Killer Be Killed – Killer Be Killed


Ah ça, Nuclear Blast a dû sauter de joie en apprenant que Greg Puciato (Dillinger Escape Plan) et Max Cavalera (Sepultura/Soulfly) ont déclaré vouloir faire un album ensemble. Et encore plus lorsque Troy Sanders (Mastodon) et Dave Elitch (The Mars Volta) se greffaient sur le projet : ils avaient un beau "supergroupe" bien markété à nous vendre. Il est vrai qu'on a affaire à un combo d'artistes ayant énormément apporté au métal, a priori prometteur. Mais quid du fruit de leur association ?

Eh bien le résultat est plutôt positif, même si on aurait légitimement pu en attendre plus. En effet, ce Killer Be Killed comporte son lot de pépites, à commencer par sa chanson introductive, « Weather of Feather and Wax », avec ses voix ciselées et sa rythmique rouleau compresseur carrément jouissive. Clairement, l'atout principal de cet album est le chant, avec une hydre à trois têtes Sanders/Puciato/Cavalera et une alternance très bien pensée. On remarquera que c'est peut être la meilleure prestation chantée de la carrière de Troy Sanders, qui décidément ne cesse de s'améliorer depuis Blood Mountain.
 

L'autre point fort de cet album est son accessibilité : on a un ensemble compact de chansons solides et bien huilées.  Du headbang facile en somme, avec l'excellente « Melting of My Marrow » ou « Dust into Darkness » et son intro tribale. On peut aussi apprécier que cette association ne tente pas de faire un mélange indigeste des groupes dont sont issus ces musiciens, même si certains passages évoquent clairement la période post-Sepultura de Cavalera, comme le refrain poussif de « Facedown » ou « Curb Crusher » avec sa tonalité hardcore new-yorkais.

 

Killer Be Killed, 2014, chronique, review,

Le vrai défaut de cet album, et il est assez conséquent, réside dans les compositions en elles-même. Evidemment, nous avons affaire à des musiciens confirmés, en particulier à la batterie, mais on regrette qu'il n'y ait pas un peu plus de fioritures. Il faut tout de même tempérer cette critique en rappelant que l'album a été composé dans un laps de temps très réduit, mais on attend justement de ce genre de réunion de célébrités d'obtenir un résultat de qualité et à la hauteur de sa réputation. L'album adopte de fait la fameuse technique de "la sucette", plaçant les titres les plus accrocheurs en début de disque, et arrivé en milieu d'album, on tombe sur les (trop) anecdotiques "Save the Robot",  sauvée de l'oubli par la performance de Troy et "Fire to Your Flag" qui n'a pas cette chance.

 

En conclusion, cet album de onze chansons est plutôt inégal, et aurait sans doute fait meilleure impression s’il était sorti en EP, avec seulement les six ou sept titres marquant de l'ensemble. Voilà pourquoi ce premier effort de Killer Be Killed ne passera sans doute pas à la postérité et ne méritait peut être pas cette tempête médiatique. Il n'empêche néanmoins que certaines chansons s'y trouvant sont probablement les meilleures pièces dans lesquelles Max Cavalera s'est impliqué depuis à peu près dix ans, justifiant l'écoute voire l'achat pour les fans du brésilien.
 

Note : 6,5/10

Chronique par Tfaaon

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NOTE DE L'AUTEUR : 6 / 10



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