Francisco Palomo, claviériste de Holyhell

Le groupe Holyhell est un nouveau venu sur la scène heavy power metal mélodique. Le premier album éponyme des américains a vu le jour le 26 juin dernier chez Magic Circle Music (label de Joey DeMaio, bassiste de Manowar). C'est dans le cadre de cette sortie qu'une partie du groupe s'est retrouvée à Paris mardi dernier et qu'une interview fut organisée pour La Grosse Radio Metal.

Holyhell

Alors que je m'apprêtais à converser avec Maria Breon, la chanteuse du groupe, un léger contretemps vint finalement changer les plans initiaux. Ainsi, c'est le claviériste et co-compositeur du groupe, Francisco Palomo, que je retrouve au bout du fil. L'ambiance s'avérant de suite très détendue, une entrevue sereine peut ainsi tranquillement débuter...

Ju de Melon : Bonjour Francisco ! Première question... Tu es à Paris en ce moment pour promouvoir l'album, quel effet cela te fait d'être en France ?

Francisco Palomo : C'est super ! Ce n'est pas la première fois que nous venons en France, nous étions à Clissons au début de l'été pour le Hellfest. Par contre c'est notre première visite à Paris... Personnellement je ne suis pas trop dépaysé vu que je viens de Mexico qui, comme Paris, est une des plus grandes villes au monde... Donc ici, avec la circulation et l'activité, je me sens presque comme chez moi !

Francisco Palomo

Ju de Melon : Peux-tu nous présenter le groupe Holyhell en quelques mots pour ceux qui ne vous connaissent pas encore ?

Francisco Palomo : Holyhell est un groupe américain créé en 2005, nous jouons un power metal avec influences gothiques et heavy. Maria, notre chanteuse, a une voix plus rock/metal qu'opera. Nous avons démarré en tant que groupe live avant de sortir en 2007 un EP sous le nom de "Apocalypse", et cette année nous sortons donc notre premier album éponyme, "Holyhell". Nous sommes très heureux d'en être déjà arrivés là !

Ju de Melon : Connaissais-tu le guitariste Joe Stump ainsi que les autres membres du groupe avant de former Holyhell avec eux ?

Francisco Palomo : Oui, on se connaissait déjà tous plus ou moins, par l'intermédiaire d'autres projets et surtout de Joey DeMaio avec lequel nous étions en contact ou avec qui certains d'entre nous travaillaient (notamment Maria). On s'est rencontrés dans les studios à enregistrer pour d'autres projets ou artistes, et avec le temps nous avons sympathisés. Notre batteur, Rhino, a longtemps joué dans Manowar alors que Jay Rigney (le bassiste) et Joe Stump jouaient déjà ensemble dans d'autres groupes (MVP, The Reign of Terror). Donc tout s'est fait assez naturellement, vu que nous avions déjà pas mal de points communs.

Ju de Melon : Quels groupes constituent tes principales influences ainsi que celles des autres membres ?

Francisco Palomo : Nous avons les mêmes goûts concernant le hard rock ou le heavy metal classique et old school, de Black Sabbath à Judas Priest en passant par Deep Purple. Nous sommes aussi inspirés de groupes power metal comme Stratovarius ou aussi par la scène prog pour certains d'entre nous.

Francisco Palomo

Ju de Melon : Comment s'est passé l'enregistrement du premier album ? Dans les mêmes conditions que l'EP ?

Francisco Palomo : Oui, nous avons travaillé avec les mêmes personnes, Joey DeMaio s'est occupé de la production de l'album. Nous avons eu la même équipe d'enregistrement supervisée par Joey en personne. L'album a été mixé et masterisé au Galaxy Studio en Belgique par Ronald Prent et Darcy Proper. Nous voulions de toute façon conserver une logique dans notre son, donc il allait de soi que nous nous devions de garder les mêmes gens pour l'album. Cependant, par rapport à l'EP, je pense que "Holyhell" est un opus encore plus complexe et plus puissant, même si la ligne directrice reste la même.

Ju de Melon : "Holyhell" semble être une sorte d'album conceptuel parlant d'anges et de démons, d'enfer et de paradis, de dualité entre le bien et le mal... Peux-tu nous éclairer un peu plus à ce sujet ?

Francisco Palomo : C'est une question très intéressante. A la base, il n'était pas prévu que cet album soit conceptuel... En fait c'est le groupe en lui-même qui peut être considéré comme conceptuel sur cette dualité, cette lutte entre le bien et le mal, cette confusion entre ce qui est bon et ce qui est mauvais. Nos paroles ainsi que notre musique sont basées sur cette dualité, il a d'ailleurs été assez amusant de constater que chanson après chanson l'album se transformait malgré nous en album concept par le biais des thèmes abordés dans les textes de notre chanteuse Maria Breon.

Ju de Melon : Pourrait-on considérer Holyhell comme un groupe de metal chrétien ? Est-ce que la religion tient une place importante pour le groupe ?

Francisco Palomo : C'est quelque chose qui revient assez souvent... Mais non, nous ne sommes pas véritablement un groupe chrétien ou religieux. En fait, même si nos paroles sont assez orientées, elles sont plus philosophiques et profondes que "spirituelles". Nous ne pensons pas que le bien et mal sont deux choses différentes sans lien ou intermédiaire, ainsi les textes de Maria parlent de ces relations entre deux "entités" séparées et que nous sommes tous plus ou moins obligés de naviguer entre les deux au cours de notre existence. Cependant, même si nous ne sommes pas un groupe lié à la religion, nous respectons chacune d'entre elles. A chacun son point de vue et sa liberté.

Ju de Melon : Les fans vous ont découverts en tournée avec Manowar et Rhapsody of Fire, une expérience à la foix excitante et périlleuse... Raconte-nous comment vous l'avez vécue !

Francisco Palomo : Quand on y repense, c'était un contexte assez unique. Tout a commencé en 2005, nous n'avions sorti aucun album ni même de chanson, ce qui est rare pour une formation qui commence une tournée. C'était pour nous une chance, car d'habitude un groupe a besoin de beaucoup de temps et d'expérience avant de pouvoir entreprendre une telle tournée, or nous avons pu démarrer ainsi notre carrière... Et tu sais, il n'y a rien de tel pour nous que de jouer en live devant un public ! C'est ça le plus important ! Démarrer comme un groupe live a donc était un grand plaisir, même si bien sûr le challenge de jouer avec des groupes aussi importants que nous respectons beaucoup était de taille. Ce n'était donc pas facile de faire découvrir le groupe aux fans venus pour Manowar et Rhapsody, mais nous avons cru en nous et tout donné... et on peut dire que ça a bien fonctionné, les réactions ont été positives à notre égard. En tout cas, partager la scène et la tournée avec deux formations aussi légendaires, c'était un véritable honneur !

Ju de Melon : Quels sont les projets actuels de Holyhell ? Encore et toujours des concerts, notamment en France ?

Francisco Palomo : Nous avons joué au Hellfest cette année et c'était vraiment une très belle expérience. Sinon, pour l'avenir, nous allons faire une dernière grosse tournée mondiale avec Manowar et donc nous espérons vraiment passer par la France car les fans ici nous ont très bien accueilli. Nous sommes heureux de pouvoir jouer beaucoup car c'est très important pour un jeune groupe comme nous. Puis plus tard, nous espérons faire nos propres concerts en tête d'affiche, je suis persuadé que ce sera aussi une très belle expérience !

Francisco Palomo

Ju de Melon : Question plus personnelle, quelle est ta formation musicale en tant que claviériste ?

Francisco Palomo : J'ai commencé le piano à l'âge de 6 ans au conservatoire de Mexico. J'ai obtenu trois diplômes professionnels, en tant que compositeur, professeur de piano et acteur (ce qui peut être utile sur scène). J'ai été dans un groupe heavy metal à Mexico avec lequel j'ai sorti plusieurs albums et fait de nombreux concerts. Puis j'ai rencontré pas mal de gens du spectacle qui m'ont permis peu à peu de rentrer en contact avec des stars du metal comme Joey DeMaio et ainsi participer à l'aventure Holyhell.

Ju de Melon : Parle-nous de ta carrière avant ou en dehors de Holyhell, j'ai vu que t'avais un groupe au Mexique du nom de Cristal y Acero... Joues-tu encore avec eux ?

Francisco Palomo : Plus depuis 2005. Ils sont toujours en activité, ils ont désormais un nouveau claviériste qui fut d'ailleurs un de mes élèves. Le noyau dur du groupe est resté le même, et ils auront toujours mon soutien et mon aide si besoin, ils font en quelque sorte partie de ma famille. Mais désormais je suis concentré à 100% sur Holyhell, j'essaye de ne pas avoir de projets parallèles du moins pour l'instant car j'estime qu'Holyhell mérite mon dévouement total. Maria a d'ailleurs fait le même choix, surtout qu'elle s'occupe des paroles et que je prends en charge une grande partie des compositions ce qui demande beaucoup de temps et d'énergie.

Ju de Melon : Cela t'arrive-t-il parfois d'enregistrer quelques parties de claviers pour d'autres groupes ?

Francisco Palomo : Pas en ce moment, je n'en ai pas le temps entre les différentes tournées et enregistrements. Par contre, j'ai la chance d'assurer les parties claviers en live pour Manowar, donc je n'ai que peu de temps pour d'autres groupes ou projets éventuels et je préfère passer mon temps libre à composer le plus de musique possible.

Ju de Melon : Quels sont tes albums de metal préférés à vie ou ceux qui t'ont le plus inspiré ?

Francisco Palomo : Très difficile à dire... Disons que je vais en avoir du mal à en citer trois, mais... Bon, commençons par le premier album metal que j'ai écouté et apprécié pendant mon adolescence, choix qui va sembler étrange pour un claviériste : "Arise" de Sepultura (rires). Puis ensuite... Tous les albums de Black Sabbath je pense, un groupe très important pour moi. Un autre CD culte pour moi, plus orienté rock : "Close to the Edge" de Yes, surtout grâce à ses orchestrations au clavier qui ont quelque peu révolutionné le genre.

Ju de Melon : Et ton préféré en 2009 ?

Francisco Palomo : Je sais que ça va paraître un peu égoïste mais... Je dirais l'album "Holyhell" de Holyhell (rires) ! Nous avons mis tellement d'énergie et d'âme dans sa conception qu'il fait vraiment partie de nous...

Ju de Melon : Merci beaucoup pour cette très sympathique entrevue Francisco, quelques mots pour les fans français de Holyhell ou ceux qui veulent découvrir le groupe ?

Francisco Palomo : Nous avons vraiment hâte de vous voir ou revoir ici en France. Merci beaucoup pour tout votre soutien et nous espérons vite revenir. Un grand bonjour de la part du groupe à La Grosse Radio et à ses auditeurs !

Une interview bon enfant avec un musicien très motivé et visiblement heureux de faire vivre Holyhell. Nous espérons le meilleur des succès pour Holyhell avec cet album, les autres à venir ainsi que les différentes tournées. Nul doute que nous en reparleront sur La Grosse Radio Metal...

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