous semble moins foisonnante. Pour autant, nous aurions eu tort de rater le début de journée, car il a offert d'excellentes surprises, Triskill, Aggressive Agricultor et Ni. Et le soir nous a réservé des valeurs sûres qui ont été à la hauteur de leur statut, d'Enslaved à Cult Of Luna en passant par Batushka et envy.
Les groupes du jour
Triskill | Agressive Agricultorst | Ni | Pelican | Enslaved | Paleface Swiss | Extreme | envy | Batushka | Cult Of Luna | Dimmu Borgir | Les autres concerts
Triskill
Massey Ferguscène, 13h30
Opération découverte en ce (presque) matin de samedi avec Triskill, une formation bretonne officiant dans un style que l’on peut qualifier de metal fest-noz. Concrètement, c’est un mélange metal festif pour danser incorporant des rythmiques metal, de la double pédale et des breakdown dans des rondes et autres chants traditionnels. Le jeune combo (relativement, il existe depuis 2014 tout de même) qui va sortir en octobre son premier album Bemdez Bemnoz, présente typiquement le genre de carte d’identité que recherche le Motocultor, clairement versé dans les groupes celtiques depuis l’édition 2019, qui avait notamment vu Alan Stivell y jouer pour la première fois. Ce concert est la troisième date estivale pour Triskill, après deux fest-noz. La formation atypique (batterie/basse/guitare/violon/accordéon) des frères Nicolas et Matthieu Foltête (respectivement batteur et accordéoniste/chanteur) est attendue sous la tente de la Massey Ferguscène et ouvre avec deux premier titres du prochain album, “Kimiad” et “Ridée”. L’accordéon et le violon enchaînent des lignes mélodiques dans le style de la musique bretonne tandis que les guitares et la batterie inscrivent de la lourdeur dans un registre souvent metal, parfois hard-rock. Le blast-beat est présent, rapidement le public part dans une ronde bretonne géante. Nombreux sont les visages à se couvrir de foulards ou autres t-shirts pour compenser ce qui est déjà un des plus gros points faibles du festival : le nuage de poussière est de retour.
L’association entre mélodies bretonnes et base rythmique metal fonctionne fort bien et Triskill pourrait se contenter de ne faire qu’inviter le public à danser avec ses ré-interprétations de thèmes classiques (“Cercle Circassien”, “Rond de Loudéac”) : Motocultor oblige, la ronde se transforme d’ailleurs en circle pit à un moment. Mais le groupe a aussi des compositions chantées dans son répertoire. Si “Avant-deux de long” est très dansant et s’inscrit pleinement dans le style breton du groupe en invitant à la danse avec ses harmonies vocales entre Matthieu et Victor Laffargue (violon/chant), il n’en va pas de même avec “Paotred Plouilio”. Ce titre beaucoup plus sombre, intégralement chanté en breton par Victor qui en assure les parties en voix saturée, parle d’un jeune conscrit qui part à l’armée et vient faire ses adieux à ses proches. Plus triste que les autres, le titre s’inscrit comme un des moments forts du concert, qui termine sur un morceau plus traditionnel pour une dernière danse. Matthieu prend le micro pour dire être heureux de l’accueil réservé par le public et que le groupe sera présent dans la foulée (avec l’album, deux mois avant sa sortie officielle) pour des sessions de signature. Vu l’immense file d’attente le moment venu, on peut dire que Triskill a été extrêmement bien reçu ! Vivement la sortie de Bemdez Bemnoz.
Setlist Triskill:
Kimiad
Ridée
Rond de Loudeac
Avant-deux de long
Passepied
Polka
Paotred Plouilio
Cercle Circassien
Aggressive Agricultor
Bruce Dickinscène, 14h15
Dans la fosse, des festivaliers à profil punk à crêtes ou quinquas motivés s’approchent. Sur scène, un décor fait de bric à brac bovin, porcin et maraîcher (vache gonflable, cochons rockeurs, tracteur miniature, cagette de – vrais – légumes) et un drapeau en backdrop qui annonce la couleur : « Aggressive Agricultor, Farmcore Country Noise ». 14h15, le soleil est au zénith, les températures dépassent largement les 30°, serait-il l’heure d’une session digestive de punk / thrashcore rural distillée par le combo basque qui approche des quarante ans d’existence ? Le nom du groupe le prédestinait à se produire au Motocultor, et c’est bien un labourage en bonne et due forme que les festivaliers vont offrir à la fosse de la Bruce, déjà bien attaquée par le soleil et deux premiers jours de festival.
Les membres d’Aggressive Agricultor arrivent détendus sur scène, très stylés vestimentairement parlant, en tablier, marcel blanc ou salopette, chapeaux de paille et espadrilles ou, comble de l’élégance festivalière, bottes en caoutchouc à patchs pour Nico le bassiste. Le groupe commence à dérouler son punk/thrash des campagnes avec « Aux Armes Paysans », sur lequel le vocaliste Stef en appelle à la révolte, lançant les premiers pogos de l’après-midi. Les morceaux courts, à la rythmique effrénée, s’enchaînent, chroniques désopilantes du quotidien des habitants de zone rurale. En vrac, les virées à la ville qui tournent en embuscade (« Je vais en ville » enchaînée, en toute logique, avec « J’ai oublié le pain »), soirées en boîte de nuit dans les années 80 (« Gélosia Débile », hymne thrash dotée d’un solo de guitare) en passant par les soucis mécaniques ou des portraits de personnages savoureux comme Marcel le roi du bricolage (« Marcel II ») ou « Léon le gros porc » – accueillie par des slams et pogos .
Le groupe, qui a à son actif trois album sortis dans les années 90 et 3 albums sortis dans les années 2010 – le dernier sobrement nommé 2016, l’année de leurs trente ans – est certes rompu à l’exercice du live (probablement dans des cadres plus intimistes quoique tout aussi champêtres) mais montre bien sa joie d’être là et de faire sauter et crier un large public, décidément déchaîné. Le quatuor défie le temps qui passe et, loin d’être dans les choux, signe une performance aux petits oignons : les riffs de Ded et Jojo sont tranchants, la section rythmique survoltée, et le débit du vocaliste ravageur au possible. Les slams se multiplient, les pogos ne faiblissent pas, plongeant la fosse dans un épais nuage de poussière. Sur « Mouguerre », le combo rend hommage au club de rugby de sa commune d’origine (et à ses fameuses troisièmes mi-temps) et enchaîne avec un morceau sur son entraîneur Gérard, et dans le public quelques connaisseurs brandissent même des écharpes à l’effigie du club avant une dernière accélération meurtrière.
Les êtres humains ne sont pas les seuls à être à l’honneur dans les compositions truculentes du combo basque. La condition animale est aussi évoquée, en vrac, dans l’énergique « Je suis un cochon » (Stef en profite pour lancer : « Faites moi le gruik ! », et le public ne se fait évidemment pas prier), « À mon chien », « Longue vie au bétail » ou encore le récit de la transhumance avec « La croisade du troupeau ». Sur les quelques secondes de « Speedy Gonzales », un circle pit d’envergure se forme. La folie furieuse prend une autre dimension lorsqu’au lieu de médiators, les musiciens lancent un poireau dans le public – qui opérera un retour à l’envoyeur quelques minutes plus tard. Il est l’heure de la sieste crapuleuse avec « L’amour rural », et le groupe en profite pour vider ses stocks et lancer salade, carottes et poireaux dans la fosse en liesse.
Dans le public nombreux sont ceux qui connaissent bien les tubes des Basques et hurlent les paroles de « Ma Charrue n’avance plus » (sur laquelle les agents de sécurité récupèrent des dizaines de slammeurs), « Vive la campagne » (un dernier circle pit pour la route) ou la hardcore « J’ai un beau tracteur », chantée / hurlée par le polyvalent batteur Lolo. Le circle pit s’élargit, on ne voit presque plus rien dans la fosse, à part les poireaux qui volent. Le groupe apprécie : « Vous êtes trop beaux ».
La fosse bien pleine réserve une ovation au groupe qui semble presque ému de récolter un tel accueil. Tout le monde a mangé de la terre par pelletées, et repart pourtant l’air pleinement satisfait, déjà courbaturé mais un grand sourire aux lèvres, et, pour les plus chanceux, avec quelques (bio?) cadeaux comestibles qu’il sera probablement difficile de faire dédicacer. C’est ça aussi la magie du Motoc !
Setlist Aggressive Agricultor :
Aux Armes Paysans
Cochon Quelle Vie d’un Chien
A Mon Chien
J’ai un Beau Tracteur
Leon le Gros Porc
Gélosia Débile
Ultra Def’
Mouguerre
La Finale de Gérard
Longue Vie au Bétail
Speedy Gonzales
La Croisade du Troupeau
Je Vais en Ville
J’ai Oublié le Pain
Marcel II Le Retour
Ma Charrue N’Avance Plus
L’Amour Rural
Vive la Campagne
Ní
Massey Ferguscène, 15h
Au milieu d’Aggressive Agricultor et Poésie Zéro, la programmation de Ní ce samedi avait de quoi provoquer des sourires chez les festivaliers. Pourtant, sur scène, point de chevaliers en armure qui ne connaîtraient qu’une seule (et encore) syllabe(et réussiraient péniblement à passer à six), on a affaire à un groupe metal avant-garde et expérimental, un peu progressif par moments et instrumental. À la limite, la thématique médiévale se retrouve quelque part dans le dernier album des Bressans, Fol Naïs, centré autour de différents bouffons. Avec sa musique complexe et barrée, le groupe n’aurait pas détonné sur l’affiche du vendredi, avec Five The Hierophant, The Gorge ou Imperial Triumphant. Ça ne s’est pas fait sûrement parce que le quatuor revient tout juste du festival ArcTangent, référence anglaise dans les milieux prog : la classe. Ouvrant le concert sur “Berdic” et ses effets étranges sur la basse, puis “Zerkon” et “Chicot”, l’attaque est abrupte et met dans le bain direct avec des rythmiques saccadées et diverses tentatives d’effets en tout genre.
Fol Naïs, sorti en décembre 2023, est largement représenté pour ce concert au Motocultor : seul “Triboulet” et ses trois parties n’en sont pas joués. Chaque composition (certaines introduites par Benoit Leconte, bassiste) sert de prétexte à des expérimentations en direct : du caressage de manche de guitare par François Mignot pour faire des effets de glissade sur les notes sur “Zerkon”, un travail à la main de la pédale d’effets de guitare par Anthony Béard, accroupi pendant “Rigoletto”. Le tout sans jamais perdre le rythme exigeant de la musique, régulièrement très intense sur la batterie (les cymbales prennent cher sur “Chicot” tant Nicolas Bernollin a la main lourde). Sur “Brusquet”, la dualité entre les deux guitares est encore plus marquante, une répétant des notes rapides pendant que l’autre effectue des remontées de manche, la main bien plaquée sur les cordes pour le max d’effets. Le concert se termine sur “Torfesor”, seul titre plus ancien (Les insurgés de Romilly, 2015), sur lequel François exploite un e-bow (ou archet électronique, sorte de petit boîtier à poser sur deux cordes qui provoque par un champ magnétique la vibration de celle du milieu) pour un son plus persistant. Si Ní offre un spectacle visuel en plus de sa musique, on s’étonne tout de même de voir le public répondre bien présent avec une formule exigeante du combo. C’était déjà le cas avec les concerts de la veille, le Motocultor serait-il en train de devenir un festival de metal expérimental ?
Setlist Ní:
Berdic
Zerkon
Chicot
Dagonet
Rigoletto
Cathelot
Brusquet
Torfesor
Pelican
Massey Ferguscène, 18h15
Il fait toujours très chaud sous la tente, qui est déjà pleine avant le début du set du groupe de metal atmosphérique instrumental Pelican. Clairement, les Américains sont attendus, encore plus depuis cette année et la sortie de son septième album Flickering Resonance, en mai dernier, qui a marqué un second souffle pour le groupe avec le retour du guitariste et membre fondateur Laurent Schroeder-Lebec après une quinzaine d’années d’absence. Cet opus est bien représenté ce soir avec la moitié des titres de la setlist, et cela commence avec un habile mélange de gros riffs et d’arpèges délicats sur « Gulch ». Larry Herweg se distingue à la batterie et la lourdeur emplit le chapiteau pour « Cascading Crescent », sur laquelle les riffs s’imposent en puissance. Le second guitariste Trevor de Brauw salue le public et exprime la joie du groupe d’être de retour au Motocultor. Lors de leur précédent set breton, explique-t-il, ils avaient joué pas mal de morceaux inédits, ce qui n’était pas une très bonne idée, avec le recul. Il promet donc des morceaux assez anciens pour ce soir, parfaite introduction pour « Drought » issu du tout premier opus du groupe Australasia sorti en 2003. Le morceau lent, lancinant, plein d’accélérations et de ralentissements, fait s’agiter sérieusement les têtes dans la fosse.
Le style musical de Pelican a beau s’écouter et se jouer plutôt tête baissée, pour en apprécier la virtuosité, mais tout de même des headbangs, sourires et quelques mouvements de la part des musiciens donnent de l’énergie à la performance. Une chose est sûre, la musique instrumentale laisse souvent la place à l’introspection, et le public se laisse aisément embarquer dans l’univers du groupe en cette fin d’après-midi caniculaire.
Les riffs se font très lourds en intro de « Indelible », morceau hypnotique où la basse de Bryan Herweg prend le lead sur un pont avant l’arrivée des guitares. Puis les Américains se lancent dans trois morceaux de What We All Come to Need, le dernier album avec la participation de Laurent avant son départ en 2009. C’est parti pour des lignes chaloupées très sympathiques avant l’arrivée de gros riffs, des montées en puissance tout en délicatesse (« Strung up From the Sky »), des tempos entêtants et groovy couplés à d’énormes riffs (« Ephemeral ») et des passages stoner frôlant le desert rock avec intro aux larsens (« The Creeper »). Une dernière intervention tout en sobriété de la part de Trevor qui décrit leurs débuts modestes à jouer chez des disquaires ou dans des micro-salles, et explique que jamais ils n’auraient imaginé être encore là 25 ans plus tard, à faire les tournées de festivals en Europe. Ultime titre, le tout récent « Wandering Mind », construit sur un début lent et délicat avant la lourdeur des lignes de guitares, et les musiciens finissent par s’animer encore plus avec une petite conclusion basse / batterie bien sympathique, qui met fin à ce set immersif, nuancé et intense, bruyamment applaudi par le public présent.
Setlist Pelican :
Gulch
Cascading Crescent
Drought
Indelible
Strung Up From the Sky
Ephemeral
The Creeper
Wandering Mind
Enslaved
Dave Mustage, 19h10
Il n’est que 19h10 lorsque Enslaved est programmé. Pour un groupe aussi important dans son style, c’est tôt, même si sa place est totalement justifiée en comparaison avec les deux groupes suivants sur la Dave Mustage : Extreme et Trivium. Cela signifie aussi qu’il ne dispose que d’un temps de set réduit de 50 minutes au total. Et pour un groupe qui a tendance à régulièrement faire durer ses compositions, c'est peu. Peut-être la marque d’un set qui va faire la part belle à des morceaux plus nerveux ?
"Axioma” résonne dans les enceintes le temps de l’arrivée sur scène des membres : d’abord Håkon Vinje (claviers / chant clair) et Iver Sandøy (batterie / chant clair), puis Icedale, Ivar Bjørnson (guitares) et Grutle Kjellson (basse / chant). Cette attaque évoque un début de set sur l’album de 2010, et ça ne manque pas avec l’enchaînement sur l’intense “Ethica Odini”. À la fois black metal et progressif, le titre mélange les parties de chant saturé de Grutle et la voix claire de Håkon, est l’occasion d’un premier solo d’Icedale particulièrement épique, que celui-ci exécute debout sur les amplis de façade en prenant la pose dans le pit photo. Un excellent titre représentant fort bien le groupe de cette période là, bien restitué grâce à un mix son bien équilibré. En revanche, Iver assure seul le chant clair sur “Homebound” et son micro n’est absolument pas réglé assez fort. On n’entend pas du tout sa première ligne de chant sur le “refrain”, heureusement c’est un souci rapidement résolu : Iver est audible dès la fin du titre et pour le reste du concert. On s’amuse au passage du petit ratage rythmique en sortie du premier refrain : Iver et Grutle se regardent, sourient et se font un signe. Le groupe rattrape et continue.
Sorti il y a plus de deux ans, Heimdal s'invite également à la fête et est toujours bien représenté : “Forest Dweller” est l’occasion d’un solo de basse par Grutle, s’inscrivant naturellement dans la seconde partie du titre, “Heimdal” sur lequel il troque son instrument pour des potards d’effets, avec sa partie incantatoire mais surtout ses traits fort expérimentaux. Si le titre est intéressant et passe très bien en salle, pas sûr qu’il soit le plus adapté à un festival de metal comme le Motocultor. Dans cet album, “Kingdom” aurait probablement été un choix plus efficace, en plus de moins grever le reste de la setlist déjà très entamée en à peine quatre titres. Ceci dit, le contraste entre ce morceau expérimental et “Jotunblood” est énorme. Le tempo accélère d’un coup, et Enslaved rappelle aux festivaliers présents que le groupe a un jour fait du black, du vrai. Un des passages les plus énergiques du set avec le final sur “Isa”, et bien sûr “Havenless”, devenu incontournable dans les setlist depuis l’arrivée d’Iver. Une sélection qui couvre large dans la longue carrière du groupe, malgré un nombre réduit de titres. On regrette l’absence totale d’In Times, qui n’a pas droit à la moindre place dans les sets pour son dixième anniversaire, même si son intégration en festival n’est pas des plus simples avec des durées de morceaux systématiquement supérieures à huit minutes.
Setlist Enslaved:
Axioma (sur bande)
Ethica Odini
Homebound
Forest Dweller
Heimdal
Jotunblood
Havenless
Isa
Paleface Swiss
Supositor Stage, 20h05
Il ne valait mieux pas faire sa sieste du côté de la fosse de la Supo vers 20h, au risque de se retrouver en grand danger. Le public, très nombreux, se met en effet en mouvement après seulement quelques secondes du set dévastateur du quatuor suisse de deathcore Paleface Swiss. Une entame énervée au possible, une rythmique démente, et surtout une débauche d’énergie complètement communicative de la part du jeune combo fait l’unanimité dans le pit. Les slams ne faiblissent pas, de l’agression de « Hatred » jusqu’aux gros breakdowns de « Love Burns », en passant par une dizaine de morceaux pour la plupart issus du dernier album Cursed sorti en janvier.
La musique est lourde, violente, mais l’énergie des musiciens sur scène fait plaisir à voir, le guitariste Yannick Lehmann et le bassiste Tommy Lee (rien à voir) ne ménagent pas leur peine et haranguent le public régulièrement. Le charismatique chanteur Mark ‘Zelli’ Zellweger montre dès les premiers titres ses talents et sa polyvalence, poussant des cris deathcore et démontrant un sérieux flow sur des parties rapides presque trap rap («… and with hope you’ll be damned »). Aussi à l’aise dans le growl que le chant clair, il use et abuse du « Fuck », allègrement repris dans le public, et s’adonne à des hurlements hardcore jusqu’aux cris porcins (« I Am a Cursed One »).
Les morceaux extrêmement rentre-dedans, à la rythmique et aux riffs ravageurs, sont pour la plupart bien connus du public. Une formule peu originale, certes, mais qui fonctionne : les breakdowns meurtriers brisent les nuques dans le pit, sur « Please End Me » ou « Best Before Death », véritables tueries célébrées par d’énormes circle pits. Le groupe propose même une ballade (« Rivers of Sorrow ») sur laquelle Zelli demande à un maximum de gens dans le public de monter sur les épaules de quelqu’un. Une forêt de fans dévoué(e)s reprend en chœur les paroles.
Le frontman communique beaucoup avec le public entre les morceaux, lui demande de sauter, de taper des mains, ou de chanter. Le batteur (francophone) Cassiano Toma demande au public un wall of death d’ampleur sur « The Gallow ». L’épais nuage de poussière, inexorablement installé dans la fosse sous la force des pogos, n’a pas l’air de les gêner. Au contraire, les musiciens généreux sont sans cesse avancés vers le public, qui multiplie les slams et les cris d’encouragement. Le vocaliste se fend même d’une prise de parole bienvenue sur la santé mentale, incitant les gens à s’écouter ou à en parler quand ça ne va pas. Quand un slammeur envoie un drapeau breton sur scène, Zelli semble content et le brandit tout en parlant de leurs amis Landmvrks – que les festivaliers retrouveront demain sur la scène voisine. Ils ont l’air d’apprécier la réaction enflammée du public breton : le frontman jure que c’est le show le plus fou qu’ils aient fait en France. Le public semble avoir apprécié ce show efficace et enflammé et ovationne le groupe qui a véritablement retourné la Supo.
Setlist Paleface Swiss
Hatred
The Orphan
... and with hope you’ll be damned
Nail to the Tooth
I Am a Cursed One
The Gallow
Best Before : Death
River of Sorrows
Please End Me
Love Burns
Extreme
Dave Mustage, 21h
Première tête d’affiche de la journée (avec Trivium plus tard sur la même scène), le groupe américain de Boston a des arguments à faire valoir du haut de sa longue carrière, démarrée il y a déjà quarante ans. Carrière pleine de rebondissements, incluant notamment séparation et hiatus : c’est presque un miracle qu’Extreme ait finalement pu sortir son dernier album en 2023, Six, quinze ans après le précédent. Le sixième en quarante ans ! Le combo est attendu pour sa première fois au Motocultor, fort de gros classiques dans le style hard-rock/glam (malgré un nombre fort limité d’albums), et d’une énergie à toute épreuve en live. En effet, Gary Cherone (chant, 64 ans) et Nuno Bettencourt (59 ans) ne font tellement pas leur âge qu’ils ont très probablement trouvé le secret de la potion de jouvence, ça ou alors ce sont secrètement des vampires. Derrière le classique mur d’amplis Marshall, les néons de Extreme II: Pornograffitti tapissent la scène, l’album iconique constituant sans doute le cœur du set ?
C’est bien vers les lumières du district que le groupe oriente son début de concert, avec un enchaînement dynamique sans pause “It (‘s A Monster)” / ”Decadence Dance”. Déjà beaucoup d’énergie, dans les riffs des compos et la frappe lourde de Kevin Figueiredo comme dans les déplacements énormes de Gary, bien en voix, qui traverse constamment la scène et fait preuve d’une souplesse toujours remarquable. Il porte et balade son pied de micro à l’instar de Freddie Mercury ou Steven Tyler, et le dirige régulièrement vers Nuno et Pat Badger (basse), qui se retrouvent à assurer certaines des lignes de chant. C’est super propre et sans temps mort, interrompant le premier titre dans un break pour continuer sur le second de façon fluide.
Cette dynamique, reproduite régulièrement avec plusieurs medley, permet au concert de garder beaucoup d’intensité malgré l’enchaînement de trois ballades en son centre : “Hole Hearted” (qui malgré une rythmique de guitare sèche plutôt nerveuse reste super mielleux : “there’s a hole in my soul that can only be filled by you”), l’instrumental de Take Us Alive “Midnight Express”, interprété en solo par Nuno et bien sûr “More Than Words”. Grand titre, mais impossible il y a quelques années d’imaginer voir cette célèbre chanson d’amour au Motocultor : les temps ont bien changé. Pour le mieux, vu la superbe sélection de titres choisie.
On peut dire que Nuno est un très bon guitariste. Rectification, c’est un excellent guitariste que moultes personnes qualifient sans mal de guitar hero, aux côtés de Jimmy Page ou (feu) Eddy Van Halen (les deux lignes sur sa guitare rappellent d’ailleurs celle d’Eddy). Il est sans doute sur cette affiche du Motocultor le guitariste le plus à même de reprendre et sublimer “Stairway To Heaven” de Led Zeppelin, attaqué en intro de “More Than Words” (après avoir dit “c’est notre plus grand succès”, le groupe aime les blagues) ou encore “Eruption” joué au milieu de “Cupid’s Dead”, seul représentant de l’excellent III Sides to Every Story. Sans oublier “RISE”, tiré du dernier album et son impressionnant solo en shred - que Nuno considère seulement “décent”, ça en dit long -. Un vrai régal, et les autres medleys ne sont pas en reste : “We Will Rock You” / ”Play With Me” / ”Suzie Wants Her All Day What?”, le super énergique “He-Man Woman Hater” / ”Get The Funk Out” et clairement le clou du spectacle, ce superbe medley Ozzy Osbourne / Black Sabbath de six titres (Nuno jouait à Back to the Beginnings à Birmingham). La durée impartie pour le set est alors bien terminée mais le groupe reste et envoie titres sur titres, exploitant la totalité des cinq minutes avant le prochain horaire pour rendre hommage au Prince des Ténèbres : à la dernière note, le concert de la Supo voisine démarre. Un des plus gros moments forts de la journée, voire du festival tout entier.
Setlist Extreme:
It (’s A Monster)
Decadence Dance
#REBEL
THICKER THAN BLOOD
Play With Me (avec passage de Suzie Wants Her All Day What?)
Hole Hearted
Midnight Express
More Than Words (introduit par Stairway To Heaven (Led Zeppelin))
Cupid’s Dead / Eruption (Van Halen)
Flight Of The Wounded Bumblebee
Get The Funk Out (introduit par “He-Man Woman Hater”)
RISE
Medley Ozzy Osbourne (I Don't Know / Bark At The Moon / Crazy Train) / Black Sabbath (War Pigs / Paranoid / Iron Man)
envy
Massey Ferguscène, 22h15
La foule s’agglutine sous la tente bien avant le début du set et crie déjà son enthousiasme durant les balances. Les musiciens entrent finalement en scène sous une ovation. Le vocaliste Tetsuya Fukagawa se place devant son clavier, de profil par rapport au public, l’un des guitaristes entame un jeu à l’archet. Une musique lente, prenante se fait entendre : le groupe lance « Piecemeal », introduction du dernier album en date Eunoia. Le chanteur attaque un texte parlé sur une ambiance crépusculaire. Avant de partir dans un cri : c’est le début du morceau suivant sur le disque, « Imagination and Creation », qui fait la part belle à un chant éraillé, saturé de façon subtile. Malheureusement, le chant clair ne s’entend quasiment pas lors des premiers morceaux.
Il n’empêche : l’ambiance est magnifique, poignante, amplifiée par le jeu de lumières. Le frontman vit ses morceaux, gesticule de façon théâtrale et très habitée. L’urgence se sent dans son débit ultra rapide, la douleur dans son scream, la peine dans son chant clair.
Le post hardcore / post rock / post metal du groupe se vit plus qu’il ne se décrit. Les déluges de guitares, l’alternance entre parties planantes et agressives, les débuts doux qui se transforment en maëlstrom sonore, le passage du chant saturé au chant clair – et même, beaucoup, à la voix parlée, les rythmiques parfois très saccadées ou beaucoup plus fluides : tout cela décrit certes la musique du groupe. Mais sans en capturer l’essence. Car envy, c’est une histoire de tripes. D’émotions qui touchent ou pas. L’urgence du chant happe, les émotions transmises par les instruments font chavirer… Ou non, c’est selon.
Mais pour ceux qui se laissent emporter, la musique peut réellement bouleverser, déstabiliser entièrement. Toute la douleur du monde semble s’exprimer à travers le chant de Fukagawa. C’est marquant, entre autres, sur « Whiteout » - qui surprend pourtant par une attaque beaucoup plus frontale – et sur « Scene », poignants au possible. Mais en vérité, cela concerne à peu près tous les morceaux. Le sextuor fait traverses des émotions indescriptibles, déchirantes.
Entre les morceaux, plusieurs des musiciens prennent le temps de s’adresser au public, parfois avec quelques mots en français. Le concert s’achève, laissant une bonne partie du public sonné par ce à quoi elle vient d’assister.
Batushka
Supositor, 00h25
Quoi de mieux qu’une bonne messe occulte pour bien terminer son samedi soir ? C’est cette joyeuse perspective que nous promet Batushka. Le groupe polonais offre en effet un black metal aux accents très liturgiques, multipliant notamment les chœurs d’inspiration grégorienne. Le projet a connu de nombreux démêlés judiciaires : après un premier album, Litourgiya, en 2015, le fondateur et multi-instrumentiste Krzysztof "Derph" Drabikowski et le chanteur Bartłomiej Krysiuk ont tous deux revendiqué le nom et l’identité du groupe, conduisant pendant quelques années à ce que deux formations nommées Batuska tournent simultanément. La justice polonaise ayant conclu l’an dernier en faveur de Drabikowski, c’est donc sa formation à lui qui se présente désormais sous le nom de Batushka.
Avant-même le début du concert, le décor donne le ton : un cercueil avec un crâne dessus, une représentation de cimetière en fond de scène, divers objets liturgiques… Sept musiciens prennent alors place dans ce décor, tous en habits religieux, longue robe noire à capuche : un chanteur, deux choristes, et un guitariste sur le devant de la scène, un second guitariste, un bassiste et un batteur derrière. Et comme si la capuche ne suffisait pas, les musiciens portent en-dessous une cagoule, afin d’éviter tout risque qu’on les reconnaisse en-dehors. Ils défilent telle une procession, les choristes lançant de l’encens au son d’une cloche puis allumant des cierges.
Pendant tout le set, le groupe ne varie pas de sa formule : un black sépulcral, avec beaucoup de blast et de chant très aigu, des guitares huit cordes qui prennent leur place, le tout habilement mêlé à des chœurs grégoriens, qui sont bien mis en avant. Selon les morceaux, ils peuvent intervenir dès le début, avant l’irruption d’un déluge black, ou bien au contraire arriver en contraste avec une instrumentation agressive dès le début.
La musique du groupe est très particulière, profondément ancrée dans le black pur, mais avec cette dimension grégorienne très présente. Elle ne parle pas à tout le monde, mais même les curieux pas emballés par la musique reconnaissent l’intérêt de la mise en scène. Pour renforcer cette impression de messe noire, l’un des choristes lit ce qui semble être un livre de prières durant tout le set. L’ensemble des musiciens reste extrêmement statique et personne ne décroche un mot. Seul élément qui casse l’immersion : le DJ set qui se joue à l’espace VIP, pourtant pas juste à côté, se fait parfois entendre lors des moments de calme.
Alors que le concert s’achève, le même rituel qu’à l’arrivée se joue, avec encens et cloche. Une distribution de bougies a lieu dans les premiers rangs où restent quelques dizaines de personnes, et le leader Krzysztof Drabikowski vient les saluer.
Cult Of Luna
Massey Ferguscène, 00h25
Difficile de se frayer un chemin sous la Massey Ferguscène, pleine à craquer même quinze minutes avant le début du set du groupe de post metal Cult of Luna. Les Suédois, qui ont fait le choix de limiter le nombre et la durée de leurs tournées il y a des années, se font plutôt rares dans nos contrées, et le public le sait bien. Au fond de la scène, des grandes voiles au drapé vaporeux. Sur un ampli, un drapeau ukrainien – on se rappelle que Johannes Persson, le principal compositeur, guitariste et vocaliste, a récemment collaboré avec le groupe ukrainien Vøvk pour un titre, « Promin » . Un décor sobre, presque invisible sous d’épaisses nappes de fumée – comme si la poussière du jour n’avait pas suffi.
Le set débute avec « Cold Burn », épopée post metal où les sirènes angoissantes mènent à une montée en puissance qui emporte tout sur son passage. Froideur et densité s’imposent avec les riffs et une construction circulaire, la rythmique omniprésente et la présence imposante du hurlement de Johannes. Parmi les morceaux longs joués ce soir, on compte deux titres issus de l’excellent Vertikal sorti en 2013 : « I:the Weapon » où l’agression hardcore angoissante du début se mue en lignes plus mélodiques et envoûtantes, presque lumineuses sur la seconde partie. Puis arrive un moment suspendu de toute beauté, « Passing Through », sur lequel le chant clair du second guitariste Fredrik Kihlberg envoûte le chapiteau. « Ghost Trail », unique incursion issue de Eternal Kingdom (2008), marque par sa densité sublimée par les lignes de synthés de Kristian Karlsson. Le groupe propose également un titre inédit, « In the Shadow of Your Shadow », au rythme lancinant et aux arrangements subtils et mélodiques accompagnés des cris déchirants du vocaliste.
Plongé dans l’obscurité, le batteur Thomas Hedlund livre une prestation époustouflante, entre puissance et subtilité. On est hypnotisé par les mouvements et l’énorme frappe du cogneur dont on devine à peine la silhouette – ou plutôt des cogneurs, puisque le producteur polyvalent Magnus Lindberg officie à la seconde batterie sur la plupart des morceaux. Le bassiste Andreas Johansson, certainement blessé, joue assis sur un tabouret, un peu en retrait – autant dire quasiment invisible. Ce soir le son met bien en valeur la nature puissante et massive des compositions du groupe, ainsi que ses tonalités plus délicates, et le spectacle se fait fascinant, hallucinant de force et d’intensité.
Les silhouettes énigmatiques des musiciens, le lightshow élaboré, la lourdeur des riffs, les subtilités des arrangements et des rythmiques, ou la force tranquille dégagée par le leader, son cri puissant, rauque, tout participe à embarquer toute la tente dans l’univers singulier, viscéral et organique du groupe. Le public agite la tête et ferme les yeux, complètement pris dans le mur de son projeté par les Suédois.
Dès le début, pourtant, Johannes sort de la pénombre et scrute la fosse en se plaçant à l’avant-scène. Visiblement, il aime ce qu’il y voit. Pendant les premiers morceaux, il semble chercher du regard un chemin pour descendre de la scène, plutôt haute. Il se lancera finalement lors de l’ultime titre du soir pour un grand moment de communion avec le public. Le voyage s’achève avec « Blood Upon Stone », issu (comme la piste d’ouverture du soir) du neuvième et dernier album de Cult Of Luna, The Long Road North (2022). L’athlétique frontman, la guitare dans le dos, escalade la structure verticale à gauche de la scène et finit par monter debout sur la barrière, soutenu par quelques agents de sécurité, un peu pris au dépourvu, et de robustes et vaillants festivaliers. Son regard perçant va bien au-delà des premiers rangs, comme s’il cherchait à inclure un maximum de monde dans cette bulle de créativité et d’explosion musicale. Les émotions sont palpables, il se passe réellement quelque chose entre le public et le musicien dont on lit la vulnérabilité et la douceur dans les yeux.
Le choix de la setlist est intéressant, et diffère des autres festivals sur lesquels le combo s’est produit ces derniers jours. Une fois n’est pas coutume, après le départ plutôt discret des musiciens sous un tonnerre d’applaudissements, Johannes Persson revient sur scène et prend la parole pour pour expliquer que plusieurs membres du groupe et de leur staff sont blessés ou très malades et que le doute a plané jusqu’au dernier moment sur la faisabilité du concert, à deux doigts d’être annulé. Cette dernière déclaration d’honnêteté récolte une ovation supplémentaire du public, qui prend la mesure de sa chance d’avoir pu assister à ce moment rare. Une fois de plus, la magie du culte de la lune a opéré au Motocultor.
Setlist Cult of Luna :
Cold Burn
In the Shadow of Your Shadow
I: the Weapon
Ghost Trail
Passing Through
Blood Upon Stone
Les autres concerts de la journée
La tournée célébrant les quarante ans de Loudblast faisait halte à Carhaix, et c’est devant une fosse noire de monde que le combo nordiste de thrash metal mené par l’infatigable Stéphane Buriez a proposé un florilège de morceaux emblématiques de sa longue discographie. Le set s’ouvre sur quelques mesures de “Crazy Train” d’Ozzy Osbourne, et met notamment à l’honneur des pépites des années 1990 sorties sur l’EP Cross the Threshold et les albums Disincarnate, Sublime Dementia et Fragments. Les riffs furieux résonnent bien fort, et le maître de cérémonie communique beaucoup avec son public, totalement acquis à sa cause, qu’il incite à “foutre la merde”. On ne compte plus les circle pits, slams et autres pogos, interrompus par un “Joyeux anniversaire” collectif adressé au groupe par la fosse, avant le climax de l’après-midi, l’orgasmique “Crossing the Threshold”.
Parmi les têtes d’affiche de la journée, les Etats-Uniens de Trivium ont offert un show très efficace, aux forts accents melo-death, avec un peu de groove et quelques réminiscences de thrash et de metalcore. Quasiment tous les albums sont représentés – étonnamment, pas le dernier en date, In the Court of the Dragon, de 2021, mais bien le dernier EP sorti cette année, Struck Dead. La musique jouée ce soir est particulièrement agressive, quelques titres bénéficient de chant clair sur les refrains, mais c’est loin d’être systématique. La performance est indéniablement efficace et a tout à fait sa place sur une Main Stage, mais pour la subtilité, il faudra repasser – c’est particulièrement frappant sur la batterie.
Clôture festive apparemment : sur la Bruce Dickinscène, qui célébrait ce samedi le punk, Krav Boca se livre à un rap soutenu par une instrumentation très lourde, metal. Et le groupe a le sens de la mise en scène, car c’est un véritable cirque qui se déploie sur scène : jongleurs, acrobates, cerceaux… Le groupe de punk rap franco-gréco-marocain manie manifestement l’art des contrastes.
Textes :
- Aude D (envy, Batushka)
- Félix Darricau (Triskill, Ni, Enslaved, Extreme)
- Julie L (Aggressive Agricultor, Pelican, Paleface Swiss, Culf Of Luna)
Photos : Lil'Goth Live Picture et Aude D (Batushka). Toute reproduction interdite sans l'autorisation des photographes.






















































































































































































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