Jon Larsen, batteur de Volbeat


"Nous jouons ce qui nous vient du coeur"

A l'occasion de la venue de Volbeat à Paris, Jon Larsen, batteur et membre fondateur du groupe, a accordé quelques minutes à La Grosse Radio pour raconter comment se passait la tournée, évoquer l'évolution du groupe, sur scène comme en notoriété et parler de certains projets à court terme.

Bonjour Jon et merci de nous donner cette interview. Volbeat est en plein mileu d'une tournée européenne, comment se passe-t-elle ?

Elle se passe très bien. J'ai été surpris du succès, tous les concerts n'ont pas été donné à guichet fermé, mais il y en a quelques uns et j'ai trouvé la réaction du public à travers cette tournée très positive. Ce soir, c'est la première fois que le concert est complet à Paris. Je me souviens, on était venus ici il y a deux ans, il faisait très chaud à l'intérieur mais le concert s'était très bien passé, donc je pense que le concert ce soir sera bon.

Qu'est-ce que cela fait de revenir dans des clubs comme le Bataclan, alors que vous avez fait d'énormes festivals cet été, dont le Hellfest en tant que tête d'affiche.

J'aime bien. Déjà, j'ai adoré nos visites du Hellfest. D'un coup, on s'est retrouvés à jouer en tête d'affiche alors qu'on avait fait la seconde ou la troisième scène lors de notre visite précédente. Quand j'ai entendu ça, j'ai d'abord cru que c'était une blague ! Jouer ce concert était magnifique, c'était d'ailleurs l'un de nos meilleurs concerts de cet été. Mais c'est une bonne chose de revenir dans des clubs comme ça. Les concerts dans les grandes salles peuvent être bons, mais dans des salles plus réduites, les shows peuvent être plus intenses parce que tu peux voir l'ensemble du public, tu es plus proche, le concert est plus intimes. Il y a des pays où on ne peut pas jouer dans des grandes salles, alors, jouons en club !

Jon Larsen

C'est d'ailleurs probablement la dernière fois que vous jouez dans cette salle à Paris.

Beaucoup de gens disent cela. Peut-être que la prochaine se fera au Zénith, qui sait ?

Qu'est-ce que cela fait de re-tourner avec Iced Earth ?

Cela s'était très bien passé l'année dernière aux Etats-Unis avec Hellyeah aussi. Quand nous avons dû trouver un groupe avec qui tourner en Europe, nous n'avons pas réfléchi longtemps parce qu'on s'entend très bien avec eux, nous sommes amis. Repartir en tournée avec eux, c'est un peu comme retrouver une partie de sa famille. En plus ils marchent bien dans la tournée, je me souviens avoir vu beaucoup de fans avec des t-shirts d'Iced Earth en Espagne.

Outlaw Gentlemen & Shady Ladies est sorti depuis six mois maintenant, comment as-tu vu les chansons évoluer depuis ce temps ?

Il y en a encore qu'il nous reste à jouer. On voulait en inclure un peu plus dans nos setlist, comme ça on pouvait avoir un choix plus large de chansons à jouer, mais nous n'avons pas vraiment eu le temps de le faire. Je sais que, si on peut, Michael [Poulsen, chanteur/guitariste] aimerait bien qu'on joue "The Sinner Is You" par exemple. Mais jusque là, la réaction du public a été très positive concernant les nouvelles chansons, j'ai vraiment ressenti ça pendant "The Hangman's Body Count", avec les fans qui réagissent comme à un concert d'Iron Maiden, quand ils jouent des gros titres comme "Blood Brothers", avec le public qui chante avec le groupe. Cela fait lontemps qu'on la joue, du coup on a forcé les gens à la chanter avec nous.

Est-ce que ton opinion sur l'album a changé six mois depuis sa sortie ?

En fait, je ne l'ai pas écouté depuis qu'on l'a mixé ! Mais mon opinion le concernant n'a pas changé, je pense que c'est le meilleur depuis notre premier album [The Strength/The Sound/The Songs]. Je n'ai rien contre les autres albums, mais il y a toujours quelque chose de spécial avec le premier album. Je pense qu'avec le nouvel album, nous sommes revenus avec le son de guitare d'origine, pareil pour la voix et le reste.

Volbeat Rob Caggiano

Depuis la sortie d'Outlaw Gentlemen & Shady Ladies, vous comptez un nouveau guitariste dans vos rangs, Rob Caggiano. Comment la tournée se passe-t-elle avec lui ?

C'est un vrai personnage ! On s'amuse beaucoup avec lui, mais je pense qu'il nous aidé à nous concentrer sur ce qu'on joue en concert, peut-être sans le savoir. Je n'ai rien contre Thomas [Bredahl, ancien guitariste] et sur ce qu'il faisait avec nous, mais c'était plus un performer, alors que Rob est un musicien. Il nous a donc aidé à nous concentrer sur les détails. On fout toujours le bordel sur scène, mais j'imagine qu'on sonne plus précis. Rob est le premier que je vois arriver à reproduire ce que Michael joue, alors que certaines parties peuvent sembler étranges. Lui et moi n'avons pas reçu d'éducation musicale, du coup nous jouons ce qui nous vient du coeur. Rob est le premier à avoir capturé cela.

Est-ce que tu pense que le fait que vous soyiez plus carrés est dû au fait qu'il soit aussi producteur du groupe ?

Non, je ne pense pas. Les choses se passaient différemment quand il était juste producteur. Quand lui et Michael ont commencé à jammer ensemble dans le studio, il est devenu évident que Rob devait rejoindre Volbeat. Heureusement, cela s'est bien passé, mais je ne pense pas que cela soit lié. C'est avant tout un excellent guitariste.

Avez-vous pu jouer des choses que vous ne pouviez plus jouer avant grâce à lui ?

Cela fait partie des choses qui sont en cours de discussion. Il y a des chansons qu'on a jamais jouées ou jouées une ou deux fois sur scène. Le problème est que notre planning est assez chargé, il faut donc qu'on trouve le temps de répéter et ramener ces chansons. On pense surtout à des chansons de nos deux premiers albums, comme "Something Else or..." ou "Healing Subconciously" de notre premier album. Cette dernière est un peu spéciale d'ailleurs. On la jouait avant que The Strength/The Sound/The Songs ne sorte, et beaucoup de fans nous ont demandé de la ramener dans les setlists et la dernière fois qu'on l'a jouée, au Danemark, personne dans le public n'a réagi. On s'est demandé ce qu'il se passait, tout le monde la réclame, et quand on la joue, rien ne se passe ! On va peut-être la ramener, on verra. On est aussi en train de discuter à propos d'autres chansons qui pourraient entrer dans le set, mais on n'a pas encore pris de décision.

Volbeat

Tu es dans Volbeat depuis le début. Qu'est-ce que ça fait de voir ton groupe grandir autant et en si peu de temps ?

Pour nous, ce n'est pas si rapide. Notre premier album et sorti en 2005. Je comprends qu'on n'ait pas trop marché en France, jusqu'à ce que, d'un coup, on arrive en tête d'affiche du Hellfest. Beaucoup de gens ont dû se dire "Wow ! Ils sortent d'où ?", mais pour nous, c'était un processus lent, nous avons commencé à jouer devant personne, et cela s'est fait petit à petit. Si tu m'avais dit il y a dix ans qu'on remplirait de grosses salles en Europe, j'aurais cru que tu étais dingue, mais cela n'a pas toujours été comme ça.

Quelles ambitions as-tu, malgré le niveau auquel Vobeat s'est propulsé ?

Je ne suis pas encore un multi-millionaire déguelasse, ce serait bien ! [rires] On a toujours des ambitions, on veut être au top du top. Le serons-nous un jour ? Personne ne peut le dire. Si on peut rester à ce niveau pendant dix ans, ce serait génial, mais on sait tous comment l'industrie musicale fonctionne. On est à un bon niveau en ce moment, mais peut-être que dans deux ans nous aurons redescendu. Je suis encore surpris quand je vois qu'on arrive à remplir une salle, qu'elle contienne 1 200 ou 12 000 personnes. Si on reste comme ça dix ans, je serais heureux et je pourrais prendre ma retraite ensuite ! [rires]

Vous avez eu l'occasion de faire de nombreuses collaborations avec d'autres artistes. Y en a-t-il d'autres que tu aimerais voir sur un album de Volbeat ?

Cela n'arrivera probablement jamais, mais je pense que ce serait cool de faire quelque chose avec Lemmy Kilmister (Motörhead), mais tout le monde veut faire quelque chose avec lui. Personnellement je pense que ce serait aussi fun de faire quelque chose avec quelqu'un qui n'a rien à voir avec la musique qu'on fait, comme Paul mcCartney ou Roger Waters, je pense que Michael a déjà quelques idées. Si  je lui parle de Roger Waters, il va sûrement me frapper ! Sinon, tout le monde pense, du moins pensait il y a deux ans, qu'on devrait faire quelque chose avec Metallica. C'est quand même trop prévisible et ils ne font pas tant de projets parallèles, je crois que James Hetfield en a fait quelques uns par le passé. Si la bonne idée et la bonne personne arrivent au bon moment, il y a moyen de faire quelque chose de bien. Ce qui est bien avec nos précédentes collaborations, que ce soit Barney (Napalm Death), Mille Petrozza (Kreator) ou même King Diamond, ce sont des mecs dont nous sommes fans. Quand Barney est monté sur scène avec nous, c'était parfait. Normalement, King Diamond devrait aussi monter sur scène avec nous, c'est dur, mais on croise les doigts ! J'espère qu'on pourra jouer "Room 24" et que King Diamond apparaisse depuis les ténèbres, ce serait énorme.

Je te laisse les derniers mots pour les fans français.

Tout d'abord, merci de venir à nos concerts, je sais que c'est cliché dit comme ça, mais c'est vraiment important pour nous, merci aussi à ceux qui ont acheté notre dernier album, dites à vos amis de l'acheter aussi, comme ça on pourra revenir à Paris et jouer à Bercy !

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