Motocultor 2025 : Le Gros Dossier

Comme chaque année, nous dressons le bilan de quatre jours de metal, de rock et même de musique traditionnelle. Le festival fait désormais partie des incontournables dans le paysage metal, sa programmation est toujours riche en excellentes découvertes. Mais qu'en est-il des traditionnelles galères ?

L’équipe de La Grosse Radio vous propose ici un retour en mots et en images sur cette seizième édition du Motocultor. Vous trouverez dans ce dossier des liens vers les concerts que nous avons couverts chaque jour, et de quoi revivre ces quatre jours de bruit, de belles découvertes et de fête.

Un grand merci à Nadège (Lil'Goth Live Picture) pour ses superbes clichés !

Ça avait pourtant mal commencé, cette histoire. Le Motocultor, festival qu’on apprécie de plus en plus pour son ambiance familiale et sa programmation variée mais pointue, tout en le raillant invariablement pour sa désorganisation chronique, s’était illustré avant même son lancement : nouveaux plans du site sortis à peine une semaine avant le démarrage, foire aux questions remplie seulement quelques jours avant…

Et sur place, le premier jour, on s'est dit que le festival n'apprenait jamais de ses erreurs. La pose du bracelet pour la presse et les tickets VIP (invités ou ayant acheté un billet spécial) le jeudi a été interminable, le festival n’ayant manifestement pas dimensionné ses équipes en fonction du nombre de billets, renforçant l’impression que le festival cherche des finances aux dépens de son public, que nous évoquions déjà l’an dernier

Seule bonne initiative, alors que la chaleur frappait déjà : un bénévole passant dans la file pour remplir les gourdes… Mais il le faisait de sa propre initiative, sur son temps libre, et avec son propre matériel. Il a d’ailleurs été grandement acclamé - encore merci Antoine !

Quelques blagues de communication également le vendredi, avec un déplacement de créneau pour un groupe qui n’est pas annoncé officiellement, le mauvais running order de la journée posté…

Sauf que… Passé ces blagues, il n’y a franchement plus grand-chose à déplorer sur le fest.

Une programmation riche et des conditions qui s’améliorent au Motocultor

La programmation est toujours aussi variée et maintient son bon équilibre entre découvertes et groupes emblématiques. Le Motocultor creuse notamment son sillon de défricheur, proposant des ovnis musicaux très enthousiasmants. Mais n’oublie pas les vétérans (qui n'ont pourtant pas toujours fait le plein) et les formations plus récentes en pleine ascension ou désormais bien établies, qui ont attiré les foules et proposé des shows spectaculaires, comme Landmvrks..

Le son est globalement correct. En tous cas, bien meilleur que l’année dernière. En 2024, la disposition faisait qu’on entendait parfois le concert simultané. La nouvelle disposition évite complètement ce problème. Seule la Dave Mustage et parfois la Supositor Stage souffrent ponctuellement du DJ set de la zone VIP, nouveauté cette édition.

Si sur papier, la nouvelle configuration laissait circonspect, en réalité le site est plutôt agréable et mieux pensé. Les scènes principales sont un peu en cul de sac, et l'espace restauration un peu loin, mais le site a gagné en fluidité et en praticité.

Un gros plus : la pente devant les deux main stages, qui permet une meilleure visibilité.

Un gros moins : la pente devant les deux main stages. L’idée est bonne mais les deux derniers mètres en bitume et cailloux ne font pas du bien ! Casse-gueule pendant les circle pits ou les éventuels lâchers de slammeurs. Au moins deux chutes à signaler, dont notre valeureuse photographe le dernier jour.

La Bruce Dickinscène se retrouve en extérieur suite à un problème de chapiteau. Finalement, le résultat n’est pas si mal, même si plusieurs groupes programmés dessus auraient gagné à une prestation sous tente, et qu’une seconde scène à l’ombre aurait été appréciée en après-midi. Mais le soir, c’est de toute beauté.

Cette année plus que les autres, la chaleur a été très forte (voire inhabituelle ?)… Mais on peut difficilement en blâmer l’organisation. Et globalement, la logistique permet d’y faire face : coins ombragés en nombre suffisant, arrosages réguliers des fosses par la sécu pendant les concerts tout à fait bienvenus, points d’eau suffisamment nombreux (parfois même avec du savon), et toujours le droit d’apporter sa gourde, ce qui est appréciable - et à notre connaissance, personne ne s’est fait assommer avec un tel objet. Point noir sur la quantité de poussière due aux sols secs, même s’il est difficile d’y faire grand-chose. Assez de toilettes également, ce qui évite les longues files d’attente, mais leur saleté a été remarquée par plusieurs personnes, alors que c’était un point fort l’an dernier.

Un effort d’inclusion en demi-teinte mais une ambiance familiale appréciable

Sur la prévention des violences sexistes et sexuelles, le dispositif nous donne l’impression d’être efficace. On trouve des stands artistiques féministes et engagés. NousToutes29, association présente depuis plusieurs années sur ce sujet, se dit d’ailleurs vraiment écoutée, avec l’impression que le festival se préoccupe vraiment de ce problème.  Dans ce cadre, la programmation de l’an prochain, avec en tête d’affiche Slaughter To Prevail, dont le chanteur est accusé de misogynie et d’homophobie, pose question… L’association avait d’ailleurs affiché un panneau devant son stand pour se désolidariser de la programmation.

Nous avons eu aussi des échos sur l’offre PMR (personnes à mobilité réduite) pas vraiment adaptée. Pour y répondre, le Motocultor a lancé un crowdfunding pour l'améliorer. Provoquant de vives critiques, car on est en droit de penser que c’est à l’organisation elle-même de financer un accès digne à tout le monde.

Quelques couacs de cashless au départ, mais qui se résolvent assez vite. La nourriture reste souvent chère pour la quantité, mais bonne, et l'offre est toujours très variée. Hélas, les glaces partent trop vite, les infusions aussi, mais il reste de quoi se consoler..

Les 1330 bénévoles sont comme toujours super sympa et disponibles, la sécu est  toujours aussi efficace, le festival est dans l’ensemble bien rodé et cela permet une expérience agréable pour tout le monde.

Côté public, différentes générations cohabitent dans la joie et la bonne humeur. La journée du jeudi, plus axée sur les enfants, le montre, mais pas seulement : dimanche, Gost a eu droit à un circle pit d’enfants !

L’ambiance est décontractée et conviviale, et le Motocultor reste à taille humaine. On retrouve toujours avec plaisir le festival, presque familier, contrastant avec la grosse machine du Hellfest. La circulation est globalement fluide, que ce soit pour entrer ou sortir du site ou à l’intérieur, et c’est vraiment appréciable.

La proximité avec les artistes est aussi un gros plus : il est souvent possible de s'approcher des premiers rangs même une fois un concert commencé, sauf bien sûr pour les grosses têtes d'affiche. En particulier pour cette édition, record d’affluence historique avec 17000 festivaliers le dimanche, 62500 au total.

En somme, une très bonne édition qui voit le Motocultor s’améliorer sur plusieurs points !

Photos : Lil'Goth Live Picture. Toute reproduction interdite sans l'autorisation de la photographe. 



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