Melechesh et Seth au Festival Nevers à  Vif (01.11.2013)

Nevers.

Non, ce n'est pas pour une édition du nouveau magazine "le Métal à la Ferme" que nous sommes allés au coeur de nos régions. Non, c'est parce qu'il y avait un événement que La Grosse Radio Metal ne pouvait pas laisser passer. 

Entre autre, la modeste capitale du Nivernais a l'avantage d'être en plein milieu de la France. Trois heures de Paris, deux heures de Clermont Ferrand, deux heures trente d'Orléans ou de Dijon. Je ne vais pas continuer dans cette description digne d'une publicité pour la SNCF, mais vous aurez également compris qu'être au milieu de tout, c'est souvent qu'on n'est pas grand chose.

Et bien que les mauvaises langues se taisent, car elles se trompent ! Il y a beaucoup de choses qui se font en région. Et oui, vous qui profitez des joies de la vie parisienne (non, je ne parle pas du RER...) ou d'autres grandes villes, savez-vous qu'il se passe plein de trucs grandioses ailleurs ? Il n'y a qu'à voir où se situent les grands festivals, comme le Hellfest à Clisson, le Motocultor à St-Nolff, le Sonisphère à Amnéville. Et je pourrais continuer longtemps encore. Bref, si vous voulez voir du spectacle, il faudra souvent bouger.

Du coup, le centre de la France, c'est un coin pas trop loin de partout.

Certes, il n'y a pas que des gros événements qui se font en province, mais partout, il y a des gens motivés qui se démènent pour partager leur passion et permettent de faire jouer de bons groupes de la scène internationale, mais aussi d'offrir des tremplins à des musiciens talentueux locaux.

Le festival "Nevers à Vif" est exactement le reflet de cette volonté. Offrir un tremplin, tout en proposant des têtes d'affiches connues.

Si à l'origine, il s'agit d'un festival plutôt orienté rock au sens très large du terme, il a toujours proposé le vendredi soir une scène "découverte".

Et figurez-vous que cette année, pour la 27ème édition (et oui !), aux côtés de Didier Wampas où de Babylon Circus qui exercent dans un tout autre genre, l'affiche du vendredi 1er novembre a proposé une scène découverte entièrement dédiée au métal extrême !
 

Defeat The Earth

La soirée débute en trombe, et je ne parle pas seulement de la pluie qui tombe dehors. Et oui, la météo nivernaise le jour de la Toussaint est triste à mourir, mais finalement qui s'en soucie ? Après tout, il y a une belle tente relativement étanche pour accueillir les concerts.

J'avoue que je me suis dis à plusieurs reprises que décidemment, une grande tente de cirque avec des étoiles au "plafond", ça rendait vraiment bien avec des groupes de black metal par exemple. Non, je ne plaisante pas, je parle bien de l'atmosphère stellaire qui convient à merveille avec les thématiques ésotériques par exemple. Et puis, ça donne aussi un petit côté festif !


Les locaux de Defeat The Earth nous ont d'ailleurs convié à la fête comme on partage la joie avec ses joyeux compagnons à grand coups de poing dans la face.
 


Le groupe nous propose un brutal death efficace. Rémi, Gaët, Alexander et Elise nous ont montré que dans la Nièvre, on savait faire du vrai metal qui tâche, avec une mention spéciale à la gymnastique capillaire de haut niveau du guitariste ! Ils préparent d'ailleurs en ce moment même leur premier album, qui devrait sortir en janvier prochain. Mon petit doigt me dit que vous en entendrez encore parler...
 

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Decades of Despair:

Après une interruption, la musique reprend avec les parisiens de Decades of Despair, qui ont profité de l'annulation des thrasheurs luxembourgeois de Scarred pour venir présenter leur deathcore mélodique et schizophrénique.

Je vais tout de suite vous prévenir que ma neutralité journalistique est généralement grandement mise à mal quand j'entends un groupe qui a le suffixe "core" dans la description de son style, tant ce genre m'insupporte (mais là encore, les goûts et les couleurs...).

Ceci dit, il existe d'intéressantes exceptions, comme j'ai eu la chance de le constater ce soir.


En effet, des morceaux comme The Ritual ou Into The Ocean's Throat ne peuvent pas laisser indifférents un amateur de death ou de black metal. Le côté coreux se devine certes, mais Decades of Despair nous propose quelque chose de beaucoup plus complexe, avec des beaux passages techniques de guitare et des riffs bien lourds.

Si je n'avais pas cette appréhension musicale, j'aurais certainement été carrément enthousiaste !

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Psygnosis:

Après de longues pauses bières et même clopes pour certains courageux qui ont affronté la pluie qui redoublait dehors, les mâconnais de Psygnosis entrent sur scène.

J'avoue que j'attendais avec une certaine curiosité ce groupe. En effet, le metal ambiant peut profondément m'endormir et m'ennuyer à mourir ou m'inspirer longuement et me mettre en transe.
Quand en plus, il y des éléments électro, je m'inquiète en général assez vite.

Là encore, la surprise fût excellente !
 


Psygnosis a su créer une ambiance (normal pour du metal ambiant, mais pas nécessairement évident), à travers l'utilisation de lasers et une ambiance sombre. Si le photographe en moi était malheureux de devoir travailler dans des conditions visuelles difficiles, le spectateur était rapidement convaincu.

Tout cela m'a fait penser à du Tool sous injection de testostérone. Mais je dois bien reconnaître que je suis loin d'être un spécialiste de ce type de musique. Par contre, à force de voir et d'entendre des groupes de tous styles de metal, je commence à développer un réflexe auditif spécial quand j'entends quelque chose de banal ou quelque chose d'intéressant. Et là, mon corps s'est rapidement immobilisé et je suis certain que si je n'avais pas été occupé par ailleurs à prendre des photos, j'aurais vite été en transe.
 


Ma petite découverte personnelle donc, que je recommande chaudement.

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Seth:

Enfin ! Oui, parce que quand même, c'est plutôt ce genre de musique là que j'apprécie réellement. Et puis, enfin aussi parce qu'à chaque festival où Seth passait, je les ratais systématiquement pour cause d'interview simultanée ou d'autres occupations prioritaires du pauvre photo-reporteur que je suis à l'occasion.

J'étais donc très curieux de les voir pendant l'intégralité d'un set.
 


Même si minuit était passé, il y avait encore un public en majorité en bon état, hormis quelques uns qui avaient un peu abusé sur la buvette. Certes, ça ne s'agitait pas beaucoup devant la scène dans l'ensemble, mais la prestation du groupe était très professionnelle. Les morceaux s'enchaînaient avec conviction, et reconnaissons le, il y avait tout de même quelques titres qui honorent le black metal français comme Die Weihe, Addicted.. ou A la mémoire de nos frères pour ne citer que ces bijoux.
 


J'avoue que leur black metal à tendance symphonique a de la gueule. Beaucoup de gueule.

Ce soir, ils nous ont présenté un best of de leur déjà longue œuvre. Après un retour remarqué avec l'album "The Howling Spirit" cette année, je suis assez optimiste pour l'avenir du groupe.
 


Setlist:
In aching Agony
Let me be the Salt in your Wound
Addicted to psychotropic Angeldust
Ten barrels
Die Weihe
Scars born from bleeding stars
Killing my eyes
Acid Christ
Umbilical Cutting
A la mémoire de nos frères
 

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Melechesh:

Il est tard. Ma montre affiche presque 1h30 du matin quand les musiciens de Melechesh entrent sur scène en arborant des turbans noirs. Pour la tête d'affiche, seule une poignée de fans est restée. Tout à l'heure devant Psygnosis, la tente contenait plus de 150 personnes, et maintenant, il n'en reste peut être que trente ou quarante. Peu importe, et comme me le confiera le leader du groupe, Ashmedi, croisé après le concert "j'étais un peu surpris de l'heure tardive où on jouait, mais j'ai pris un supplément de caféine et c'était parti !".
 


Effectivement. Dès les premières notes, on se rend tout de suite compte que les groupes de stature internationale ont quelque chose de plus. Surtout avec un black/thrash percutant comme le pratique Melechesh.

L'influence orientale s'entend régulièrement tout au long du set, avec des mélodies arabisantes qui se distinguent dans les riffs vitaminés du groupe.
 


La dernière fois que je les avais vu sur une scène, c'était au Motocultor en 2011, et ils m'avaient fait une bonne impression, qui s'est confirmée ce soir. Nous avons également pu constater qu' Ashmadi se débrouillait en français, s'adressant à plusieurs reprises au public et visiblement content d'être là.

2013 est une année charnière pour le groupe. Le départ de Rahm, de Xul et de Moloch, pour divers motifs ou contraintes, a laissé une formation quasi-neuve autour du fondateur Ashmadi.

C'est donc avec de nouveaux musiciens, comme Scorpios (ex-Crimson Moon) à la basse et en mode barbu et Sirius à la guitare, que le groupe a joué ce soir.

Tout ce que je peux dire, c'est que je n'y ai vu que du feu et l'esprit de Melechesh est bien conservé !
 

 


En conclusion, même si le public était plutôt éparpillé, mais la mauvaise météo n'a rien arrangée faut-il préciser, les organisateurs de Nevers à Vif ont su donner sa chance à la scène metal de manière très prometteuse. Il ne reste plus qu'à espérer que l'opération sera reconduite, car la scène française a encore de nombreux groupes et styles de métal à présenter, y compris, voire surtout, en région !

Un grand merci à la Why Not Asso, Wake Up Dead et à Jean-Louis Garo pour avoir proposé une telle soirée !
 

Thomas Orlanth
 

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