Conscience – Aftermath of a Summer Snow

Il aura fallu atteindre huit ans pour assister à la sortie physique du successeur de Half Sick of Shadows, le premier album de Conscience. Pourtant, les français ont eu la bonne idée de dévoiler les morceaux d'Aftermath of a Summer snow un par un sur un site internet dédié à l’album, permettant ainsi de contenir l’impatience des fans.

Malgré de nombreux changements de line-up depuis le premier album, le groupe officie toujours dans un style de métal teinté de progressif, où mélodies mélancoliques (« Cemetery ») et rythmiques complexes se côtoient (« The Army »). Huit ans après, la patte de Conscience est bien là, mise en avant par le chant habité de son leader, Matthieu Gerbin, qui vit chaque phrase de l’album (« Beckoned », « Pebble in the Sky »), à la manière d’un Daniel Gildenlow (Pain of Salvation).

Avec ce nouvel album, le quintet a réussi le pari de composer des chansons subtiles et accrocheuses, malgré leur longueur (« Marguerite Davesnelles ») et ne tombe pas dans la complexité et la technicité gratuite. Il y a d’ailleurs fort à parier que le riff d’introduction de « The Village » restera longtemps dans la tête des auditeurs.

Le groupe se permet même de présenter deux titres instrumentaux à la suite ( “There are No Words to Say How I Feel”, “There are No Words For what You Have Done”).  Ce dyptique présente ici les deux facettes de Conscience, à savoir l’une plus progressive, proche d’un Anathema ou d’un Pain of Salvation, la seconde plus metal, rappelant les meilleurs passages d’un Scenes from a memory (Dream Theater). Néanmoins, Conscience sait se débarrasser de ses influences et présente une œuvre ici très personnelle, certainement liée au concept narré par le parolier du groupe Nicolas Moulard.

Les touches de piano, les lignes de basse inspirées de Cycy (désormais ex-bassiste du groupe)tout comme les harmonies vocales (déjà présentes sur le premier album) font désormais partie intégrante de l’identité du groupe. Enfin les duels de guitare entre Matthieu Gerbin et Thomas Jaëglé (guitare) restent en tête et présentent un bon équilibre entre technique et mélodies (« Marguerites Davesnelles »). D’ailleurs, sur l’introduction de ce morceau Conscience propose une musique très aérienne, aux soli de guitares envoutants, pour ce qui est certainement le meilleur titre de l’album avec « Pebble in the Sky ».

Malgré tout, l’album n’est pas exempt de défaut, notamment en ce qui concerne la production. En effet, la batterie manque de dynamisme en particulier sur les morceaux les plus heavy (« The Army »). Ce problème, souvent récurrent chez les groupes français, ne gâche cependant pas l’écoute. D’autre part, l’accent français prononcé du leader pourra rebuter certains auditeurs, mais les parties vocales sont chantées avec tellement de conviction (« The Army ») que l’on peut aisément pardonner au chanteur cette petite faute.

Après un « Summer Snow » varié dans les ambiances développées, et ce pour le plus bel effet, le groupe termine l’album par le titre le plus faible, « Distance », malgré un refrain très accrocheur.
Au final, si le second album de Conscience se sera fait attendre, le groupe a eu raison de prendre son temps pour accoucher de compositions aussi bonnes. L’album n’est bien évidemment pas parfait, mais rien ne vient perturber l’écoute et il y a fort à parier que les fans seront vite emportés par le concept et l’identité musicale du groupe, qui se fait de plus en plus marquée. Un groupe à suivre de très prêt ! 

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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