Territoire Death, ambiance Grind, accent Brutal et Hard-Core accéré. Voilà où nous nous trouvons. Gloups diront certains, Miam diront les autres. Ce premier album des Lyonnais d'Obnoxious s'adresse aux amateurs du genre, et a donc le pouvoir de décoller la tapisserie et de faire mousser les plombages du voisin à un certain volume sonore. Mais ça n'est pas son utilité première.
Lab 01 séduit d'abord par sa production efficace : ni trop lourde ni trop crispante, on apprécie ici tout ce qu'une production classique a de pertinent.
Le style d'Obnoxious est assez identifiable, et eux-même se mettent dans la multiple catégorie Brutal Trash Death metal. A bien y réfléchir, on est bel et bien dans un univers metal velu qui se moque des catégories, et Slayer, Death et Gojira figurent parmi les références annoncées.
Les voix (particulièrement réussies) sont très énervées et viennent du fond des tripes, les riffs sont solides comme une armature d'acier, la batterie bastonne à fond la caisse, et la basse passe des couches sur les plaies. C'est le minimum, me direz-vous, ouais mais non, car derrière l'énergie technique déployée, il y a les morceaux. Et les morceaux sont bons, très bons même !
Ne vous attendez pas non plus à être dérouté si vous êtes un(e) habitué(e) du genre même si, derrière quelques ficelles bien foutues mais parfois un peu convenues (l'intro de Unstable), il y a des égarements mélodiques réussis (Mydriasis, très Harcore dans son émotion), des ambiances qui prennent le temps de se mettre en place (Last Generation), et des putain de riff (My Scorn, Carcass pit, etc...) qui arrachent le slip.
Pas toujours facile de chroniquer un disque pareil. On s'y sent si bien, même si quelques plans nous font sourire parce qu'on les a déjà entendu quelque part, qu'on voudrait lui mettre 10/10. En même temps, on sent bien qu'on le perdra peut-être de vue d'ici quelques mois. Il manque le temps de la digestion, celui qui décide des grands albums. Celui-ci a une chance, néanmoins, de marquer son public. Pour un premier album, ça claque et ça promet.
Enfin, il y a la paire des deux derniers morceaux, Postmortem Reprisal et Filthy Secrets, qui portent quelque chose de dantesque, qui articulent différents mouvements comme un Emperor au meilleur de sa forme, et qui racontent une histoire fascinante.
Une promesse de belles choses pour ce groupe à suivre, indéniablement !
ma note : 8,5/10 (j'aurais bien mis un 9/10, mais un groupe français avec un site en anglais, même s'il est bien foutu ça m'énerve. Ouais, c'est con, je sais, mais putain, une version française...)
