Slash – World on Fire

Depuis son départ des Guns n’Roses en 1995, le légendaire guitariste au chapeau haut-de-forme n’a cessé d’accumuler les projets musicaux. Velvet Revolver, Slash’s Snakepit, un projet solo éponyme en collaboration avec de grands noms de l’histoire du rock tels qu’Ozzy, Lemmy, (Oui, bon, et Fergie) etc. C’est finalement en 2012 que Slash nous fait la surprise de sortir Apocalyptic Love, accompagné de Myles Kennedy & The Conspirators. Le résultat fut si convaincant qu’il est légitime que la formation reviennent en 2014 avec un nouvel opus intitulé World on Fire. Le duo Slash et Myles Kennedy se porte à merveille, et la session rythmique est toujours assurée par Todd Kerns et Brent Fitz. La pochette de l’album, assez étonnante, a été réalisée par Ron English, un artiste spécialiste en culture jamming et ami de Slash qui était déjà à l’origine de la pochette de l’album Slash quelques années auparavant. Comme à son habitude le guitar hero nous livre un album très fourni. Si son dernier opus comportait au total 15 morceaux bonus inclus, il y en a ici 17, on ne se fout pas de notre gueule. Parallèlement à sa toute nouvelle carrière de producteur de films d’horreur, Slash reste donc en 2014, un musicien incroyablement prolifique et talentueux.

On retrouve pour notre plus grand bonheur la voix époustouflante de Myles Kennedy, qui, en live comme sur les enregistrements, n’est jamais un cran en dessous. Ses lignes de chant, toujours très mélodiques, s’accordent parfaitement au style de Slash. Apocalyptic Love plaçait déjà la barre très haut, et c’est donc les mains moites, les genoux tremblants et la goutte de sueur coulant le long de la tempe que l’on attend World on Fire. Mais concrètement, le suspense est de très courte durée…
 

Olé !

L’album démarre sur les chapeaux de roue avec « World on Fire », que l’on connaissait déjà, puisque le single était sorti il y a quelques mois. Le morceau est énergique, dans la lignée de ce qui avait été fait lors du précédent album. Todd Kerns, excellent bassiste doublé d’un excellent chanteur, assure les voix additionnelles répondant à un Myles Kennedy on Fire. L’alchimie entre le grand guitariste aux longs cheveux bouclés et celui que l’on peut considérer comme étant le meilleur chanteur de rock du moment n’est même plus à remettre en question et fait même de grosses étincelles. De quoi, justement, mettre le feu. On enchaîne ensuite avec « Shadow Life », doté d’une intro douce vite interrompue par Slash qui envoie un de ces riffs dont lui seul garde le secret, bien au chaud sous son chapeau. Ce morceau affirme le ton de l’album : du hard rock, des riffs monstrueux, et des refrains imparables. « Automatic Overdrive » et son refrain obsédant, puis le très bon « Wicked Stone », se savourent de préférence accompagnés d’une bonne session de headbanging. « Bent to fly » vient quant à lui confirmer que nous sommes bien dans la continuité d’Apocalyptic Love, puisqu’en effet les premières notes de l’arpège rappellent un lointain mais excellent « Anastasia ».

Certains morceaux sont tout de même un cran en dessous, comme par exemple « 30 Years To Life » qui n’apporte rien à l’album en plus d’être légèrement redondant. Quant à « The Dissident » et son refrain improbable, peut-être trop niais, il sonne un peu comme le faux pas de l’album. Le morceau colle plutôt bien au style de Myles Kennedy, mais moins au gros hard rock habituellement balancé par Slash. « Iris of the storm » aussi, s’intègre bien au répertoire mais ne possède aucune particularité, et ne se distingue pas. Cependant, ces quelques morceaux ne viennent aucunement altérer notre joie lors de cette écoute.

« Stone Blind », aurait presque pu être un morceau des Guns à leur grande époque. On peut très bien imaginer l’ancien Axl Rose au chant. De son côté, « Battleground », ballade alliant amour et brutalité, est plus proche de ce que fait Myles Kennedy avec Alter Bridge, même si, évidemment, au moment du solo, impossible de nier la patte de Slash. Si l’on reste dans un premier temps assez dubitatifs face à la montée finale et ses « Lalalaaa... », on se prend rapidement au jeu. Même toi, oui toi, tu te surprendras à scander très fort et avec plus ou moins de justesse ces « Lalalaaa... » par dessus la voix nasillarde de Myles Kennedy.

 

On trouve également sur World on Fire deux morceaux un peu à part. Tout d’abord « Too Far Gone », plus sombre, avec un riff plus métallique sur les couplets quoique complété par un refrain beaucoup plus aérien. Ce morceau s’enchaîne parfaitement avec « Beneath the Savage Sun », abordant intelligemment la question dramatique du braconnage des éléphants, un sujet que les membres du groupe tiennent particulièrement à coeur (Oh, les rockeurs...). Dans la même lignée que « Too Far Gone », le morceau est plutôt technique, avec des riffs heavy, presque proche d’un bon Metallica, et Slash en profite d’ailleurs pour nous balancer en pleine poire un des meilleurs solos de l’album. World on Fire est donc résolument hard rock et comporte aussi son lot de chansons pleines de groove. « Withered Delilah » en est un bon exemple : on ne peut pas s’empêcher dès l’intro de taper le rythme donné par la cloche, sur notre cuisse, sur notre voisin, sur notre mère, ou tout ce qui passe à notre portée. Morceau assez véridique sur la façon dont les femmes dans le show business passent rapidement du statut de la somptueuse rose au centre de toutes les attentions, à celui de la fleur fanée, passée, et sans intérêt. « Dirty Girl » donne également bien envie de bouger, le refrain groove furieusement, notamment grâce à la rythmique solidement assurée par Brent Fitz. La guitare quant à elle reflète bien le caractère sacrément sexy de la chanson, et encore une fois Myles Kennedy est là pour l’accentuer. À ce moment de l’écoute, on a déjà dépassé la moitié de l’album et pourtant on s’émerveille toujours des notes produites par les cordes vocales de Myles Kennedy. L’épique « Avalon » est également un morceau plutôt entraînant, véloce et convaincant, sur lequel on ne peut s’empêcher de taper du pied.

Dans le lot se trouve aussi « Safari Inn », un très bon morceau instrumental, mettant à l’honneur tout le savoir faire guitaristique de Slash, et nous rappelant son dernier excellent morceau instrumental en date, « Watch This ». Et World on Fire se termine avec le sublime « The Unholy » qui est, sous ses airs de petite accalmie, doté d’une puissance redoutable. Joué en mineur, ponctué par les chuchotements de Myles Kennedy et quelques rires d’enfants, ce morceau abordant assez étonnamment la question de l’église fait froid dans le dos. World on Fire se situe donc dans la pure continuité d’Apocalyptic Love, et il n’y a vraiment pas de quoi être déçu puisque les compositions sont, dans leur globalité, excellentes. Un album hard rock travaillé, bourré d’énergie, qui colle parfaitement à ce que l’on attend de Slash, et qui ne décevra donc pas ceux qui avaient déjà adoré le premier album issu de la collaboration Slash/Myles Kennedy, un duo définitivement complémentaire. Il ne vous reste plus qu’à voir ce que donne Word on Fire en live, et pour cela Slash et ses acolytes vous invitent le 12 et 13 novembre prochain au Zénith, accompagnés par les canadiens de Monster Truck en première partie ! 
 

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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