Alex Staropoli, claviériste de Rhapsody of Fire

Les guerriers italiens de Rhapsody of Fire sont de retour ! 4 ans après l'album "Triumph or Agony" et quelques problèmes légaux, ils nous reviennent avec "The Frozen Tears of Angels" signé chez Nuclear Blast et dont la sortie est prévue fin avril/début mai (selon les pays). Pour l'occasion, j'ai eu la chance de converser avec le claviériste et co-compositeur du groupe Alex Staropoli. Vous pouvez lire la teneur de notre échange ci-dessous !

Alex Staropoli

Ju de Melon : Tout d'abord bonsoir Alex, comment te sens-tu et que fais-tu en ce moment ?

Alex Staropoli : On fait pas mal d'interviews donc je suis assez occupé, mais je me sens très bien. Forcément avant la sortie d'un tel album on ne peut que être très positif ! C'est si fantastique pour nous d'être de retour !

Ju de Melon : Dans quel état d'excitation te trouves-tu avant la sortie de ce nouvel album ? Impatient j'imagine ! Peut-être un peu inquiet de la réaction des fans ?

Alex Staropoli : Inquiet pas trop mais je me sens très excité, tu peux en être sûr ! Très impatient aussi... Ca fait 4 ans qu'on n'a pas sorti de disque, pour nous ce nouveau CD est très spécial. Musicalement c'est exactement ce que nous voulions, ce dont nous avions besoin ! Les chansons ont chacune un feeling assez spécial, avec une atmosphère globalement assez "froide" et l'utilisation de plusieurs effets différents, et même de guitares acoustiques ! Tous ces éléments sont pas mal axés sur le côté emotionnel afin de souligner le côté froid et glacial de cette partie de la saga... Tout est fondu dans un même moule, dans une même ambiance, de l'histoire à la musique. Nous sommes très fiers de cet album et les premières chroniques sont vraiment très positives, les gens qui l'ont écouté sont très agréablement surpris et ça nous met vraiment dans une excitation palpable ! Je suis sûr que cet album va botter des culs (rires) !

Ju de Melon : Avant de parler du processus de création, dis-nous comment vous avez vécu ces presque 4 ans de silence forcé à cause du problème légal avec Magic Circle ? Est-ce que ça vous est arrivé de douter pendant cette période ? Avez-vous cru à la fin du groupe ?

Alex Staropoli : Non, nous n'avons jamais pensé que ça pourrait être la fin. Nous nous sommes faits à l'idée qu'il y a parfois certains mauvais moments à passer mais que nous reviendrons encore plus forts qu'avant. Nous sommes restés positifs pendant cette période et nous en avons profité pour prendre notre temps et ainsi composer tranquillement ce nouvel album. Et ce n'est pas toujours faisable de travailler sa musique sans limite de temps ! Au final, je pense que cette pause était nécessaire car elle nous rendu encore plus solides ! Le groupe est encore plus uni qu'auparavant, notre passion pour la musique s'en trouve ainsi renouvelée et approfondie... Le feu sacré est plus que jamais là, on a vraiment hâte de la sortie de ce nouvel album et de revenir jouer sur scène !

Ju de Melon : Comment s'est déroulée l'écriture de ce nouvel album ? Est-ce que les idées de chansons remontent à longtemps ou sont-elles plutôt récentes ?

Alex Staropoli : Disons que ce nouvel album est parfait dans un sens où il a été réalisé avec du temps et dans une parfaite union, comme je viens de te le dire. On a pris une bonne année de travail sur les chansons avant de rentrer en studio. Toutes ces années de pause nous ont permis un regard plus neuf sur ce qu'on avait pu faire jusque là... Ainsi les quelques compos qu'on avait imaginées à l'époque pour ce nouvel album sont un peu passées à la trappe car elles ne nous convenaient plus trop, on est donc reparti presque à zéro niveau composition et c'est pourquoi je pense que ces nouvelles chansons ont une certaine fraîcheur et sonnent plutôt modernes.

Ju de Melon : Parlons du titre de l'album, comment a-t-il été choisi ? Et comment cet album s'intègre-t-il à la saga ?

Alex Staropoli : Comme je te l'ai dit, ce côté froid et glacial dans l'album est ressenti un peu du début à la fin, d'où un titre en parfaite adéquation avec l'atmosphère. Sinon, par rapport à la saga, il est assez central car je pense qu'il y aura au moins deux albums encore avant de conclure ce grand chapitre de Rhapsody of Fire. Mais bon tout ça dépend de Luca Turilli, c'est lui qui décide à ce niveau... C'est toujours dur pour moi d'expliquer l'histoire d'ailleurs car c'est un peu la partie réservée à Luca, personne ne peut mieux en parler que lui (rires) ! Pour moi, techniquement, cet album est important pour ses ambiances et c'est en gardant tout ça en tête que nous avons peaufiné les chansons et les arrangements. Il en va de même pour la pochette qui reflète très bien ce sentiment... D'ailleurs, quand tu la regardes de plus près, et que tu la mets en relation avec les paroles et la musique, je pense que tu peux comprendre de quoi je veux parler ! Tout ne forme qu'un grand ensemble cohérent...

Ju de Melon : Quelles ont été vos inspirations musicales sur cet opus ? Avez-vous essayé d'incorporer de nouvelles influences ?

Alex Staropoli : Oui bien sûr ! Le plus important pour moi ici sont les guitares acoustiques... Elles sont vraiment fantastiques. Jusque là nous en avions utilisé très peu dans Rhapsody of Fire, du moins jamais de cette manière, ici on les utilise un peu comme le groupe Crimson Glory le faisait à l'époque. Leurs atmosphères notamment acoustiques nous ont pas mal inspiré ! Certains chansons s'en retrouvent ainsi sublimées selon moi... Cette coordination entre guitares acoustiques, effets particuliers que j'ai travaillés en conséquence, font que l'album est assez unique. Au fil des écoutes on peut se rendre compte de plus en plus de tout ça et du coup ça fait sens...

Alex Staropoli

Ju de Melon : Pour toi, quelle a été la chanson la plus dure à réaliser ? Pour quelle raison ?

Alex Staropoli : Hmmm... (hésitation)... En fait quand tu aimes vraiment ce que tu fais et que t'y mets autant de coeur et de passion, comme ça l'a souvent été dans notre carrière, ce n'est jamais à proprement parler dur de faire un album ou une chanson. Nous avons été très inspirés pour ce "The Frozen Tears of Angels", ces nouveaux éléments et l'idée de cette atmosphère si spéciale ont pas mal excité notre créativité. Nous avons été en quelque sorte "guidé" par l'inspiration... C'est un sentiment particulier qui fait qu'on ne ressent rien comme "difficile à faire" ! Puis c'est toujours quelque chose de fantastique que de composer des chansons... Pendant deux ans nous avons enchaîné compositions, pré-production et démos ; puis ensuite quand tu entres en studio tu sais ce que t'as à faire, tu n'as plus qu'à enregistrer avec toute la passion possible. Du coup nous n'avons plus qu'à donner le meilleur de nous même, et ainsi rien ne semble impossible...

Ju de Melon : Quelle est ta petite préférée parmi les 9 (+ l'intro) composant l'album et pourquoi ?

Alex Staropoli : C'est dur, très dur de choisir... Je crois que ce serait dur pour chacun d'entre nous ! De toute façon, c'est assez amusant, mais sur chacun des albums qu'on a pu faire je crois que chacun a sa préférée à lui. Ca diffère souvent d'un membre à l'autre ! Parfois c'est "Dawn of Victory", parfois c'est "Emerald Sword"... Bref, il y a toujours une chanson qui nous parle plus. Sur cet album, il y en a qui aiment plus "Sea of Fate", d'autres "Raging Starfire", personnellement je préfère "The Frozen Tears of Angels"... Mais même les autres sont géniales, que ce soit "Lost in a Cold Dream" ou "Crystal Moonlight" en passant par "Danza Di Fuoco E Ghiaccio" qui est une superbe chanson en italien. Chaque morceau a sa spécialité même si tous les titres sont connectés dans cette même atmosphère... Du coup on pourrait presque prendre l'album comme une seule et même longue chanson !

Ju de Melon : Est-ce que les équipes de guests (notamment la chorale) ou de production sont restées les mêmes qu'auparavant sur cet album ?

Alex Staropoli : Oui, globalement ! On a deux différents types de chorales sur cet album un peu comme avant : le choeur épique et le choeur opéra plus proche du style gothique et filmique. Il y a aussi mon frère Manuel Staropoli qui s'est occupé de certains éléments baroques, la même personne qui a joué du luth sur les premiers albums est revenue participer ici... Bref c'est cool de pouvoir compter sur des gens dont on sait qu'ils assureront niveau passion et émotion ! Sinon Luca et moi avons produit l'album, Sascha Paeth l'a mixé de manière fantastique comme toujours... C'est super sympa de pouvoir travailler tous ensemble, le feeling est parfait entre nous.

Ju de Melon : On peut noter la réapparition de Christopher Lee à la narration, ceci constitue une belle surprise car ce n'était pas annoncé officiellement. Est-il resté proche du groupe pendant ces longues années de silence ?

Alex Staropoli : Oui, il est resté en contact avec nous, et c'est franchement une chance unique de pouvoir avoir sa voix si chaleureuse et grandiose dans la narration. Il fait partie de la saga, et il adore ça ! Je ne dis pas ça parce que nous le payons... Même si oui nous le payons, sauf que lui n'est pas là uniquement pour l'argent. Il aime bien ce que nous faisons, nous l'avons rencontré plusieurs et le courant est à chaque fois super bien passé. Sa voix est un cadeau pour nous ! On l'a d'ailleurs rencontré à nouveau récemment ici à Trieste, il venait participer à une convention sur le cinéma fantastique et donc on a pu parler avec lui. Il est toujours aussi motivé de participer avec nous, il apporte un élement unique à la saga !

Ju de Melon : Et que penses-tu de son projet metal symphonique "Charlemagne: By the Sword and the Cross" (si tu l'as écouté bien sûr) ?

Alex Staropoli : Non, pas encore, mais il nous en a parlé ! Il faudra que j'écoute ça...

Ju de Melon : J'ai lu que vous prépariez une tournée pour après cet été, qu'en est-il exactement et comptez-vous passer un peu partout dans le monde et ici en France ?

Alex Staropoli : Oui bien sûr, la France sera un de nos objectifs. On a commencé à planifier certaines choses, bien sûr elle sera centrée sur le nouvel album et nous jouerons quelques unes de ses chansons. Nous ne savons pas lesquelles encore... En tout cas ce sera cette année, c'est certain, on aimerait tourner au moins pendant 2 mois ! Ce sera sûrement en Europe tout d'abord et pourquoi pas après ailleurs dans le monde... Revenir en France oui, bien sûr, c'est un pays important pour Rhapsody of Fire, la chaleur de nos fans français a toujours été un véritable plaisir. Nous avons en tête de superbes souvenirs de sessions d'autographes ou autres interviews sans oublier les concerts que ce soit à Lyon ou Paris. ca nous manque beaucoup, vraiment !

Ju de Melon : Et avec le duo Patrice Guers (bassiste du groupe) / Dominique Leurquin (guitariste pour les live) ce n'est pas difficile d'avoir un maximum de fans français !

Alex Staropoli : Oui (rires) ! Je les adore car ils sont toujours souriants et heureux quand on part sur les routes, c'est important pour nous et les fans ! Ils sont toujours de bonne humeur, et selon moi ça passe avant la musique... Quand on vient en France, ils sont encore plus à fond et ça nous rend fiers de les avoir avec nous tout comme eux le sont de jouer avec Rhapsody of Fire !

Alex Staropoli

Ju de Melon : Le power metal connaît un certain succès en Italie. Pensez-vous avoir inspiré beaucoup de jeunes groupes ? Et pour toi, quel groupe constitue la "meilleure relève" de Rhapsody of Fire ?

Alex Staropoli : Disons qu'il y a en effet énormément de bons jeunes groupes qui apparaissent en Italie depuis quelques années, mais difficile pour moi d'en citer un en particulier par rapport à un autre. En tout cas je ne sais pas à quel point on les a inspirés les uns ou les autres mais ça nous rend très fiers. On a débuté à 16-18 ans à l'époque avec la ferme intention de devenir le premier groupe italien de heavy metal à connaître un succès mondial... Ce n'était pas juste par ego, mais on sentait qu'on avait notre mot à dire et c'était vraiment un gros challenge ! Je ne sais pas à quel point on a rempli cet objectif mais c'est gratifiant de voir aujourd'hui ces jeunes formations qui parfois nous écrivent pour nous dire qu'on les a inspirés... En quelque sorte pas mal de groupes ont changé leur approche du heavy metal depuis que nous avons du succès, on ne peut donc que être fiers sur ce point ! Aujourd'hui avec la technique et ses progrès, de petits groupes peuvent faire de très bons albums avec beaucoup de bons éléments symphoniques, alors oui c'est un style qui se développe plutôt bien en Italie et ailleurs. Mais bon depuis le début nous essayons de faire ce que nous aimons faire, point barre, le reste n'importe peu ! Seule la musique compte...

Ju de Melon : As-tu beaucoup le temps d'écouter de la musique en ce moment ? Si oui, quels sont vos albums favoris de ces derniers mois ?

Alex Staropoli : J'écoute pas mal de styles différents pour tout te dire, mais mon groupe de heavy metal favori reste et restera je pense Crimson Glory. Peu de gens connaissent vraiment ce groupe qui a eu pas mal de succès à la fin des années 80. C'est un groupe spécial pour moi qui me procure beaucoup d'émotions ! Sinon j'aime beaucoup Ozzy Osbourne, Aerosmith, Van Halen ou Iron Maiden, bref des grands classiques ! Sans oublier Blind Guardian... J'aime de toute façon tout style de musique capable de me procurer de l'émotion !

Ju de Melon : As-tu toujours envie de réaliser ton album solo ? Où en est ce projet ?

Alex Staropoli : Oui... Disons que c'est quelque chose de compliqué, je vais t'expliquer pourquoi. J'ai travaillé sur ce projet avec mon frère Manu et nous avons composé ensemble 12 chansons. Notre plan initial était d'avoir l'ancien chanteur de Crimson Glory, Midnight, pour les parties chants... or il est malheureusement décédé récemment. C'était dur pour nous car il avait accepté et même commencé à écrire des paroles... tout ceci pour un album qui s'annonçait vraiment excellent ! Ces chansons étaient faites pour son style de chant, mais désormais ceci est impossible... Nous sommes donc obligés de revoir nos plans, à contre coeur.

Ju de Melon : Et est-ce que Luca Turilli, ton compère et ami, va bientôt sortir son nouvel opus solo ? Il en avait parlé avant les problèmes de label, est-ce que c'est toujours d'actualité ?

Alex Staropoli : C'est difficile à dire, mais disons que avec la signature que nous venons d'avoir avec Nuclear Blast, je pense que les choses ne peuvent aller qu'en s'arrangeant et nous allons avoir l'esprit de plus en plus libre. Bientôt nous aurons plus de temps pour penser à nos projets personnels, Luca y pense très certainement et nul doute qu'il vous donnera des nouvelles bientôt à ce sujet.

Ju de Melon : D'ailleurs, j'ai le pressentiment que ce nouvel album de Rhapsody of Fire va en appeler un autre plus tôt qu'on ne le pense. Ai-je raison ?

Alex Staropoli : Tu n'as en effet pas tort, maintenant que la machine est relancée nous n'allons pas nous arrêter en si bon chemin. Nous avons déjà parlé ensemble de ce que nous allons faire après, donc dès que nous aurons complété notre tournée nous lancerons la production du prochain album. Ca c'est certain ! Nous avons enfin la chance de pouvoir enchaîner, ce que nous avons rarement eu l'occasion de faire par le passé. Nous voulons jouer, écrire, composer en toute quiétude !

Alex Staropoli

Ju de Melon : As-tu quelques mots pour les fans français qui attendent impatiemment ce nouvel opus ? En français peut-être ?

Alex Staropoli : Oh mon dieu (rires), disons que j'ai étudié le français à l'école mais bon... Je comprends plus que je ne parle, ça fait longtemps que je n'ai pas pratiqué ! Par contre je pense avoir un plutôt bon accent mais faudrait que je m'y remette (rires)... En tout cas je voudrais dire aux fans français qu'on se souvient de tous ces grands moments passés en France et nous voulons donc revivre ces instants ! Ce seront des retrouvailles vraiment intenses je pense !

Ju de Melon : Merci beaucoup, en espérant bientôt te voir sur Paris et ailleurs en France !

Alex Staropoli : Merci pour le soutien, à très vite ! Au revoir !

Interview très sympathique d'un Alex visiblement ultra motivé et passionné comme à la première heure. De quoi promettre de belles choses pour Rhapsody of Fire dans un avenir plus ou moins proche.

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