Vandenberg’s MoonKings – Vandenberg’s MoonKings

Si vous passiez le meilleur de Led Zeppelin, Aerosmith, Def Leppard et Whitesnake au mixeur: le résultat final ressemblerait sans aucun doute à Vandenberg's MoonKings. Et si ce nom ne vous semble pas totalement inconnu, c'est qu'il s'agit là du retour d'un grand guitariste, et plus précisement du nouveau projet d'Adrian Vandenberg. Notamment connu pour avoir été guitariste du fameux Whitesnake, mais également pour avoir fait raisonner ses riffs au sein de Manic Eden, le blondinet néerlandais refait surface au sein d'un quatuor explosif, nous offrant un tout premier album fleurant bon un hard rock tout droit venu des années 70/80. Un retour vers le passé plutôt appréciable et bienvenu.

Après avoir délaissé la musique pendant plus de dix ans afin de se consacrer pleinement à la peinture et rester auprès de sa famille, Adrian Vandenberg revient au devant de la scène, entouré de trois jeunots qui, il faut bien le dire, en ont dans le pantalon. Parmi eux, Jan Hoving, un chanteur plus que bluffant. Doté d'une voix digne des plus grands chanteurs de rock, ce dernier n'est pas sans rappeler un certain David Coverdale, que l'on croirait presque entendre sur la plupart des morceaux à la manière dont le bonhomme module sa voix. Parfois rocailleuse, parfois plus douce mais toujours d'une puissance inouïe, la voix de Jan Hoving parvient à nous faire voyager dans le temps. Si le garçon est encore inconnu hors de son pays d'origine (aux Pays-Bas), il est à parier qu'il ne restera plus dans l'ombre très longtemps.

Son de basse tonitruant, l'album commence fort avec « Lust and Lies ». Au moins on en est sûr dés le début, l'album ne fait pas dans la dentelle, l'énergie et les gros riffs sont bel et bien au rendez-vous. Sans surprise et pour notre plus grand plaisir, la petite flamme de Whitesnake qui brûle au fond des entrailles d'Adrian Vandenberg ne s'est toujours pas éteinte. Le guitar hero a décidé de renouer avec ses racines et nous offre un bonne lampée de riffs hard rock bien comme il faut, sur lesquels on ne peut s’empêcher de taper du pied et remuer les cervicales. L'intro de « Close to you » donne cette étrange impression que Robert Plant va nous balancer son « Black Dog » en pleine poire. Est-ce qu'on est toujours sur le même album ? Je crois que c'est bon.

Nouvel album, 2014, Adrian Vandenberg, Jan Hoving

Aussi, il y a des fondamentaux à ne pas négliger et ça Vandenberg's MoonKings l'a bien compris. Par exemple, un bon album hard rock ne serait pas un bon album hard rock sans son lot de power ballad, avec lesquelles on s'imagine déjà chanter l'amour à plein poumon, faiblement éclairé par un lampadaire, sous une pluie battante. Toujours aussi dégoulinantes d'émotion, mais qui ajoutent en même temps une certaine touche de modernité à un groupe qui semble être resté coincé dans une autre décennie, « Out of Reach » et « Breathing » sont effectivement les morceaux les plus calmes de l'album et nous donnent ainsi l'occasion de reprendre notre souffle. Mais ces pauses ne remettent guère en doute la robustesse de cet opus, au contraire, ces petites entractes, alliant acoustique et électrique, et soutenues par des violons ajoutant aux morceaux une part de magie, permettent à Vandenberg et ses nouveaux amis de repartir de plus belle. D'autres morceaux eux, nous emportent avec leurs riffs plutôt groovy mais toujours avec une puissance redoutable, « Good Thing »  et « Leeches » donnent alors furieusement envie de danser. De plus, les chœurs féminins ajoutés sur « Good Thing » confèrent au morceau une énergie particulière, électrisant chaque refrain. Sur « Steal Away » on croirait encore une fois entendre rugir David Coverdale. Le parallèle avec le Serpent Blanc est d'autant plus aisé que cette chanson pourrait parfaitement être extraite du répertoire de celui-ci. (Le petit frère de « Steal your heart away », peut-être ?) Aux choeurs féminins de réapparaître avec « Feel it », suivi de « Leave This Town » qui quant à lui continue de faire monter la sauce. Des morceaux classiques, mais efficaces !

Et pour finir, c'est l'apothéose. Il y a ces moments dans la vie, qui vous donnent envie de sauter partout en poussant de petits cris de joie aiguës, mais qui paradoxalement parviendraient presque à vous tirer quelques larmes tant l'émotion vous submerge. Pour tout bon fan de Whitesnake, le dernier morceau de cet album est un de ces moments. C'est le magnifique « Sailing Ships » qui vient clore l'album. Et cette fois, si l'on croit entendre le chanteur de Whitesnake à s'y méprendre, c'est tout simplement car la légende est venue marquer cet ultime morceau de sa voix, toujours égale à elle-même, toujours aussi prenante. Adrian Vandenberg et David Coverdale avaient écrit ensemble ce morceau pour l'album Slip of the Tongue parut en 1989, et autant vous le dire tout de suite une telle réunion en 2014 a de quoi vous donner quelques frissons. Débarrassé de toutes les fioritures presque agaçantes de sa première version, le morceau « Sailing Ships » n'aura jamais été aussi sublime que sur cet enregistrement, accompagné de violons. Simplement merveilleux.

Vandenberg's Moonkings signe ci un premier opus de qualité, généreux, sexy et homogène, qui n'apporte certes rien de nouveau mais qui a tout de même le mérite d'envoyer la purée et c'est tout bonnement excellent. Bourré de refrains accrocheurs qu'on ne se lassera certainement pas de chanter sous la douche, cette petite excursion dans les fins fonds du hard rock 70/80 est plus que la bienvenue en ce début 2014, où ce son à la fois si simple et si caractéristique semble bien compliqué à retrouver.

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NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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