Tristania – Rubicon

Que de changements chez Tristania en seulement 3 ans. L'icône de tous les fans, Vibeke Stene, s'en est allée, laissant l'avenir des norvégiens flou. Pour certains, le groupe devait changer de nom, pour d'autres chercher une nouvelle chanteuse et pour les derniers, se séparer tout simplement. Et c'est finalement fin 2007 que le combo scandinave annonce une remplacante, l'italienne Mariangela Demurtas (ex-Alight). Nouvelle qui divisa les fans, entre les pros-Vibeke, et ceux qui acceptaient la seconde chanteuse. Autant vous le dire tout de suite, j'appartiens à la deuxième catégorie. Finalement, en 2010, voici la formation de retour avec "Rubicon", le 6ème opus, sur Napalm Records (sortie prévue pour le 27 août). De multiples intérrogations entourent la sortie de cet album.

 

Et en ce qui concerne les compositions de ce brûlot, il n'y a pas de doute, Tristania a gardé le même cap. Un metal gothique teinté de symphonique, mais, à la différence des précédents, les norvégiens ont ajouté une petite pointe de heavy, qui, utilisée à bon escient, permet de mettre cette remplacante dans son bain. Mais revenons à nos moutons. Il est à remarquer qu'on ne dénote réellement aucun titre faible, chacun étant à peu près au même niveau et, fort heureusement, la qualité de composition de nos amis du nord est bel et bien intacte. Ce violon tzigane enivrant, romantique, à la The Sins of Thy Beloved ou Lumsk (des compatriotes) intervenant sur "The Passing" (aux forts accents doom) "Sirens" et "Amnesia", cette variété d'influences entre les titres, encore plus présente et maîtrisée qu'auparavant, qui nous entraîne à un voyage entre heavy, doom, gothique et symphonique, et une puissance toujours conservée.

S'il n'y a aucun titre faible à proprement parler, certains restent néanmoins en dessous d'autres qui les éclipsent bien vite. "Protection" et "Patriot Games" souffrent de ce défaut et se retiendront bien moins facilement que certains morceaux qui, eux, sont de véritables petits bijoux. "Year of the Rat", par sa pêche et son énergie est un excellent titre d'ouverture, tandis que la magnifique "The Passing", elle, emporte l'auditeur dans son univers de mélancholie. "Exile" et "Sirens" forment un enchaînement assez surprenant mais on ne peut plus excellent par la réussite de ces pistes, regorgeant de qualités. "Amnesia" et "Illumination" consistuent de pures merveilles, à écouter les yeux fermés, nous plongeant dans un monde de rêves, d'émotions, voyage garanti. Cependant si les titres sont réellement excellents, il est à noter qu'au niveau de l'originalité, on en manque pas mal, car mine de rien ce "Rubicon" est classique (ce qui ne veut pas dire mauvais, au contraire).

Comme toujours chez Tristania, la production est excellente. Les quelques effets ajoutés avec parcimonie certes, sont savamment usés, et chaque instrument dispose de son espace d'expression. Et, comble de la perfection, les vocaux n'empiêtent en rien sur la musique et vice-versa.

 

Et si certains ont encore des doutes en ce qui concerne Mariangela Demurtas avant d'écouter l'album , la jeune italienne les balayera au fur et à mesure de notre progression dans la galette. Pas de doute, les norvégiens ont flairé le talent à plein nez, car la demoiselle offre une prestation impeccable de bout en bout. Son chant est juste, varié, riche et surtout, riche en émotions, ce que je reprochais à la précédente chanteuse. Qu'elle soit emplie de tristesse sur "Amnesia", de vigueur sur "Year of the Rat" ou enjouée "Patriot Games", elle ne déçoit en aucun cas et surclasse bon nombre de chanteuses du milieu. Quand au chant masculin, il se partage entre Østen Bergøy et Kjetil Nordhus (même si désormais Kjetil est le seul derrière le micro). Leur voix est exploitée de façon intelligente, se disputant les lignes vocales sur certains titres et donnant une excellente démonstration de leurs capacitées respectives ("Magical Fix"). Ils forment chacun un duo en osmose parfaite avec Mariangela, qui, encore une fois, constitue décidement un atout de taille pour la formation.

 

Avec ce "Rubicon", les norvégiens de Tristania prouvent non seulement qu'ils constituent l'un des piliers du genre, mais également qu'ils ont su trouver la remplacante idéale à Vibeke. Pas franchement original mais et efficace, cet opus constitue une nouvelle bonne surprise de 2010. Tant que vous n'êtes pas trop fermés d'esprit et nostalgique à en mourir de la précédente chanteuse, "Rubicon" saura vous ravir. Toutefois, à voir si l'opus réussira à tenir la longueur.

Tristania


Note finale : 7/10

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NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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