Cela faisait bien un an qu'on avait plus trop de nouvelles d'Andreas Hedlund, alias Vintersorg, il faut dire que le suédois n’avait pas chômé l’année dernière, avec les sorties d’Urd avec Borknagar et d'Orkan avec son groupe solo où il s’occupe de tous les instruments, et en attendant la sortie du prochain Vintersorg le musicien en a profité pour réveiller Otyg et aussi Cronian. Ce dernier étant la collaboration entre Hedlund et son collègue norvégien et tête pensante de Borknagar, Øystein Garnes Brun dont on avait plus de nouvelle depuis 2008 et l’album Enterprise alors que Terra était sorti en 2006.
Ici, on ne va pas être surpris par la musique élaborée par Cronian, elle n’est pas sans nous rappeler celle de Borknagar ou de Vintersorg. Black Metal Progressif (peut-on encore parlé de black Metal ?) ou plutôt du Metal progressif nordique serait plus approprié.
Ça commence calmement et on comprend que la production millimétrée et haut de gamme sera mise en avant. La batterie électronique en surprendra peut-être certains mais ce n’est pas aussi flagrant que cela.
La voix de Vintersorg est à la fois abrasive et très mélodique comme souvent sur les envolées lyriques tel un ICS Vortex au meilleur de sa forme (« Cold Wave Eruption »). Les amoureux de Borknagar ne seront donc pas perdu car à la longue il est assez difficile de trouver de réelles grosses différences entre les deux formations : progressif, aérien, voix claires et growls contenus, construction à tiroirs et production raffinée comme le léger tintement de clochettes sur « Ecocracy » qui apparaissent entre voix graves et orchestrations surpuissantes.
Les arrangements aux synthés sont la marque de fabrique de Erathems comme avec « Drifting Station » mais n’étonnera pas ceux qui suivent les deux musiciens de près puisqu’ils excellent dans ce style musical ou l’instrumentale qui clôture l’album « End(durance), Part III » comme sur chaque album du groupe…
Chœurs de vaillant nordique sur « Moments And Monuments » et son côté solennel et grandiloquent, orchestré comme un page musicale classique avec cuivre et corde ou un côté plus théâtral avec « Chemical Dawn » pas très loin d’un A Forest of Stars par les rythmes et ce côté onirique.
Bref, on aurait peut-être aimé une prise de risque un peu plus forte dans les compositions sur ce troisième album d’autant plus lorsqu’on connait et apprécie le talent de ces deux musiciens.
Lionel / Born 666
