Edgedown – Statues Fall

Faire du heavy / power teuton en 2014, ce n'est pas l'idée la plus révolutionnaire qu'il soit. Ni même la meilleure pour bénéficier d'une énorme renommée sur la scène internationale. Pourtant, c'est dans cette voie Ô combien bouchée qu'Edgedown, jeune combo en provenance du Sud de l'Allemagne, a décidé de s'engouffrer. Existant depuis maintenant 6 années et ayant fait les premières parties de groupes à la réputation déjà bien confortable, il était temps pour ces nouveaux venus d'enfin offrir au monde une première offrande. Voilà qui est désormais chose faite grâce à Statues Fall.

Sans originalité aucune, Edgedown applique les recettes inspirées par les aînés, ne laissant donc que peu de surprises et s'embourbant dans un parcours où l'ensemble reste convenu, et peut sonner comme du déjà entendu. Ces quelques lignes semblent négatives mais en dépit de posséder déjà une personnalité forgée, le quintette germanique utilise sa formule avec application et passion, nous garnissant ainsi de dix pièces à la qualité variable mais toujours honnêtes et composées avec professionnalisme. Si l'on peut reprocher, outre cette identité absente, des ficelles très similaires lors de la composition, l'efficacité des titres rattrape immédiatement ce faux pas. Ainsi, un morceau du calibre de « Statues Fall » donne le ton : les jeunes allemands sont là avant tout pour se faire plaisir, et faire plaisir à leur public. Les références à moult formations plus connues dans le circuit ont beau être nombreuses, on ne peut s'empêcher de se laisser emporter par la puissance d'un refrain mémorisable, que ne renierait pas d'autres déjà plus grands.

La section rythmique, carrée et précise, n'est jamais en retrait mais manque peut-être d'ambition ou de folie, se reposant parfois un peu trop sur la performance vocale d'Andreas Meixner. Une plus grande inspiration de la part des musiciens aurait pu transformer « Rising » en véritable bombe. Au lieu de cela, il faudra se contenter d'une piste appréciable, mais manquant encore d'un petit plus pour véritablement faire la différence. L'avantage, c'est que ce titre permet de démontrer toute l'étendue du talent du chanteur, pilier du groupe. Capable d'adapter sa voix selon l'ambiance instaurée, notre frontman est une belle révélation, réussissant à se démarquer au milieu de la masse des nouveaux groupes naissant chaque jour dans un océan où chaque poisson semble issu de la même portée. Celui-ci porte donc haut l'étendard d'Edgedown, qui, pour son propre bien, gagnerait à parfois harmoniser qualité instrumentale et vocale.

Edgedown
"Ne pas sourire, ne pas sourire ..."

Un exemple flagrant se situe dans la ballade finale, « Flames », qui accorde à merveille une instrumentation classique mais réussie, offrant une excellente montée en puissance au fur et à mesure mais, surtout, une prestation impeccable de la part d'Andreas. On ne pourra pas en dire autant de sa consœur « Wasting Time », bien trop longue et ne se reposant que sur le frontman, offrant donc la pièce la moins inspirée de la galette, à notre grand regret. En revanche, les cinq musiciens sont capables de contrebalancer avec des pièces tubesques à souhait : « Statues Fall », « Fate » mais surtout « No One's Prey » sont des moments de grâce, nous offrant le meilleur d'Edgedown sur un plateau : guitares incisives, refrain percutant, tous les éléments sont réunis pour passer un très bon moment. Les jeunes allemands n'ont pas réellement la prétention d'inspirer à plus que cela pour le moment et force est de constater que, dans un tel exercice, ceux-ci s'en tirent avec les honneurs. Pour couronner le tout, Georg Neuhauser de Serenity viendra pousser la chansonnette sur « Live Together, or Die Alone », son timbre de voix étant identifiable entre milles et apportant un réel plus à un titre bien exécuté, où la voix de l'autrichien est en osmose complète avec celle de son collègue.

Avec Statues Fall, Edgedown fait le boulot correctement et délivre un premier disque honnête, qui n'a pas à rougir face à la concurrence. Manquant encore de quelques arguments supplémentaires pour se démarquer de la masse, le combo allemand devrait pouvoir gagner en maturité au fil des années et, surtout, trouver son identité afin de s'élever au stade supérieur. Nous voici donc face à un essai encourageant, dont le potentiel scénique semble assuré par ailleurs. Reste à surveiller tout cela et à espérer que les défauts les plus rédhibitoires ne seront, la prochaine fois, que de mauvais souvenirs.
 

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NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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