David Johannesson et Jejo Percovic du groupe Mustasch

"Nous essayons de sortir des limites du hard rock"

Pour présenter le nouvel album de Mustasch, Thank you for the DemonDavid Johannesson, guitariste, et Jejo Percovic, batteur, ont accordé un entretien à La Grosse Radio. L'occasion de parler du processus de création de l'album, ce que le groupe a voulu changer et ce qu'il a voulu conserver. C'était également l'occasion de revenir sur leurs influences ainsi que leur découverte du public français en 2013.

Bonjour David et Jejo, merci de nous accorder cette interview. D’où vient le titre Thank you for the Demon ?

David : Cela veut dire “merci pour toutes les mauvaises choses que tu m’as faites, c’est comme ça que je me suis construit et maintenant je sais comment agir.“ C’est tirer profit du mal qu’on a pu te faire.

Pourquoi avoir choisi la chanson "Feared and Hated" comme teaser de l’album ?

David : Cela a été le premier choix vers lequel nous nous sommes portés, parce que c’est la plus directe, dans un style hard rock old school. Nous sommes tous tombés d’accord et il en a été de même de la part de la maison de disques, enfin ! [rires]

Quelques changements ont été apportés lors de la conception de ce disque, peux-tu nous en parler ?

David : Avant d’enregistrer le disque, nous nous sommes réunis et nous sommes dits : "qu’est-ce que nous n’avons pas encore fait ?" Nous avons déjà utilisé des ensembles de cordes, et d’autres choses. Du coup, nous sommes entrés en studio et avons d’abord enregistré la batterie, la basse et les guitares, pour ensuite nous concentrer sur les voix et les mettre plus en avant. Comme dans les albums des vieux groupes. Du coup, le producteur, qui est aussi chanteur, nous a aidé à trouver la bonne combinaison au niveau du chant et comment placer les parties vocales.

Mustasch live

D’ailleurs, il y a toujours des arrangements avec des instruments à cordes dans ce disque, on voit qu’ils font vraiment partie intégrante du son de Mustasch.

David : Nous les utilisons parce que c’est inhabituel. Si tout le monde le faisait, nous n’en utiliserions pas. Je pense que le hard rock te pose pas mal de limites, mais nous essayons justement d’en sortir le plus possible. Nous voulons faire quelque chose de nouveau. Dans le cas où ça fonctionne, ça fonctionne vraiment bien.

Qu’en est-il de vos influences musicales ?

Jejo : Nous venons tous d’univers musicaux différents. En ce qui me concerne, j’écoute beaucoup de reggae et de hip hop.

David : En ce qui me concerne, je suis très porté vers le rock des années 70, Ralph Gyllenhammar [guitare et chant] sur le rock des années 60 et 70, comme The Beatles et Queen, alors que Stam [basse] aime plus David Bowie et les bandes originales de films. Mais le hard rock old school et les groupes comme Black Sabbath nous réunissent. Mais si nous pouvons prendre des éléments de hip hop, nous le faisons. Comme je disais, le hard rock se fixe souvent des limites.

Jejo : Regarde Manowar par exemple… [rires]

Mustasch

C’est assez original d’avoir des influences hip hop  dans un groupe de hard rock, comment les intègres-tu ?

Jejo : En fait, on ne les remarque presque pas. Il y en certes dans "I Hate Dance", mais c’est tout. J’essaie d’en inclure le moins possible dans Mustasch, je pense que le hard rock et le hip hop ne vont pas bien ensemble. J’ai joué du hip hop pendant 15 ans, j’adore ça, mais c’est quand même très différent du hard rock. Peut-être qu’on trouvera un bon mélange plus tard, mais il faut que ce soit original, parce que j’ai horreur des groupes de rap metal ! En live, tu peux aussi entendre quelques-unes de mes influences reggae, qui sont plus faciles à intégrer quand on fait des jams. Mais la musique de Mustasch requiert un jeu puissant à la batterie, donc je ne vais pas jouer comme je joue du hip hop ou du reggae !

Qu’en est-il des thèmes utilisés dans les paroles de l’album ?

Jejo : Ralph parle surtout de sa vie.

David : Ce sont des thèmes variés, il parle de la mort par exemple, mais le point de départ est personnel, ce sont des choses qui lui sont arrivés à lui où à ses proches.

Quel ressenti avez-vous face à ce travail fini ?

David : J’en suis très satisfait, c’est un album qui me plait beaucoup et j’espère que le public y sera réceptif, comme ça on pourra faire une grosse tournée ensuite.

Jejo : Je pense que c’est un bon album, bien old school. J’aime le son, les chansons, je pense qu’il s’agit du meilleur album de Mustasch. En plus de ça, il est court, je préfère ce format-là. Quand tu écoutes des albums de Soundgarden, par exemple, il y a 18 chansons dessus. Tu n’arrives jamais au bout. Il y aussi les albums de hip hop de maintenant, qui ont 20 chansons, avec cinq qui sont bien et le reste qui est merdique. Nous avons pensé aux albums en vinyle, qui contiennent au maximum 10 chansons. Du coup, neuf chansons pour 35 minutes sur Thank you for the Demon, c’est l’équilibre parfait pour moi.

David : D’ailleurs, je préfère qu’on nous dise que le disque est trop court plutôt qu’on nous dise que le disque est trop long ! [rires] En plus, avoir un nombre plus réduit de chansons permet de mieux les travailler.

Mustasch

La tournée qui a précédé la sortie de cet album, en novembre 2013, s’appelait Thank you for the Demon tour. Pourtant, aucun titre de l’album n’a été joué.

Jejo : C’est une interrogation logique, mais, effectivement, nous n’avons joué aucun nouveau titre au cours de cette tournée. Je pense que cette tournée n’aurait pas dû s’appeler comme ça, je pense que c’est notre management qui a décidé cela.

Cette tournée vous a d’ailleurs permis de donner votre tout premier concert à Paris en une quinzaine d’années de carrière. Pourquoi avoir attendu si longtemps avant de venir ?

Jejo : Je pourrais dire "pourquoi avoir attendu aussi longtemps avant de nous faire venir ?" Il se trouve que maintenant, nous sommes managés en Allemagne, qui s’occupent de tout le booking en Europe, du coup, c’est peut-être pour ça. En fait, je ne sais pas vraiment pourquoi. Nous nous faufilons en France, nous espérons pouvoir y assurer plus de dates à l’avenir.

Vous avez d’ailleurs joué dans deux festivals français en 2013, Hellfest et Motocultor. Comment avez-vous vécu ce premier contact avec le public français ?

Jejo : Nous étions surpris de voir à quel point cela s’est bien passé. Nous étions étonnés de voir le nombre de gens qui connaissaient déjà le groupe et qui ont apprécié notre performance. Nous ne savions vraiment pas à quoi nous attendre.

David : La réaction a été surtout très enthousiaste au Hellfest, où nous avons joué sur une Mainstage, c’était impressionnant. J’avais déjà joué à Paris il y sept ans, et je n’ai rencontré que des gens sympas, du coup je n’avais pas trop d’appréhension concernant le public français.

Il se trouve que certains groupes pensent que les français sont réfractaires au hard rock.

David : J’aurais pu penser ça aussi. Il se trouve que je ne connais aucun groupe de hard rock français, cela doit venir de là.

Jejo : Je connais Trust, mais c’est un groupe plutôt vieux…

David : Vu que de nombreux groupes de hard rock suédois s’exportent, tu peux te faire une idée de cette scène hard rock, mais pour la France, tu ne sais pas trop. Je pense que l’appréhension des groupes vient de là. Si ça se trouve, vous avez une scène très active, c’est juste que nous ne sommes pas au courant.

Mustasch

Beaucoup de gens se sont interrogés sur l’origine du nom du groupe, Mustasch. D’où vient-il ?

Jejo : David et moi sommes plutôt nouveaux dans le groupe, mais Ralph et Stam ont choisi ce nom pour rendre hommage à leurs idoles : Les mecs de Black Sabbath, Freddie Mercury… ils avaient tous des moustaches !

David : Cela a commencé comme une blague, ils ont proposé ce nom en s’amusant, mais après quelques jours, ils ont trouvé que cela sonnait bien. En plus, ça reste en tête. Ce n’est pas comme un logo de death metal où tu ne peux pas lire ce qui est écrit et si on te donne le nom, tu ne le retiens pas.

Je vous laisse conclure pour les fans français.

David : J’espère que vous allez aimer notre hard rock suédois, avec notre attitude d’acier !

Jejo : Et on espère revenir souvent.

Un grand merci à Fanny Storck pour les photos.

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