Accept (+ Damnations Day) au Bataclan (08.10.2014)

Du neuf chez les vieux biscards
 

Pour célébrer la sortie de l'album Blind Rage, les légendes du heavy metal allemand d'Accept effectuent une tournée européenne massive au cours de laquelle les  murs du Bataclan à Paris n'ont pas manqué de vibrer. Avec un groupe dedans et fier de sa production, les spectateurs n'avaient d'autre choix que de se délecter. Pour ouvrir le bal étaient conviés les Australiens de Damnations Day.

Damnations Day

Tout en sobriété, le frontman Mark monte sur scène et commence par présenter son groupe au public parisien tout en accordant sa guitare avant d'entamer le morceau-titre de l'unique album de Damnations Day : Invisible, the Dead. Inconnu du public, le groupe devra batailler dur pour faire entendre sa voix.

Damnation's Day

Damnations Day se situe quelque part entre le hard rock et le heavy metal. Loin d'avoir l'aspect martial et imposant d'Accept, le groupe fait parler les mélodies et tente de mélanger ça à des passages plus musclés, au court desquels Mark pousse des cris haut-perchés façon Rob Halford. La volonté est là, mais le mélange étonne et ne fait pas remuer beaucoup de spectateurs, même si ces derniers participent poliment au show.

Souffrant d'une expérience scénique trop maigre, les musiciens statiques au possible peinent à capter l'attention du public, trop concentrés sur leur instrument. Le son n'est pas des plus favorables, avec une guitare rythmique avalée par le reste. Cela ne va pas dans le sens du groupe qui, s'il est techniquement appréciable, peine à donner de la vie à ses compos. Reste à voir ce que les musiciens seront capables de faire avec un peu plus de bouteille.

Damnation's Day

Setlist :

Invisible, the Dead
The Meaning
I Am
Lucid Dreaming
Carried Above the Sun
Reaper


Accept

Place maintenant au panzer allemand, qui n'avait pas remis les pieds dans la capitale depuis le 6 avril 2012, jour de sortie de l'album Stalingrad. Cette fois-ci, Accept a un nouvel album sous le bras et est bien décidé à le défendre bec et ongles devant un public qui mêle des fans de tous âges, prêts à réagir aux vieux classiques comme aux récents morceaux du groupe.

Accept

Et pour la première fois dans cette tournée, Accept se met à privilégier les morceaux de la période Mark Tornillo, actuel chanteur, par rapport aux morceaux originalement chantés par Udo. On retrouve en effet 12 morceaux des trois derniers albums, dont six de Blind Rage, preuve que le groupe est fier de sa nouvelle production, contre 9 des albums plus anciens, avec des classiques imparables comme "Fast As A Shark" ou "Metal Heart" ou des titres plus rarement joués comme "London Leatherboys" ou "Ahead of the Pack".

Les cinq Allemands s'éclatent autant sur leurs deux différentes époques. En première ligne, le commandant-tirailleur Wolf Hoffmann. Armé de sa guitare finement aiguisée, il sort avec une précision déconcertante ses solos de toute beauté, reproduits à la perfection, qui tranchent avec les riffs massifs et martiaux qui font la force d'Accept. A sa droite, son fidèle acolyte Peter Baltes, avec sa lourde basse bien mise en avant dans le mix qui renforce l'aspect massif des morceaux. Si les deux compères charismatique marchent main dans la main, ils ne manquent pas de présenter un nouveau duel de rigueur sur "No Shelter".

Accept

Au centre de la scène, le frontman Mark Tornillo se montre plutôt en forme, interprétant à merveille ses titres, casquette vissée sur la tête et doigts prêts à claquer à la mesure battue par Stefan Schwarzmann. Sur les titres d'Udo, il se montre plus à l'aise que lors des précédentes tournées, notamment sur "Starlight", qui avait fait grincer quelques dentiers à l'Elysée Montmartre en 2011. S'il est investi dans son rôle de frontman, Mark se tient à carreau et ne fait jamais d'ombre à Wolf et Peter. Tous les trois se partagent habilement le devant de la scène, ne laissant que peu de place au réservé Herman Frank, qui n'est mis en avant que lorsqu'il joue les solos de "Losers and Winners" et "Ahead of the Pack".

Accept

Côté public, c'est l'extase totale, et ce dès le titre d'ouverture "Stampede", au cours duquel le public chante le solo en choeur. L'excitation monte encore d'un cran sur "Stalingrad", avec le Bataclan qui se fait communiste le temps qu'Hoffmann interprète l'hymne de l'URSS en guise de solo. Les fidèles savent aussi se faire agressifs avec des pogos sur "Restless and Wild" et montrent bien leurs capacités vocales sur les hymnes que sont "Princess of the Dawn" et "Balls to the Wall". Pas de discrimination chez les fans d'Accept, les titres récents sont aussi bien reçus que les classiques.

Avec Blood of the Nations en 2010, Accept avait retrouvé une nouvelle jeunesse. Cette tendance est confirmé avec ces deux heures de concert au Bataclan, au cours desquelles le groupe a montré qu'on peut avoir de la bouteille et mettre ses titres récents en avant, sans que le public ne fasse la tête. Tel un taureau, Accept fonce vers l'avant et aucun mur passéiste ne peut l'arrêter.

Accept

Setlist :

Stampede
Stalingrad
Hellfire
200 Years
Losers and Winners
London Leatherboys
Starlight
Dying Breed
Final Journey
Shadow Soldiers
From the Ashes We Rise
Restless and Wild
Ahead of the Pack
No Shelter
Princess of the Dawn
Dark Side of My Heart
Pandemic
Fast as a Shark

Rappel :

Metal Heart
Teutonic Terror
Balls to the Wall

Bound to Fail [sur bande]

Photos : © 2014 Nidhal Marzouk  / Yog Photography
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.

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