Mennecy Metal Fest 2013 : 3ème jour (dimanche 22 septembre)


Dimanche 22 septembre, c'est l'esprit serein que je retourne à Mennecy pour la dernière journée de ce festival dont l'organisation et les structures matérielles impressionnent pour une première "vraie" édition. Aujourd'hui, je suis là en "filet de secours" au cas où ma charmante collègue Carmyn aurait une défaillance passagère (ou simplement pour alléger son travail). Malheureusement, les dieux de la mécanique automobile ont décidé de se jouer d'elle et de la priver du concert de ses chouchous de T.A.N.K ! C'est dommage aussi pour moi, car je dois avouer que si je soutiens ardemment ce fest, c'est plus par militantisme local que par goût pour les groupes à l'affiche (l'ensemble étant globalement bien trop violent pour mes vieilles oreilles).

Hormis Bukowski, aucune formation évoluant aujourd'hui ne figure parmi mon top 500, c'est donc avec un grand souci d'objectivité que je vais vous livrer mes impressions, sachant dès le départ que le propos musical ne s'adresse pas à moi.

 

Mennecy, Metal, Festival
 


A mon arrivée sur le site vers 13h, il y a très peu de monde et on sent d'emblée que l'affluence ne sera pas le plus grand sujet de satisfaction du jour (ce qui se vérifiera avec un pic pendant Bukowski n'excédant certainement pas les 500 spectateurs à vue de nez). En regardant le running-order affiché (vous savez, ce truc où on indique l'horaire auquel les groupes doivent jouer et qui aura été assez régulièrement martyrisé ce weekend end), je constate que le premier set démarrera à 14h ! Qu'à cela ne tienne, la pelouse est accueillante et se prête idéalement à un petit somme !

Ma sieste s'achève avec l'arrivée sur la scène d'Oraz, jeune groupe évoluant dans un style proche de Pantera et dont la prestation solide constitue une excellente entrée en matière. Le combo est en place et balance ses compos avec conviction (et de jolis soli). Le chanteur est ma foi très plaisant puisqu'il chante juste (après les attentats sonores de la veille, ça fait du bien), occupe bien la scène, le tout avec beaucoup de décontraction et de naturel. Un groupe à revoir donc, mais qui aura prouvé qu'il méritait sa place sur cette prestigieuse affiche.

Viennent ensuite les Aphrodite's Baby. Là, j'avoue que j'ai du mal avec ce style mêlant fureur hardcore et déstructuration permanente des compos. C'est bien fait, ça tient la route, mais je n'adhère pas à ce chant où le growl et les hurlements sont omniprésents. Par contre, le guitariste et le bassiste vont décrocher haut la main la palme des mecs qui ont le plus profité de cette scène étonnamment grande (j'ai beau ne pas connaître le combo, j'imagine sans peine qu'il ne s'agit pas du lot commun de leurs prestations live). Les deux compères ne cessent de courir partout en sautant ou en tournant sur eux même. Un spectacle permanent qui ne laisse pas indifférent. Voilà des gars qui prennent plaisir à jouer et à être là. Le final sur un "morceau rock'n'roll" dixit le chanteur sera un très bon point final à un gig plein d'entrain. Le groupe parcourra ensuite les allées du fest pour "vendre" son CD gratuit (comprendre par-là que le don est laissé à la liberté de l'acquéreur).
 

T.A.N.K, Raf Penner, Chant, Mennecy, Metal, Festival

Incongruité de la programmation, c'est à T.A.N.K de fouler la scène. Et là, on change de division et on se prend directement toute une division de blindés en pleine tronche. Encore une fois, je ne suis pas hyper preneur de ce style musical (toujours le chant…), mais force est de constater que ça joue, que c'est en place bref, que ça assure méchamment. A commencer d'ailleurs par Raf, le chanteur, véritable pile qui insuffle une énergie peu commune sur scène, et qui vient littéralement chercher le public. Celui-ci reste en retrait à bonne distance de la scène ? Qu'à cela ne tienne, c'est lui qui descend jusque sur les crash barrières et fait avancer les spectateurs ! Qu'il demande un circle pit et hop ! Tournez petits bolides, idem pour des pogos ! Il se paie même un petit slam sur le public (ravi, lui, contrairement au service d'ordre qui brille par sa méconnaissance et son aversion pour ce genre de pratique !)
 

T.A.N.K, Nils Courbaron, guitariste, Mennecy, Metal, Festival

Rarement vu un tel bordel avec si peu de monde. Vous l'aurez compris, T.A.N.K s'impose avec brio. Les guitaristes sont impressionnants de maîtrise et on regrettera juste de n'avoir que peu entendu leurs chœurs (car là encore, il y a un gros boulot d'abattu). Seul Clément derrière sa batterie (et justement non, ce n'est pas la sienne, et c'est bien le souci) ne paraît pas à la fête, passant une bonne partie du set à parfaire les réglages de l'instrument, ne parvenant à se dérider et se libérer qu'en fin de set (enfin, ça ne l'empêche pas d'être un sacré cogneur quand même). Ce concert coup de poing s'achève sur un "Brother In Arms" qui fait déjà figure de classique. Une belle claque !
 

T.A.N.K, Mennecy, metal, festival, Olivier, bassiste

A ce stade-là, j'avoue que je ne comprends pas la programmation qui nous propose maintenant Dirty Window. Ok la formation est du coin, mais en termes de notoriété (au moins en ce qui me concerne, mais aussi pas mal de mes collègues), il y a un gouffre entre T.A.N.K et ce groupe ! Après une installation franchement longue (que je suis d'une oreille distraite tout en me restaurant (Là, j'avais prévu un tacle assez méchant concernant un combo de la veille, mais il semblerait que certaines personnes aient la menace facile et le verbe volontiers agressif, je renonce donc, "Mennecy ne vaut pas un coup de fusil") les musiciens démarrent et première surprise, il s'agit d'un sextet (non rien à voir avec certaines pratique buccales, c'est juste un groupe de 6 !). Deux chanteurs arpentent la scène, l'un se chargeant du chant clair, l'autre des voix plus hurlées. Malheureusement, le premier, dont le timbre est plutôt agréable, est souvent faux, ce qui gâche un peu les effets d'un groupe dont le cocktail metal, rock, thrash ne m'emballe pas plus que ça malgré de belles parties de guitares. Je décide de m'éloigner quelques peu afin de reposer mes oreilles en prévision du set de Bukowski qui constitue la principale raison de ma présence ici en ce jour. Rencontrant plusieurs amis, nous devisons des sets du jour et de la veille quand parvient à nos esgourdes une reprise du "Beat It" de Michael Jackson. Mais autant l'idée est sympathique, autant le traitement metal qui en est proposé ne présente que peu d'intérêt. Dommage.
 

Bukowski, Mennecy, festival, Mathieu Dottel, chant


Ah ! Une semaine après une prestation dévastatrice et triomphale à Raismes, revoici les frères Dottel pour une belle heure de rock sans retenue. Dès les premières notes, je constate que le concert de Mass Hysteria la veille a fortement réduit mes capacités d'headbanging (eh oui, on a l'âge de ses cervicales), mais pas mon plaisir de voir Bukowski venir une nouvelle fois défendre "Hazardous Creatures" son petit dernier, plein à ras bord de titres qui fracassent tout en live. Que dire qui n'a pas déjà été dit cent fois sur ce quatuor dans lequel Julien tient à merveille le rôle de bateleur, haranguant sans cesse la foule (avec, denrée rare dans ce milieu, un éternel sourire sur le visage, histoire de ne pas perdre de vue que tout cela reste de l'entertainment !).
 

Bukowski, Mennecy, julien Dottel, bassiste, festival

Fred Duquesne joue toujours très souvent totalement plié en deux (la guitare quasiment posée par terre), Thibault à la batterie donne lui aussi dans le plaisir démonstratif derrière sa batterie. Même si on l'a connu plus en forme vocalement, Mathieu est également un très bon frontman et ses parties de guitare font mouche à tous les coups. Qu'il s'agisse de bourrinage collectif avec headbanging synchrone ou de mélodies catchy, Bukowski devient au fil des sorties une machine parfaitement huilée, un spectacle rock'n'roll prenant car gardant pas mal de spontanéité. Encore une très bonne prestation avec ses moments forts, comme le poignant "Brothers For Ever", le hit "Midnight Son" ou encore "Keep Your Head On". Quoiqu'un peu décontenancé par la set list, je constate sur la fin que "Mysanthropia" fait un carton, qu'elle soit joué au début du set ou à la fin. Ça doit donc être ce qu'on appelle une bonne chanson !
 

Bukowski, Mennecy, Fred Duquesne, guitariste, festival


Après une longue et belle ovation, Bukowski quitte la scène et commence alors une très longue attente. Il faut dire qu'on est très en avance sur le running order car Xandria n'est programmé que plus d'une heure trente plus tard !

Et là, la fatigue (et je l'avoue l'irritation d'entendre pas mal de groupes qui ne me parlent pas depuis deux jours) me rattrape. Bien que très volontaire et assistant à une petite dizaine de morceaux de Xandria, je ne vois pas quoi dire sur ce combo insipide au possible ! Certes ça joue carré, c'est en place, mais AUCUNE émotion ne se dégage de cette prestation. Les musiciens récitent une partition sans âme, s'appliquant à coller au plus près aux très nombreux samples qui les accompagnent (je pense que par moment, plus de 50% des informations auditives parvenant à mon cerveau venaient d'enregistrement, pas de musique live!). Et puis TOUT est repompé sur Nightwish ! Mais tellement TOUT ! Les compos, les poses, les tenues, Xandria n'affiche aucune personnalité. Alors le savoir-faire et le professionnalisme sont évidents et irréprochables, mais comment se passionner pour ce qui ressemble davantage à une conserve passée au micro-onde qu'à un plat de produits frais préparé avec passion ? Egérie du combo, Manuela Kraller chante bien (comme bon nombre de ses consœurs), mais ce qu'elle fait est trop prévisible que cela en devient risible. Bon Dieu, pour les chanteuses metal, il doit bien exister un champ d'expression dans l'intervalle séparant Tarja de Candace de Walls Of Jericho !

Achevé par cette prestation, je décide alors de quitter les lieux sans même attendre le dernier concert, celui d'un Dagoba qui, s'il n'est pas franchement mon groupe préféré, n'en reste pas moins une valeur sure en live. Tant pis, je n'entendrai pas ce que donne sur scène les morceaux du dernier opus, largement plus proche de mes goûts que ses prédécesseurs. Je me rattraperai plus tard (et puis Francky est un spectacle qui, à lui seul, vaut déjà le coup d'être vu). Les quelques échos recueillis depuis sont d'ailleurs tous suffisamment élogieux pour qu'on puisse penser que les marseillais n'ont pas failli à leur réputation et qu'ils ont achevé ce festival de fort belle manière comme en atteste ces photos.
 

Dagoba, Mennecy, festival, metal, Francky

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Dagoba, Mennecy, festival, metal, guitariste

Dagoba, Mennecy, Festival, batteur, Francky

Mennecy, Metal, Festival, DAgoba

Dagoba, Mennecy, metal, festival

Rendez-vous l'an prochain pour une nouvelle édition d'un festival qui a déjà beaucoup d'atouts et auquel il ne reste que quelques erreurs de jeunesse à gommer.

Merci à l'orga pour l'accred et l'accueil très chaleureux.

Un immense merci à Raphael Bobillot pour ses photos, un très gros travail pendant ces trois jours de fest !

 

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