Festival de Chair et d’Acier : 1er jour (02.05.2014)


 


Festival de Chair et d'Acier à Mâcon

1ère journée - 2 mai 2014

- Et si on se faisait un festival ?
- Ah oui, sur deux jours, avec un fête médiévale qui dure jusqu'au troisième jour !
- Bonne idée !!

Les organisateurs du festival de Chair et d'Acier ont fait un pari: faire venir des groupes de qualité, proposer un petit marché médiéval et le tout, sans se mettre sur la paille.

Connaissant le potentiel de la Cave à Musique et de sa belle cour, l'idée était séduisante, mais encore fallait-il que le public suive. Proposer une belle affiche demande aussi un certain investissement et quand on n'est qu'une association, on ne croule généralement pas sous l'or.

Alors le pari a-t-il été gagné ?

Voyons ensemble ce qui s'est passé durant ce premier week-end de mai...
 

----------------------------------------------

Defeat The Earth:

Un début de réponse apparait avec le concert d'ouverture à 19h30. Au vue de l'horaire, Defeat the Earth risquait de jouer devant une salle quasi vide. D'autant plus que l'affiche de ce soir était plutôt orientée metal expérimental à tendance planante, au final assez éloigné de leur style plus direct et épais.

Et bien, les métalleux commençaient à affluer dès l'ouverture de la salle une demi-heure plus tôt, profitant du bar et des bonnes bières que l'on pouvaient y trouver. Certes, ce n'était pas encore la foule, mais j'ai vu de nombreux concerts où une tête d'affiche connue avait moins de public...

Je sais que c'est une vision sans doute réductrice, mais personnellement, j'attache beaucoup d'importance au choix des bières proposées dans une salle. On voit tout de suite si le but n'est que de se faire un maximum de marge sur du pipi de chat ou si, au contraire, l'organisation souhaite avant tout de la qualité.

La bière du printemps m'accompagnait donc dans l'écoute des nivernais de Defeat The Earth.
 


Pas de doute, le réveil matin a été réglé pile sur le blast beat d'Alexander et c'est vraiment l'heure de se lever même pour les pires des couches-tard !

On peut remarquer tout de suite que la formation a connu du changement et frôle désormais la parité, avec la présence de Louise à la basse, laissant Elise reprendre sa place naturelle de lead guitare.

A plusieurs reprises, je me suis surpris à penser que décidemment, ça changeait des gros barbus (non, je ne parle pas seulement de Gaëtan, le hurleur de service) et qu'une touche de féminité ne pouvait qu'apporter un peu d'originalité dans le milieu du brutal deathcore. Notez que j'ai bien parlé d'originalité, parce qu'au niveau de la douceur, il va falloir trouver autre chose.

En effet, les deux demoiselles savent balancer la purée sur scène comme n'importe quel membre poilu de la scène metal extrême. Non, ne relisez surtout pas la phrase précédente, vous allez risquer d'y voir là des comparaisons douteuses qui n'ont certainement pas leur place dans un report d'un concert de brutasses (?).
 


 

Pour tout vous avouer, j'ai toujours trouvé dommage la présence de certaines sonorités core qui transparaissent parfois dans leur musique, mais il faut reconnaître que cela fait plaisir de voir et d'entendre des gens qui en ont sous le pied.

Defeat The Earth représente bel et bien le dynamisme et la soif d'en démordre de la scène underground française.

La preuve, à la fois que la soirée commençait très bien et que le public appréciait le spectacle, fût le premier wall of death du festival, même s'il était quelque peu hésitant, sans doute de par la présence d'un guerrier armé d'une hache...
 

Thomas Orlanth
 

----------------------------------------------


Scarred:

Le festival de Chair et d'Acier vient à peine de commencer quand c'est au tour de Scarred de monter sur scène. C'est la deuxième fois que ce groupe originaire du Luxembourg joue à Mâcon.
Scarred est un groupe de death / thrash metal fondé en 2003 . Ils ont déjà trois albums à leur actif.
 


Scarred se met à jouer avec un peu de retard devant un public qui commence tout juste à s’échauffer, une bière à la main.

Comme l'indique le titre du premier morceau, Slow, leur début est plutôt lent. L'ambiance dans la salle est plutôt tranquille. Le public attend que les hostilités commencent.
 


Mais quand les luxembourgeois entament Psychogenesis, la salle se réveille enfin. Les pogos peuvent commencer. A partir de cet instant et jusqu'à la fin de leur set, les membres de Scarred entraînent avec violence le public dans leur musique qui alterne entre solo de guitare et riff bien lourd de basse. Le bassiste Jeff Jonas se donne particulièrement avec puissance et entraîne totalement le public.

La particularité de ce festival est la proximité des groupes avec leur public. Nous nous trouvons à moins d'un mètre des artistes et du show. Les slameurs montent même directement sur scène au coté des musiciens avant de se jeter dans la fosse. Nous apprécions tous cette promiscuité.
 


Au cours de leur set, Scarred nous joue essentiellement des morceaux de leur album Gaia – Medea paru en 2013. Mais nous aurons aussi eu droit à Bittersweet, tiré de leur deuxième album New Filth Order.

Scarred, après un début relativement lent aura définitivement su réveiller la salle et laisse un public réactif et prêt pour la suite.
 

----------------------------------------------

Psygnosis:

Le troisième groupe de la soirée est Psygnosis. Ce groupe joue sur son terrain car il a été fondé à Mâcon même en janvier 2009.
 


Psygnosis est un groupe d' atmospheric extreme metal, qui mêle de longues parties calmes riches en sons synthétiques et des morceaux de métal extrême particulièrement puissants. Les musiciens du groupe ne se mettent aucune limite dans leur musique et mixent les styles pour créer un mélange qui leur est propre.
 


Psygnosis joue sur scène sans batteur, la batterie étant dissimulée derrière un drap. Malgré ce net désavantage les Mâconnais nous entraînent par leurs morceaux atmosphériques entre les phases de transe pendant lesquelles le public se sent partir et les phases beaucoup plus brutales quand le chanteur se lâche sur son growl. Ces changements brusques d'atmosphères auront beaucoup plu aux amateurs du genre.
 


Au cours de leur set, Psygnosis aura joué Drowning, Resurection et phrase 6 de leur nouvel album, Human Be[ing] paru en mars 2014. Psygnosis sera aussi revenu sur leur précédent album Sublimation avec FIIIX 2.0. Le groupe n’aura joué que quatre morceaux mais chacun faisant plus de dix minutes pendant lesquels nous serons à peine redescendus sur terre.
 

----------------------------------------------


Hypno5e:

Le quatrième groupe à passer ce premier  soir de festival est aussi originaire de France. Hypno5e a été fondé sur la côte d'azur, à Montpellier en 2003. Ils proposent un métal expérimental ambiant. Les morceaux mêlent des phases ultras calmes et des accélérations brutales de batterie. On reste donc sur un style très similaire au groupe précédent.
 


C'est donc reparti pour une session d'un métal fantasmagorique. Le chanteur mène le jeu et nous fait passer sans transition du calme plat à la violence. La foule plane, entraînée par les  rythmes lents et la voix du chanteur, puis est ramenée brutalement à la réalité par le déchaînement des instruments. Encore une fois les amateurs apprécieront ces variations rythmiques qui mettent le rythme cardiaque à rude épreuve
 


Hypno5e utilise volontier des instruments non conventionnels tel le Charango, un instrument à corde originaire du Pérou qui ressemble à l'ukulélé pour ces parties instrumentales. Le résultat en est une musique originale qui est propre au groupe.
 

 

Onnogenos
 

----------------------------------------------


Vildhjarta:

La salle est toujours pleine à craquer. L'ambiance est chaude et on peut voir les spectateurs moins adeptes du djent discuter dehors en goûtant le bon hypocras vendu sur le stand de merch. A l'intérieur, le public est attentif à la prestation des suédois.
 


Arrivés tardivement à Mâcon, les suédois passent un bon quart d'heure à régler leurs instruments sur scène avant de jouer. Le résultat est cependant convainquant.

J'avoue que ce style de musique n'est pas trop ma tasse d'hydromel, et j'aurais donc bien du mal à en parler de manière positive. L'alternance incessante entre des passages lents et planants avec des accélérations "surprises" d'à peine dix secondes, ne me permettent ni de me mettre dans l'ambiance zen ni de me laisser emporter par des riffs rageurs. Contrairement aux deux groupes précédents, j'ai l'impression que leur musique ne va nulle part.
 


Que les fans de ce style me pardonnent, je vais tout de même essayer de retranscrire quelques points positifs. Le groupe semble à l'aise sur la scène et le public accroche visiblement. Le bassiste, pied nus se tord et se retord sur son instrument et à travers la scène, tout comme ses confrères

La réputation de Vildhjarta dans ce genre si particulier de musique que l'on pourrait qualifier d'"expérimentale" faute de mieux, mêlant des influences prog, mathcore et death, en font certainement de dignes successeurs des pères de ce style, Meshuggah.
 


La soirée s'achève donc sur la chaleur d'une cave remplie d'un public visiblement aux anges.

Et le week-end ne fait que commencer...

 

Thomas Orlanth
 

Textes: Onnogenos & Thomas Orlanth
Photos: © 2014 Thomas Orlanth  - site internet: www.thomasorlanth.com
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.
 

close

Ne perdez pas un instant

Soyez le premier à être au courant des actus de La Grosse Radio

Nous ne spammons pas ! Consultez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.



Partagez cet article sur vos réseaux sociaux :

Ces articles en relation peuvent aussi vous intéresser...

Ces artistes en relation peuvent aussi vous intéresser...