Machinae Supremacy – Phantom Shadow

La menace sort de l'ombre !

Une fille qui chronique de la musique 8-bit ? Certains pourraient me prendre pour une grosse nympho mais détrompez-vous, je suis plutôt devenue malgré moi une spécialiste de la musique rock metal axée sur les jeux vidéos, étant pourtant la dernière des geek sortie de feu les Game Boy ou autres Super Nes. Mais ça tombe bien, plus "old school" que Pentakill, Machinae Supremacy traîne sa bosse déjà depuis quelques années dans le genre avec leur "sid metal" ravivant la nostalgie des jeux 80s/90s.

Désormais sous le giron de Spinefarm Records, le groupe suédois est depuis quelques temps reconnu à sa juste valeur. Après de nombreux opus ou démos sortis digitalement et gratuitement sur leur site internet, ce sont désormais de vrais albums labélisés que Machinae Supremacy propose, dont le petit nouveau Phantom Shadow paru ce lundi 25 août.

Première chose à savoir : ce sixième disque est basé sur un concept, on le remarque très vite à sa construction puisqu'il est formé de plusieurs interludes/passages narratifs. Dès l'intro, j'ai l'impression de revenir sur le The Unforgiving de Within Temptation, après tout l'histoire n'est pas vraiment lointaine donc ça tombe plutôt bien. Je vais vous passer les détails car j'avoue en manquer, mais disons qu'il s'agit d'une histoire axée science-fiction regroupant quelques héros, Star Wars meeting X-Men en gros. Voilà, vous êtes contents j'espère, vous me faites user de raccourcis faciles ! Bref, un vrai conte qui débute avec le "méchant de l'histoire" qui se présente dans "The Villain of This Story". Pas de souci : Machinae Supremacy reste fidèle à sa musique, entre heavy mélodique et léger pop punk.

Machinae Supremacy 2014

On peut même affirmer que le CD sera globalement plus metal et axé sur les riffs que le précédent un poil mou à mon goût. Tant mieux, mais cela se fait un peu aux dépends d'une certaine accroche il faut l'avouer, ainsi les supers tubes d'antan ont du mal à émerger dans cette nouvelle production si ce n'est l'exclentissime "Perfect Dark" et son intro 8-bit irrésistible - un single parfait s'il devait être choisi en tant que tel.

Il en fallait donc un et celui-ci tombe vers le début de l'album, par la suite l'histoire semble s'assombrir et se complexifier un peu, la musique avec. Il s'agit donc peut-être de l'album le plus difficile à appréhender de l'histoire de la formation, une certaine maturation au niveau compo et narration se ressentant très vite. Exemple avec l'énigmatique atmosphérique "Europa" et ses quasi 7 minutes ponctuées par un chant féminin (concept oblige, certainement la dénommée Sara pour lequel un thème "berceuse symphonique" est consacré plus tard) qui tranchent avec le morceau précédent.

Pour le reste, vous serez certainement conquis par l'énergie power speed punk de "Throne of Games" (ça c'est du clin d'oeil), l'énergique à l'intro fulgurante "Phantom Battle" (bien qu'un peu étrange dans sa mélodie), le bondissant "The Second One", ce "Renegades" très martial électro ou encore la mélancolique conclusion "Hubnester Rising" faisant écho à un joli requiem... mais il vous faudra un certain temps pour appréhender le côté stortyline du tout rendant parfois l'album un peu difficile à cerner et les chansons assez fouillies ou peu évidentes à suivre.

Machinae Supremacy réalise donc une oeuvre bien ficelée qui mérite d'être saluée mais peut-être un peu au-delà de l'attente de ses fans. Il fallait cependant oser, et très certainement que nous retrouverons un jour nos suédois dans cet exercice avec encore plus de maîtrise et moins de longueurs (1h05 c'est un peu beaucoup dans le genre) pour un meilleur compromis avec ce côté tubesque quelque peu laissé de côté par moments sur cette offrande.


La Folle Fougère

 

NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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