Coronatus est un groupe de heavy métal symphonique crée en 2002.
Il aura fallu attendre 5 ans au combo allemand avant de pouvoir sortir leur premier album, « Lux Noctis », qui sera suivi de « Porta Obscura » en 2008. Et enfin leur 3ème album, « Fabula Magna », vit le jour le 18 décembre 2009 chez Massacre Records.
Autant le dire tout de suite : je n'attendais plus rien de Coronatus avant l'écoute de ce troisième opus, les deux précédents n'étant pas inoubliables, avouons-le. Pourtant, à l'écoute de « Fabula Magna », je me suis dit : là, on tient enfin quelque chose d'intéressant !
Si vous cherchez de l'originalité, soyons honnête, passez votre chemin. Non, Coronatus est plutôt destiné à passer un petit moment de plaisir.
Le groupe a pour spécificité d'avoir 2 chanteuses : l'une pour le chant lyrique, Carmen Schäfer, et la seconde pour le chant rock, la jeune Lisa Lasch (19 ans seulement !)
Et commençons par parler du chant justement : Celui de Carmen Schäfer est très maitrisé. En parfaite chanteuse lyrique, celle-ci se permet quelques envolées, son timbre est chaleureux et enjoué , notamment sur le refrain de « Wolfstanz », très joyeux. Nul doute que cette dernière chante depuis de nombreuses années.
Le chant rock en revanche m'a laissé moins enthousiaste. Non pas que Lisa Lasch soit une mauvaise chanteuse, au contraire, son timbre est agréable, mais celle-ci n'est pas encore très affirmée. Un peu timide, son chant ne fait souvent pas le poids face à la puissance des guitares et au chant lyrique. Lisa se voit souvent noyée dans les refrains, lorsqu'elle doit chanter en duo avec Carmen, et c'est dommage, puisque Lisa a de la personnalité, comme le démontre les chansons « Der Fluch » ou « Josy », ou encore la bonustrack « Hot & Cold ».
La production, assurée par Markus Stock et Tobias Schoenemann de The Vision Bleak, est excellente, puisque chaque instrument se démarque très clairement, et le résultat s'en voit ainsi bien plus agréable.
De plus, les musiciens maîtrisent parfaitement leur sujet et les diverses influences se font ressentir, même si malheureusement la batterie est assez répétitive et en dessous du lot, c'est dommage car du coup certaines compositions s'en voit d'une qualité inférieure. Une petite erreur de Coronatus qui sera à corriger dans les albums futurs.
J'ai pointé du doigt l'originalité de Coronatus au début de la chronique, et oui, c'est sans aucun doute ce qui leur fait défaut, car la plupart des morceaux sont très (voir trop) convenus, ce qui est un peu embêtant et empêche Coronatus de se démarquer réellement du lot des groupes à chanteuse.
Mais cependant, les compositions sont néanmoins assez différentes les unes des autres, ce qui évite au moins d'apporter de l'ennui, un bon point pour Coronatus. De plus, la diversité du chant aide également à cette diversité, ce qui évite une certaine linéarité qui serait mal venue.
D'ailleurs, toutes les compositions sont loin d'être au même niveau. On peut effectivement distinguer des titres très réussis, notamment « Geisterkirche », « Der Fluch », ou « Kristallklares Wasser » et des compositions beaucoup plus faibles, comme « How Far » ou « Est Carmen », titres qui ne sont pas franchement indispensables. Les refrains sont globalement très accrocheurs, notamment celui de « Wolfstanz », très festif et enjoué. D'ailleurs, un élément qui pourra rebuter certains d'entre vous est que la majorité des titres de l'album sont en allemand. C'est sans doute ce qui divisera le plus chez Coronatus. Enfin, « Josy », judicieusement placé en fin d'album, est une excellente conclusion, ce titre étant un véritable OVNI sur le CD, complètement différent des autres titres de l'album, avec même quelques influences jazz très sympathiques. Un titre frais et entraînant qui permet à ce « Fabula Magna » de terminer sur une note positive.
Au final, ce « Fabula Magna » ne révolutionnera pas le genre, mais nous permettra de passer un moment agréable dans l'univers du groupe allemand. Un album très sympathique et attachant, ainsi qu'une progression évidente de la part d'un groupe dont je n'attendais absolument plus rien.
Note finale : 7/10
