Obscura – In Sonication

Alors que la fin d'année approche, nous vous proposons un retour sur des sorties marquantes mais qui nous avaient échappées. Sorti en février, le dernier album d’Obscura, A Sonication, a bien plus fait parler de lui pour les accusations de plagiat portées par les ex-membres du groupe (qui ont notamment reproché à Steffen Kummerer d’avoir utilisé des parties écrites par eux avant leur départ et ce, sans autorisation et sans être mentionnés dans les crédits) que pour ses qualités musicales. Et pourtant, s’il l’on occulte le contexte et les polémiques, il s’agit peut-être du meilleur opus sorti sous le nom Obscura depuis bien longtemps.

L’instabilité du line-up est chose récurrente chez le combo allemand de death technique. A peine la tournée A Valediction terminée, Christian Münzner (guitare lead) met les voiles, précédé en cela par Jeroen Paul Thesseling (basse) qui quant à lui n’avait même pas assuré la tournée. Le duo dont le retour au sein du groupe avait réveillé les espoirs des fans du line-up de Cosmogenesis (2009) et Omnivium (2011) n’a pas tenu longtemps, Münzner s’étant depuis illustré sur le très bon premier disque de Retromorphosis. Le CV des musiciens qui officient sur ce septième album est moins tape-à-l’œil que sur l’opus précédent même si Robin Zielthorst (basse fretless) a joué avec Cynic, et James Stewart a tenu les baguettes chez Vader ou Decapitated.

Pourtant, dès le démarrage en trombe de « Silver Linings », il n’y a pas de doute, on retrouve l’esprit d’Obscura, et la qualité des deux albums sus-nommés : un death metal technique où les plans leads s’entremêlent, la batterie tabasse, les riffs de guitare tricotent méchamment, ou encore de discrets passages au vocoder (« Stardust »), le tout avec des thèmes mémorables et des structures moins alambiquées que par le passé. C’est en effet la grande force de A Sonication, celle de proposer des titres plus percutants (« Evenfall », introduit par la ligne de basse fretless de Robin Zielhorst), plus courts, et avec une structure « chanson » qui en facilite l’assimilation. En outre, là où par le passé Obscura avait tendance à être trop bavard et à proposer des albums trop longs pour le style (entre 50 minutes et une heure), Steffen Kummerer a raccourci ses titres (« The Sun Eater », « In Solitude », « The Prolonging ») et l’album n’excède pas 39 minutes, ce qui le rend bien plus efficace. Malgré cela, la dimension progressive de la musique des Allemands n’a pas disparu, elle se fait plus subtile, comme à travers le très bel instrumental « Beyond the Seventh Sun » introduit par une guitare acoustique et la basse fretless, ou encore le morceau titre qui achève l’album et qui s’avère être le plus long titre de l’opus avec seulement 7:32. Les Allemands nous ont largement habitués à plus long par le passé, cette durée étant presque celle standard pour de nombreux titres auparavant. De cette manière « A Sonication » renoue avec l’esprit d’un « Centric Flow » en clôture de l’opus.

Et si la clé de la réussite pour les Allemands c’était celle-ci ? Celle d’une musique plus compacte, renouant avec l’efficacité sans sacrifier la technique et le côté progressif qui font partie de l’identité du groupe ? Si l’on met de côté les polémiques et accusations qui ont éclipsé la qualité de l’album en elle-même à sa sortie, A Sonication est le meilleur album du combo depuis Omnivium, voire peut-être depuis Cosmogenesis. Et rien que pour ça, cela valait le coup de s’y pencher sérieusement !

Tracklist :

Silver Linings
Evenfall
In Solitude
The Prolonging
Beyond the Seventh Sun
Stardust
The Sun Eater
A Sonication

 

Album disponible depuis le 7 février 2025 chez Nuclear Blast Records

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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