Chris Bay, frontman de Freedom Call, nous parle de Beyond

"Sautez avec nous dans la joie de vivre !"

Chris Bay, ou le joyeux drille du heavy power metal européen, toujours heureux et optimiste, jamais prise de tête, simple et délirant, un peu à l'image de la musique de Freedom Call, le groupe dont il est le leader.

C'est avec grand plaisir que Le Grosse Radio s'est entretenu avec le guitariste-chanteur allemand pour la troisième reprise, un mois environ avant la sortie d'un nouvel album intitulé Beyond et prévu le 24 février chez SPV/Steamhammer.

Ju de Melon : Bonjour Chris, débutons cette interview par le sujet principal qui intéresse Freedom Call et ses fans : Beyond, le huitième album studio du groupe, déjà...

Chris Bay : Ca n'en finit pas de grandir !

Avec un air nostalgique très "happy" qui rappelle les premières heures du groupe... un choix délibéré ou cela s'est décidé un peu hasard de l'écriture ?

J'ai vraiment eu cette idée en moi pendant un moment après le précédent album, je n'ai donc pas eu à me forcer pour écrire Beyond dans cette optique. C'est allé assez vite, et il le fallait car j'étais un peu sous pression pour composer afin qu'on enregistre l'album au bon moment. Au final, il s'avère que je travaille mieux en étant ainsi pressé, les idées viennent plus vite quand on a une date butoir et ça nous oblige à rester concentré au lieu d'aller boire des coups avec les potes ou ne rien faire. Tout s'est donc fait en moins d'un an, jusqu'à la production que j'ai gérée moi-même, et tout en faisant des shows à côté.

Chris Bay interview Paris 2014

As-tu écrit quelques chansons pendant la tournée ou non ?

Non, pas du tout. J'ai essayé une fois, j'avais amené un clavier avec moi et des programmes sur un ordinateur pour gérer les fichiers sons mais ça n'avait pas très bien fonctionné pour moi. Tourner est un exercice difficile où tu vis dans un espace restreint, certains plus gros groupes comme AC/DC ou Helloween pourraient se le permettre car ils ont des grands tour bus et s'arrêtent parfois dans de grands hotels, mais pas Freedom Call. Le confort d'une tournée n'est pas suffisant pour se mettre à écrire convenablement. Bryan Adams par exemple écrit certaines chansons en tournée, il réserve une pièce spéciale dans ses hôtels pour ça !

Un seul mot pour le titre de cet album, à l'image de Eternity (sorti en 2002). Un choix évident ?

Ce n'est pas comparable cependant, mais je voulais quelque chose de court, de frappant, et je crois que c'était pareil à l'époque de Eternity. Parfois un mot c'est beaucoup plus marquant qu'un groupe de mots, ça reste plus dans les esprits, d'autant plus que ce sont ici des mots très... grands (rires) ! Derrière ce titre Beyond, il y a la philosophie de Freedom Call, cela explique pourquoi nous sommes toujours heureux et pensons les choses de façon positive. Nous sommes optimistes sur l'avenir et nous ne stopperons jamais, peu importe si nos CD se vendent bien ou non, peu importe si nos concerts se remplissent ou non, nous continuerons car c'est ce que nous adorons faire. Beyond est donc une invitation au bonheur, à nous suivre dans ce "happy way of life" ! Essayez, et vous verrez que c'est simple... Rien n'est artificiel, certains gens pensent que nous en faisons trop mais non, c'est ainsi que Freedom Call s'exprime de façon naturelle. Ouvrez votre esprit, vous verrez plus de couleurs, vous entendrez plus de choses, sautez avec nous dans la joie de vivre !

Sur l'album, les fans les plus anciens reconnaitrons une nouvelle référence à Taragon avec la chanson "Knights of Taragon". Est-ce une suite de "Tears of Taragon" ?

Non, c'est juste que le concept de Taragon représente Freedom Call, ce mot a été inventé par le groupe et donc on le réutilise avec plaisir ! 15 ans après...

La chanson "Dance Off the Devil" risque d'être assimilée à un hommage à Nelson Mandela avec son côté tribal africain, pourtant tout a été écrit bien avant sa mort...

Oui, c'est vrai, t'es pas le seul à me dire ça ! C'est vrai, c'est "marrant" si j'ose m'exprimer ainsi... Cette chanson est dédiée au vaudou, un rite qui fait aller l'esprit "au-delà" (NDLR : Beyond) afin de chasser les mauvais esprits, ça représente donc bien le nom de l'album.

Depuis l'album Dimensions, il y a de plus en plus de touches "folk" sur les albums de Freedom Call. Tu sembles bien apprécier cet aspect musical !

C'est vrai, sur cet album nous avons quelques éléments traditionnels sur les arrangements, par exemple les cornemuses qui donnent envie de danser avec des jolies filles et de prendre une bonne bière ! Sur "Come On Home" c'est un son d'accordéon, pas un vrai même si on avait espéré en utiliser un...  au final ça ne sonnait pas aussi bien que le clavier en fait.

Chris Bay Freedom Call interview 2014 Paris

Certaines personnes pensent que une heure de musique et 14 chansons c'est bien trop long pour ce style, que leur répondrais-tu ?

Je ne prévois jamais combien de temps un album va durer, je m'en fiche en fait ! Au contraire, je me dis que les gens seront plus contents si on leur offre un maximum de chansons, c'est triste pour moi de voir certains albums se limiter à 10 ou 11 titres et 45 minutes... Nous, on a 14 chansons, et tant mieux, certains achèteront plus volontiers ! Sinon je pourrais laisser certains morceaux de côté et au bout de 4 albums je pourrais en sortir un nouveau sans rien écrire... Non, je n'imagine pas fonctionner ainsi ! Ce serait de la triche. D'autant plus que chaque album est le miroir d'un certain instant de la vie, il faut que chaque morceau soit dans le même feeling de création. Et si certains sont pas contents, ils n'ont qu'à pas écouter les trois derniers morceaux, et c'est réglé ! (rires)

Un nouveau line-up pour cet album... mais pas si nouveau que ça en fait ! Déjà le batteur, Ramy Ali, présents sur les précédentes tournées...

Oui, notre précédent batteur n'avait plus le temps à cause de son travail, rien à voir avec le fait qu'il ait un autre groupe (NDLR : Nitrogods). Il ne pouvait plus tourner intensément avec nous, il a du donc renoncer. Ramy est donc venu le remplacer sur quelques dates et a fini par incorporer le groupe de façon officielle...

Et Ilker Esrin, premier bassiste du groupe, de retour ! Une surprise pour certains qui vous pensaient brouillés...

Nous sommes toujours restés en contact et il a été le premier choix lorsque notre bassiste précédent a du prendre du recul, étant devenu papa. J'étais vraiment content de revoir Ilker avec un bon feeling, il avait retrouvé cette grande envie et il est revenu dans la famille Freedom Call par la grande porte. Il était parti car il voulait composer ses chansons, chose qu'il ne pouvait pas faire avec nous, il avait quelques idées de "grandeur" disons... Puis depuis il a certainement muri, le voici donc à nouveau avec nous comme avant. Et il continue son autre groupe (NDLR : Powerworld) à côté, sans souci !

En tout cas notre line-up actuel est peut-être le meilleur que nous ayons jamais eu, au niveau de l'atmosphère générale. Je suis très content.

Parlons de cette histoire d'amour entre Freedom Call et la France, on n'arrête plus de vous voir en concerts sur nos terres !

On adore la France, et le tout premier show de l'histoire du groupe s'est fait en France, en 1999 ! C'était à Grenoble, avec Edguy et Angra, un énorme concert... on n'avait même pas joué en Allemagne avant ! Ensuite on a joué dans plein d'endroits différents, pas que à Paris... Je me souviens de Clermont-Ferrand aussi, avec son annonce hollywoodienne devant la salle ! On avait aussi fait un très petit club à Marseille, une sorte de petit cinéma avec 70 personnes serrées comme des sardines, c'était avec Nightmare je me souviens. Au total, on a du faire entre 30 et 40 dates dans votre pays. Et ce n'est pas fini !

Retour un peu sur quelques éléments du passé, par exemple cet étonnant Legend of the Shadowking sorti en 2010, plus sombre et avec un concept. Penses-tu refaire un album dans le genre un jour ?

Peut-être, pourquoi pas ? Mais il faut vraiment trouver le concept qui te permettra d'avoir assez de matière, surtout pour écrire... 14 chansons (rires) ! Franchement je ne sais pas, pour moi c'est quelque chose de difficile, j'ai rarement un concept qui me vient en tête en premier, c'est plus la musique qui me déciderait à en arriver là, je suis plus un compositeur qu'un parolier. Mais bon, après tout je ne ferme aucune porte.

Chris Bay Freedom Call interview Paris 2014

L'an passé, un Best Of est sorti avec en bonus quelques versions un peu folles d'anciens titres du groupe, en mode reggae ou ska... Prévois-tu d'autres choses insolites du genre à l'avenir ? Genre du hip hop ? Ou du death ? Ou black ?

Mais c'est une bonne idée, je trouve que ça serait marrant d'essayer ! On avait mis quelques éléments sombres un peu extrêmes par le passé dans "Pharao" ou "Ages of Power", mais c'était un ami à moi qui faisait ces voix, moi j'en suis tout simplement incapable.

Et on se rappelle tous de ce moment Plastic Bertrand dans la chanson "A Perfect Day", à chaque fois je t'embête avec ça... Faudrait reprendre ce morceau "Ca plane pour moi" un jour !

(Rires) Mais ça a déjà été fait je crois non ?

Oui, le groupe Savage Circus, c'est vrai...

Dommage !

Mais pourquoi pas un caméo genre de trente secondes en live !

(Rires) faut que je bosse mon français !

Tu as déjà fait quelques reprises par le passé, en referais-tu à l'avenir ?

C'est vrai on a déjà repris du Ultravox, du Wishful Thinking et même du Helloween. Maintenant la question est : pour quelle raison j'en referais (rires) ? C'est fort possible, mais me faut vraiment une raison personnelle pour le faire, une forte envie, une nostalgie de jeunesse... Mais je préfère écrire de nouvelles chansons, c'est mieux !

Chris, tu deviens une sorte de parrain dans le monde du metal mélodique désormais, aides-tu quelques jeunes groupes à a recherche de bons conseils pour bien débuter leur carrière ?

Oui, j'essaye du mieux que je peux, mais je leur dis surtout de faire comme ils le sentent, à leur manière, je ne veux pas leur dire de faire des trucs précis car un groupe doit se forger sa personnalité et faire les choses avec son propre feeling. Il ne faut pas que les jeunes copient les plus grands, bien sûr tu peux les aider sur le côté technique mais la plupart pense déjà à sa manière... Ces jeunes formations ont plein de bonnes idées, avec un regard qui n'est pas forcément le mien, donc c'est très bien comme ça !

Mais j'adore travailler avec les jeunes, par exemple notre ingénieur du son n'a que 19 ans et il a commencé avec nous quand il en avait que 17, je devais aller le chercher chez lui car il n'avait pas encore son permis ! (rires)

Chris Bay interview paris 2014

Quels sont tes derniers mots pour les fans français ?

2014 sera une année de concerts pour Freedom Call, et vivement le mois d'avril pour qu'on se retrouve en France avec plein de jolies filles ! (rires)

Merci à Watchmaker pour les photos et l'assistance durant l'interview
 



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