Eleanor – Breathe Life Into the Essence

Mélancolie et kimono !

Ma chronique de Jupiter (regardez le lien en bas je vous remercie) a fait découvrir ce qui n'était pas une surprise pour mes collègues rédacteurs : une grosse sensibilité pour la musique du pays du soleil levant. C'est donc à présent un devoir de vous faire découvrir quelques pépites venues d'Orient. Et pas que dans le registre du power, croyez-moi …

… Non ce n'était pas un piège. Pas la peine d'être effrayés. Et vous, amis amateurs de Rhapsody ou Galneryus, vous avez l'autorisation de lire la suite de ces lignes, si l'ouverture d'esprit est suffisante.Nous sommes donc conviés, amis lecteurs, dans l'univers à la fois poétique et intimiste d'Eleanor, jeune formation nippone qui sort son second opus en cette année 2013. Le quintette a déjà eu l'honneur de se produire sur la scène européenne, à l'occasion du Metal Female Voices Fest XI, aux côtés de grands noms tels Tarja, Lacuna Coil, Anneke Van Giersbergen, Leaves' Eyes ou Kontrust.

Breathe Life Into the Essence est composé de neuf morceaux qui passent comme une lettre à la poste, si l'usage de la langue japonaise ne s'avère pas énervant pour vous. Cela dit, les morceaux sont très captivants grâce au talent d'écriture de la formation qui utilise toujours quelques atouts de grand charme pour nous captiver et ne plus lâcher son auditoire. Ces qualités nous font passer au-dessus d'une production plutôt moyenne mais qui n'est pas réellement rebutante. La forme est aussi belle que le fond chez Eleanor, devrais-je même dire raffiné. On ressent tout à fait l'ambiance japonisante en se plongeant au sein du disque. Pas forcément le fait de quelques instruments traditionnels, mais surtout grâce à des ambiances somptueuses, pleines de mystère et de raffinement. L'intervention d'un violon sur « A Rain Song » est révélatrice de ce souci du détail de nos cinq japonais, qui aiment faire preuve d'une belle dualité au travers des pistes de l'album. Les titres sont dans un clair-obscur intéressant, un contraste entre la lourdeur de la section metal si chère à nos petits cœurs de brutes, et la légèreté de la voix de Shiori Vitus.

Eleanor

La belle en kimono est un énorme point fort du combo. Ce petit bout de femme possède un organe sublime, dans un ton assez grave et parfois solennel. Elle offre un beau moment de poésie à Breathe Life Into the Essence, semblant vraiment à l'aise dans sa langue maternelle. Son interprétation sur « Fatal Movement » n'est là que pour en témoigner, passant aisément dans des tonalités bien plus inquiétantes que lors des couplets. Pour rendre ce disque aussi envoûtant, la voix devait jouer un rôle clé. C'est ainsi une parfaite réussite pour Eleanor. Le propos des japonais est d'ailleurs suffisamment varié pour ne pas lasser, et assez dense pour ne pas apparaître superficiel. La bande de la belle Shiori se lance même dans la création d'un long titre, « Mourning », aux sept minutes qui happent. Ce refrain est d'une subtilité à faire frémir. Pourtant, la recette y est simple, mais l'alliance entre une guitare très lourde et son rythme plutôt lent avec une frontwoman qui transcende littéralement la piste est un enchantement. Peut-être bien la pièce la plus convaincante de cette offrande. N'oublions pas que le reste de la galette est un pur délice, où les ingrédients se marient à merveille. La mid-tempo « Blue Moon » met en exergue l'énorme capacité de Shiori à transmettre des émotions. N'allons pas jusqu'à vous faire un track by track tout de même ! Il est nettement suffisant d'avouer que chaque pièce a son intérêt, de morceaux plus radiophoniques (« Fragments ») à ceux qui se concentrent sur l'atmosphère (« Mourning », « Blue Moon », « Sleeping Water »). Seule « Prayer » est un peu moins attrayante, trop classique et ayant la lourde tâche de suivre « Mourning ».

Breathe Life Into the Essence est un régal. En proposant une offrande à la fois gracieuse, intense et variée, Eleanor nous offre ici un coup de maître. Vous voyez, le Japon est capable de rivaliser sur les mêmes terrains que l'Europe et le continent Américain à la diffusion bien plus importante, et pas seulement dans le power. Une révélation de l'année, au goût prononcé de Nighttime Birds (The Gathering).

La Folle Fougère

PS : Ils sont à présent six avec l'arrivée de la jeune Rumi aux percussions.

Ma Note : 8.5/10

 

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NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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