Dushan Petrossi, leader du groupe Iron Mask

"Je suis avant tout un songwriter"
 

A l'occasion de la sortie de Fifth Son of Winterdoom, nouvel album d'Iron Mask, Dushan Petrossi, guitariste et leader du groupe, a accordé quelques minutes à La Grosse Radio pour évoquer le processus de création du disque, ses influences, sa collaboration avec le chanteur Mark Boals et ses projets pour l'avenir du groupe.

Bonjour Dushan et merci de nous accorder cette interview. Nous sommes ici pour parler de Fifth Son of Winterdoom, cinquième album d’Iron Mask. Quels sont tes sentiments à son propos ?

J’en suis content, c’est un album assez diversifié. C’est que que j’essaie de faire à chaque fois, ça reste metal, mais j’y mélange différents styles du genre, pour ne pas rester dans le néo-classique, comme beaucoup le disent. Quand tu finis un album, tu es content, tu es fier !

Y a-t-il des styles que tu as voulu explorer plus que d’autres ici ?

Je pense que c’est un "album-jumeau" avec le précédent, Black as Death, en termes de diversité des compos. Pas forcément aussi noir musicalement, mais toujours noir au niveau des paroles. Cette diversité me plait, dans certains groupes, tu entends la double-grosse caisse tout le long du disque, ça ne me plait pas beaucoup. Je préfère varier les plaisirs, avoir un morceau de trois minutes, ou inclure des passages progressifs et faire ainsi un morceau plus long. Un album représente tout ce qui sort de moi à une période précise. Du coup, je ne sais pas quelle direction prendre à l’avance. Je suis avant tout un songwriter, mon but est d’accrocher l’auditeur quelque part. J’aime l’aspect hymnique de ce disque, il a des refrains que tu retiens tout de suite et qui te donnent envie de lever le poing. J’aime aussi les passages thrash ou les blast-beats pendant "Seven Samurai" par exemple.

Justement, comment identifies-tu les influences sur cet album ?

Je sélectionne ce qui se prête à la situation. Donc la bataille de samuraïs dans "Seven Samurai" est une bonne occasion de faire parler mes influences thrash. Cet album est aussi le premier que j’ai composé avec une basse, du coup ça s’entend sur certains passages bien heavy.

Iron Mask

Y a-t-il d’autres groupes qui t’ont influencé dernièrement ?

Mes influences datent surtout de quand j’étais plus jeunes, avec des guitaristes comme Gary Moore, ceux d’Iron Maiden, Yngwie Malmsteen, Steve Lynch, Joe Satriani, Steve Vai, Al Di Meola... Par la suite, j’ai aussi été influencé par le jeu de Michael Romeo, mais récemment, je n’ai pas eu beaucoup d’influences. Je n’achète plus de disques comme quand j’avais quinze ans, ça doit se perdre avec l’âge, je suis surtout concentré sur mes compos et j’écoute essentiellement mes vieux disques de thrash ou mes vieux Gary Moore par exemple.

On ressent d’ailleurs cette influence Gary Moore sur la chanson-titre, est-ce intentionnel ?

Je suis content que tu dises ça, parce que j’ai entendu que ça sonnait Blind Guardian, alors que ce groupe ne fait pas du tout partie de mes influences. J’ai appris énormément avec Gary Moore et j’adore ce côté celtique qu’il a dans certains de ses morceaux.

Qu’en est-il du titre de l’album ?

Il se trouve que je suis le cinquième enfant de ma famille et que c’est notre cinquième album. De plus, je disais que cet album était jumelé au précédent, ma mère est décédé en hiver avant Black as Death et mon père m’a quitté l’année passée, du coup, je suis le fils de cette malédiction de l’hiver. Le titre se rapporte à ça.

Du coup, c’est un terme que tu abordes dans les paroles ?

Oui, même si c’est métaphorique. J’ai lu dans une chronique que mes paroles étaient heroic-fantasy. Ce n’est pas ce que je cherche à faire, assez de groupes le font déjà. J’essaie de mettre ma vie, mon parcours, en musique et en paroles. Même s’il y a un côté poétique, ça ne parle pas de dragons et de princesses ! [rires]

La pochette est aussi dans le même thème, avec l’homme au masque de fer qui représente la mort…

Oui, il a une faux pour représenter la mort, le bébé, c’est moi et les deux loups symbolisent mes parents. C’est un artiste chilien, Genzoman, qui l’a faite, c’est la seconde fois qu’il travaille pour Iron Mask. C’est un processus assez long, le "tempérament latin", comme on dit, il faut changer pas mal de trucs, mais au final on est très content du résultat.

Iron Mask

C’est aussi le second album avec Mark Boals, j’imagine que tu es content de votre collaboration.

Oui, tu sais, en Belgique, c’est très difficile de trouver un vrai bon chanteur dans ce style-là, un mec qui pourra faire sur disque ce que tu imagines dans ta tête. Du coup, je suis content de ce qu’il a fait et lui aussi. Après ce n’est pas dit qu’on le garde tout le temps, il habite à Los Angeles, du coup, pour faire de petites dates, ça risque d’être un peu compliqué. Maintenant, avec la crise et ce qui se passe dans le monde de la musique, tu ne peux pas te permettre de refuser une petite offre. On verra, pour l’instant ça marche avec lui, personne ne se plaint. Il ne veut pas écrire les paroles, donc je m’en charge, les autres musiciens ne veulent pas écrire de musique, donc je m’en charge aussi. Ce n’est pas que je ne veux pas qu’ils composent, mais ils me laissent faire. De toute façon, je travaille comme ça depuis 15 ans, je me vois mal composer avec quelqu’un d’autre. Pour un autre projet, c’est possible, mais pour Iron Mask, j’ai vraiment la vision de ce que je veux sortir et ça colle vraiment à ce que je veux faire.

Certains te comparent un peu trop à Malmsteen, tu avais d’ailleurs contesté cela sur internet, qu’en dis-tu ?

Qu’on me compare à Malmsteen, cela ne me dérange pas en soi, mais je n’aime pas qu’on dise qu’il n’y a que du Malmsteen dans ma musique. Je ne sais pas où on a entendu chez Malmsteen des riffs de thrash ou des influences celtiques. Ok il fait un peu de blues, mais dire qu’il n’y que sa patte chez moi… Peut-être que c’est parce que Mark Boals a aussi chanté pour lui. Pour moi, le principal, c’est le résultat du disque, et avec lui, j’ai trouvé la voix que je veux donner à ma musique. Le jour où je trouverai un mec meilleur, on verra, mais, si ça se trouve, on dira encore que c’est du Malmsteen ! [rires]

Avec Mark, tu as fait trois dates cet été, au cours desquelles le clip de Rock Religion a été tourné. Comment cela s’est-il passé ?

Très bien, pour moi, la meilleure date était celle en Belgique, dans un club du nord, De Verlichte Geest, tout le monde s’est bien éclaté, puis on l’a tourné le lendemain en Hollande, en une après-midi le tournage était fini. L’expérience était autre que le clip qu’on avait tourné avant, "God Punishes, I Kill". C’était en Ukraine, on avait passé 18 heures à le tourner dans le froid.

Est-ce que vous avez d’autres projets de tournée après cela ?

On a plein de demandes en France, mais pas seulement, aussi en Allemagne, en Espagne… Du coup on cherche en ce moment une bonne agence de booking, c’est un peu difficile de tout faire nous-mêmes, dès qu’on aura quelque chose, on le mettra sur le site. On a vraiment envie de revenir en France, la dernière fois, c’était en 2005. Ça va faire 10 ans, ça passe ! Une tournée de clubs nous irait, on ne demande pas la lune, on prend le bus et on vient dès  qu’on peut !

Ca fait plus de dix ans qu’est sorti le premier album d’Iron Mask, que tires-tu de cette expérience ?

Ça fait 11 ans oui, j’avais même sorti d’autres albums avec Magic Kingdom, mais le style est plus symphonique avec ce projet, et on ne joue jamais en live, donc ma vie sur scène est plus avec Iron Mask. Je préfère jouer avec Iron Mask, ça représente ma vie, ça représente de très bons souvenirs, comme le fait de jouer au Graspop MetalMeeting ou au PPM Festival, ou avec Anvil dans les pays de l’est. On n’a pas envie d’arrêter, même si demain, tout le monde se met à écouter du black metal, on continuera ! [rires]

Du coup, est-ce que tu prépares quelque chose avec Magic Kingdom ?

Le dernier album date de 2010, je vais me mettre à écrire le prochain album bientôt, ça va bientôt faire quatre ans, ensuite je vais enchaîner sur l’album suivant d’Iron Mask, c’est ce qui me plait le plus à jouer sur scène, avec des instruments et un clavier, comme ça il y a le minimum de samples possible, on laisse la grosse artillerie en studio.

Du coup, tu te mets dans cette optique pour choisir dans quel projet iront les morceaux que tu composes ?

Pour Magic Kingdom, je ne ferai jamais de morceaux comme "Sahara", "Crystal Tears" ou "Broken Hero", je les garde pour Iron Mask. J’y privilégie ce que j’aime jouer en live, plutôt que de jouer du speed symphonique pendant une heure et demie. J’aime bien cette musique, mais pas tout le temps. Du coup, avec Iron Mask on varie un maximum et ça fait plaisir de voir les gens chanter les refrains.

Je te laisse conclure avec un petit message pour les fans français.

Merci à vous et j’espère que vous jetterez une oreille sur ce qu’on a fait ou sur notre nouvel album. On espère vous voir lors de nos prochaines dates en France.
 

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