Pestifer – Reaching the Void

Il y a des albums où dès la première écoute l'on sait que l’on tient une pépite. N’y allons pas par quatre chemin, ce Reaching The Void des belges de Pestifer fait clairement parti de ceux là. Après un premier album sorti en 2010 ayant connu un succès certain mais restant cantonné à une sphère intimiste, Pestifer enfonce le clou avec ce deuxième opus. Si vous êtes friands de cette vague connue sous le nom de Techno-death qui a sorti de très bons albums dans les années 90, et que vous considérez que depuis le Focus de Cynic plus rien d’aussi bon n’a été sorti, alors clairement cet album est fait pour vous.

Misant tout sur des compositions que n’auraient pas renié Pestilence, Nocturnus, Cynic ou même Atheist, Pestifer réussit le pari d’allier cet esprit death technique old school avec une qualité de composition sans équivoque. Dès le premier titre, « Witness of the Loss », le groupe nous entraine dans son univers fait de riffs et d’envolées guitaristiques à faire pâlir n’importe quel guitariste confirmé.

La technique n’est cependant pas au centre des compositions puisque les riffs sont facilement assimilables, malgré leur haut degré de technicité (« Exiled to the Abyss », « The Earthling Chronicles »). La voix de Jérôme Bernard, quant à elle, rappelle un Patrick Mameli (Pestilence) des grandes heures avec un chant death hurlé du plus bel effet.

Les soli de Antoine Paterka et Emerson Devresse (guitare) évoque quant à eux ceux de Paul Masvidal (Cynic, Death), flirtant par moment avec le jazz d’un Alan Holdsworth (« Tree of Thorns »). Intelligemment, Pestifer ne se contente pas d’envoyer des riffs ultra rapides, puisque le tempo ralenti le temps de nombreux passages plus calmes (« Sarcophaga », l’intro de « Orbital Failure ») mais néanmoins intenses. Philippe Gustin (batterie) réussit le challenge d’allier double pédale et feeling, surtout lorsqu’il joue avec sa ride. Mais le grand gagnant de cette galette est sans nul doute le co-fondateur du groupe, Adrien Gustin (basse). En effet, le gaillard survole l’ensemble des neuf compositions de Reaching the Void avec des parties de basse fretless inspirées et inventives, évoquant tour à tour Steve DiGiorgio (Death, Sadus), Jeroen Paul Thesseling (Obscura, Pestilence) ou Sean Malone (Cynic), notamment sur « Positrionic Symphony ».

Les compositions de cet album peuvent également rappeler les meilleurs moments du Cosmogenesis d’Obscura (« Abominations », « Within the Void »), notamment par l’utilisation de cette basse fretless qui décidemment donne un charme tout particulier à Reaching the Void. La production de l’album est excellente puisque chaque instrument ressort à merveille dans le mix.

Si vous attendez en vain le successeur d’Epitaph de Necrophagist, ce n’est plus la peine. Jetez une oreille à ce Reaching the Void, la sensation n’en sera que plus intense. Pestifer sort un album d’une qualité indéniable, prouvant si besoin est que l’on peut faire du neuf avec du vieux, renouvelant ainsi le genre. Il s’agit sans nul doute d’une des meilleurs sorties Death Metal technique de ces dernières années, à ranger aux côtés d’Illuminati ou Architect of Seth au rang des révélations marquantes. Nous n’attendons plus qu’un passage sur scène pour que Pestifer confirme son talent amorcé sur CD de bien belle manière.

Note : 9,5/10
Photographie promotionnelle DR

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NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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