Sins in Vain – Enemy Within

Le métal gothique à chant féminin est un genre très (trop ?) prolifique ces derniers temps.
Difficile de répertorier le nombre de groupes se lançant dans ce genre, avec plus ou moins de succès car un nombre important d'entre eux restent d'éternels seconds couteaux, inconnus au bataillon.

Sins In Vain joue effectivement dans le métal gothique à chanteuse, milieu souvent critiqué par ce côté mainstream qui caractérise les groupe de cette mouvance. Pourtant, deux catégories se retrouvent : ceux qui malgré ce côté arrivent à pondre un album regorgeant de qualités et non inintéressant, et ceux dans lesquels on ne voit qu'un potentiel commercial et dont le côté artistique est quasi-inexistant.

Et bien, ce jeune combo du nom de Sins In Vain va se situer dans la première catégorie.
Originaire d'Helsingborg en Suède et fondé en 2005, il aura fallu attendre 5 ans aux suédois pour voir naître ce premier brûlot, du nom de « Enemy Within », sorti en Janvier 2010. Précisons également que cet album est une auto-production.

N'allez pas chercher de passages progs, ou encore de structures complexes dans cet album, dont les compositions sont simples et se résument souvent à couplet/refrain. Les détracteurs s'en frotteront les mains.
Pourtant, la sauce prend, et on se laisse agréablement emporté, tant c'est agréable à l'écoute.
Trop, même ? Car il faut avouer que la musique de Sins In Vain est très accessible et pourrait même plaire aux non-adeptes de métal, ce qui ne nous empêche pas de passer un très bon moment à l'écoute de ce « Enemy Within ».
Ce qui surprend dans cet album, c'est que ce dernier ne compte aucune ballade. D'habitude servie au milieu d'album ou à la fin de la façon la plus kitsch possible pour tenter d'insuffler un semblant d'émotion à l'auditeur, les suédois évitent ce piège, un bon point pour eux.

Au niveau instrumental, le groupe a décidé de s'armer de deux guitares.
Un choix payant, gorgeant d'énergie les compositions du groupe. Et, chose étonnante pour un groupe officiant dans le métal gothique à chanteuse : il n'y a pas de claviers. Mais ces derniers ne nous manqueront pas tant que ça, le combo arrivant à créer son atmosphère sans eux. On pourra cependant regretter un manque de solis, qui aurait sans doute donné une dimension plus intéressante.

Malheureusement, la production est sans réelle saveur. Un peu lisse et manquant d'énergie, elle donne parfois une impression un peu compressée. C'est bien dommage d'autant que les compositions se veulent énergiques et directes, un frein à cette puissance, qui ne permet pas aux scandinaves de développer la totalité de leur talent.

Autre problème récurent au genre pratiqué par le groupe, le manque d'originalité et de personnalité.
Le combo suédois ne sort en effet pas des canons habituels du genre. Le groupe reprend les codes et les appliques consciencieusement, en oubliant de se forger une personnalité propre. Ce qui est d'autant plus dommage que le groupe semble avoir du potentiel et pourrait se démarquer de la masse. Mais après tout, ce n'est qu'un premier album, ce jeune combo a encore du temps devant lui.

Pourtant, les suédois peuvent compter sur Linnèa Renholm Persson pour rehausser le niveau. Certes, la demoiselle ravira les détracteurs par sa voix pop, idéale pour contribuer à une écoute des plus radio-friendly. Mais la jeune femme possède du talent, c'est certain.
Son timbre se situe à mi-chemin entre Silje Wergeland (The Gathering, ex-Octavia Sperati) et Pamela Manzo (Regardless of Me). Parfois aérien, parfois énergique, Linnèa utilise sa voix à bon escient, un plaisir pour l'auditeur.
On pourrait cependant lui reprocher par moment un petit manque de justesse sur les passages les plus aigus. Si la suédoise s'en sort avec brio dans les passages où sa voix se fait grave ou sur le chant pop, ses montées dans les aigus ne sont pas forcément très réussies (le refrain d'« Apollon » en est une preuve flagrante).

Au final, si Sins In Vain ne révolutionnera pas le genre, ce « Enemy Within » nous permettra de passer un bon moment. Et c'est peut-être cela, finalement, l'objectif du combo scandinave. Ne pas chercher à mettre une claque monumentale, mais pouvoir distraire de la plus belle manière possible. Et sur ce point, le combo nordique réussit son pari.
Mais un peu plus de personnalité et d'originalité ne serait pas de trop et aurait permis à ce brûlot d'atteindre des sommets.

Note finale : 7/10

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