Horror Within nous parle de Soul Awakening

Jeune formation fondée en 2019, Horror Within parvient à rendre hommage à la scène suédoise des années 90 tout en gardant un pied dans la modernité. Le sextette sort son premier album, Soul Awakening, chez Dolorem Records et nous avons souhaité en savoir plus sur le projet et sa genèse. L’occasion de prendre notre clavier et d’échanger par e-mail...

Bonjour à vous et merci de nous accorder cet entretien pour La Grosse Radio. Tout d’abord pouvez-vous nous présenter votre parcours musical ? Comment le projet Horror Within est-il né ?

Salut, et d’abord merci à toi pour cet échange. Le projet est né en septembre 2019 des cendres de Sexplush, un groupe assez foutraque qui a touché un peu à tout : metal, rock, punk… Suite à des changements de line-up, on a eu envie d’évoluer vers quelque chose de plus sombre et plus violent. C’est là qu’est né Horror Within.

Vous brassez des influences assez larges puisqu’en écoutant les huit titres de Soul Awakening, on songe tour à tour à la scène suédoise de death metal des années 90, à la fois l’école de Stockholm avec un côté Entombed / Dismember, notamment sur « Phobophobia » et à la fois celle plus mélodeath de Göteborg. Sur l’album, on trouve aussi des sonorités metal plus modernes (le pont avec des sonorités presque électro / djent sur « Basic Day », l’intro de « Waiting Room »). Qui est à l’origine des titres ? Est-ce que chacune de vos influences en tant que membre se retrouve dans vos compositions communes ?

C’est Philippe, l’un de nos deux guitaristes, qui a composé l’ossature musicale des morceaux. Ses influences sont multiples et mouvantes, et l’album en reflète bien la diversité. Bien sûr, chacun a pu amener sa touche personnelle, même si la base venait de lui.

Au-delà des influences musicales, vous vous différenciez de nombreuses formations par le fait que vous possédez deux chanteurs. Comment cette idée s’est-elle imposée à vous ? Comment Maxence et Loris se répartissent les pistes de chant ? Comment cette particularité influence la dynamique du groupe sur scène ?

L’idée des deux chanteurs est venue de notre volonté d’apporter plus de diversité et de possibilités au niveau des voix. La complicité entre Maxence et Loris a tout de suite facilité les choses : là où on aurait pu craindre un duel d’egos, un équilibre s’est imposé naturellement, avec une vraie complémentarité. Concrètement, ils travaillent souvent ensemble autour d’un morceau, classiquement avec un texte déjà écrit, et le tout dans une ambiance détendue, et souvent autour d’une bière (rires). Le travail de placement se fait jusqu’à ce que ça convienne à tout le monde. Sur scène, c’est là que ça prend tout son sens : ils peuvent se relayer, jouer avec le reste du groupe et embarquer le public.

A la fin de l’album, on retrouve un morceau, « The Beast », qui fonctionne comme un dialogue entre un protagoniste et une bête qui l’accompagne. Cette idée de dialogue découle-t-elle de la présence de deux vocalistes dans le groupe ?

Pas directement. « The Beast » raconte le combat intérieur d’un personnage qui tente de contenir la bête forgée par son vécu, sans perdre son humanité ni son empathie. Le format en dialogue se prêtait bien à la présence de deux chanteurs, ce qui donne un rendu presque théâtral en live.

Sur votre premier EP, vous proposiez un titre en français, « l’Horreur en moi ». Sur ce premier album, vous réitérez l’expérience avec « Rupture ». Comment le choix de la langue s’impose à vous en fonction des compositions ?

Le choix du français s’est fait naturellement sur ce morceau, qui présente quelques sonorités un peu plus black : on avait envie de mettre à l’honneur notre langue. Dans le death, c’est assez rare, contrairement au black metal. Chanter en français permet aussi d’avoir un processus d’écriture plus cohérent et plus instinctif, notamment dans les intentions.

Tout comme le patronyme du groupe, Horror Within, l’artwork fait lui aussi songer à des thèmes lovecraftiens. Comment l’idée de cette pochette est-elle venue ? Que cherchiez-vous à représenter dès le départ ?

L’artwork, réalisé par Samaelle Edrakin, est un clin d’œil à celui de notre précédent EP Awaiting Extinction, où effectivement, une créature lovecraftienne venue du ciel détruisait une civilisation. Pour Soul Awakening, on voulait comme un miroir, mais tourné vers l’espoir : dans un décor de ruines, une créature monstrueuse jaillit cette fois du sol, mais au lieu de cracher la destruction, elle accouche d’une petite boule d’énergie — symbole de renaissance ou d’espoir.

« Phobophobia » a été choisi pour tourner un clip. Pourquoi avoir choisi ce morceau en particulier ? Est-ce parce qu’il est le plus court et le plus direct ? Comment avez-vous vécu cette expérience de tournage ?

Nous en avons discuté avec Alex (le patron du label Dolorem) et « Phobophobia » s’est vite imposé comme single : c’est le morceau d’ouverture, il donne le ton, il est direct et rentre dans le vif dès les premières secondes. C’était une évidence. Pour le clip, on voulait quelque chose de simple et spontané. Un ami de Philippe (qui bosse pour Pomodoro Film, à Montpellier) est venu filmer une répète et a monté le tout. Au vu des moyens, on est super contents du résultat. Ça a demandé un peu de préparation pour bien caler la synchro, mais ça reste une chouette expérience.

Quels sont les derniers groupes et / ou albums qui vont ont marqué dans la scène metal extrême et en dehors ?

Nos influences sont très variées. Certains penchent plus vers le death « classique » (Sulphur Aeon, Cruciamentum, Horrendous, Proscription…), d’autres vers des groupes « modernes » comme Lorna Shore, Sylosis ou Signs of the Swarm. Cette pluralité nourrit notre créativité, que ce soit dans les riffs ou dans les vocaux.

Une fois l’album sorti, quels sont vos projets immédiats ? Vous avez déjà des dates prévues ?

On reprend les répétitions et on commence déjà à réfléchir au successeur de Soul Awakening : vu le temps que ça prend, ce n’est jamais trop tôt ! Pour les concerts, rien de concret encore : on est en phase de prospection, et ce n’est pas évident. Petit message au passage : on étudie toutes les propositions (rires).

La scène metal ne cesse de perdre des pionniers. En quelques mois, nous avons perdus Ozzy Osbourne, Brent Hinds (Mastodon) ou plus récemment Tomas Lindberg (At the Gates). Que vous ont inspiré ces décès et ces figures du genre ?

C’est toujours triste de voir disparaître des figures iconiques, parfois de façon tragique. Ça nous rappelle surtout qu’il faut profiter du présent, car tout peut basculer très vite. Et dans un contexte politique, géopolitique et environnemental si incertain, ce message prend encore plus de sens.

Merci pour vos réponses. Nous vous laissons le mot de la fin.

Encore un grand merci pour cette interview. On espère avoir donné envie à certains de plonger dans notre univers. À très bientôt, sur scène ou sur disque, au plaisir de partager ça avec vous !

Interview réalisée par mail en septembre 2025.
Photographie promotionnelle : DR / Dolorem Records



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