Wild Dawn – Pay Your Dues

Quand un groupe réussit à être choisi dans plusieurs festivals d'envergure pour pallier l'absence de dernière minute d'une autre formation, c'est qu'il a déjà fait les preuves de son efficacité sur les planches. Quand ce même groupe a tourné avec Electric Mary, ouvert pour Koritni ou Girlschool, reçu les compliments de nombreux cadors du circuit metal français, il n'y a pas lieu de douter qu'on tient là une promesse alléchante et forcément, on se précipite lorsqu'il annonce la sortie d'un album. C'est exactement le cas aujourd'hui avec l'arrivée de "Pay Your Dues" de Wild Dawn, un album singulier dont on devrait entendre beaucoup parler ces prochains mois, et pas uniquement dans le petit landerneau des amateurs de chemises à carreaux !

Wild Dawn ! Quatre pistoleros orléanais, qui après avoir sorti il y a deux ans un "Double Sided" ayant la particularité de proposer des morceaux très typés Rock'n'roll et d'autres au contraire lorgnant franchement du côté du metal, pour un résultat sympa mais dont la cohérence ne tenait qu'à la voix de Greg, le colosse guitariste/chanteur et à la guitare épileptique de Romain.

Changement de cap en 2013, car l'opus qui déboule dans nos cages à miel nous présente un groupe qui a énormément muri dans ses compos et qui parvient pleinement à mixer ses influences (les précitées, mais bien d'autres, parfois plus modernes, d'autres davantage old school) pour en ressortir une coloration toute personnelle.
 

Wild Dawn, album, Pay Your Dues, Orléans,


Un peu comme si Merlin l'enchanteur avait, d'un coup de baguette magique, réussi à faire fusionner dans sa marmite, Ac-dc et Metallica !

Gros, gras, inspiré, ce nouvel opus ne se pose aucune barrière, et notamment pas celle de la durée. Les douze titres sont parfois longs (on dépasse plusieurs fois les cinq minutes), non par désir de remplissage, mais par intention assumée de poser les ambiances, de jouer sur la répétition, les changements de tempo, les breaks. Bref, une musique plus riche, plus aboutie, où les parties instrumentales et les passages chantés se répondent en permanence.

Dès l'opener "Back On Track" (déjà un incontournable des prestations live), tous ces ingrédients sont présents. Difficile de coller une étiquette, à part sûrement celle du stoner, mais seulement pour cette envie d'aller jusqu'au bout de l'exploitation de chaque titre, le plaisir de profiter des moments d'osmose que la rythmique à la fois lourde et groovy apporte à toutes les chansons.

La voix de Greg sera sûrement le point qui divisera le plus, tout en étant également une des grosses singularités de Wild Dawn. Un chant qui ne gueule pas, qui ne monte pas non plus dans des aigus cristallins, mais qui colle à la musique du quatuor comme un jean ultra slim à l'arrière très rebondi d'une gironde aguicheuse. Un grain de voix qui s'affirme au fil des compos comme un élément indispensable à cette alchimie (et que Greg module bien plus que par le passé).
 

Wild Dawn, album, Pay Your Dues, Orléans


Les fans du combo seront ravis de retrouver la guitare épileptique de Romain sur des soli où la rapidité d'exécution ne masque jamais le toucher et le feeling (j'adore celui de "Sometimes"). Un guitariste qui ne délaisse pas non plus le bottleneck ("Stone Cold Motherfucker") ou la talk-box sur l'intro de "Ain't Life Grand" un des sommets de ce disque.

Le triptyque d'intro est remarquable, mais ce qui l'est encore plus, c'est que la suite du cd est encore plus intéressante, avec des morceaux à la fois catchy, épais, denses, bref un album qui a du corps. On a vraiment la sensation que le groupe se fait plaisir à nous secouer dans tous les sens, à l'image du speed motorheadien "Plague Of The 21st Century" (avec un final "plus Metallica que moi tu meurs") suivi d'un heavy-groovy "I'm My Worst Enemy".
 


 

Bénédiction ultime, la prod a le bon goût d'être naturelle, pas énorme, juste ce qu'il faut de gras et de crunch pour accompagner la musique et donner un aperçu assez fidèle des prestations que les gars délivrent en concert. Et comme on ne se prend pas la tête du côté d'Orléans, l'album s'achève sur un titre gag "I Hate My Band", petit bijou d'auto-dérision dans lequel on entend une engueulade entre les membres (avec cris et claquements de portes).


Varié tout en étant compact et cohérent, ce "Pay Your Dues" montre un groupe qui a affuté son style sur la route et qui, conséquence naturelle, livre des compos taillées pour la scène, efficaces et entrainantes. Enlevez donc Wild Dawn de la catégorie "Espoirs" et glissez-les donc directement dans la colonne des valeurs sûres ! Avec un tel disque, le doute n'est plus permis !

Et un petit bonus pour découvrir le groupe !

 

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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