Rachel Davies, chanteuse et bassiste d’Esben and the Witch

Entre la sortie d'un nouvel album, une tournée en tant que tête d'affiche puis un nouveau départ sur les routes en tant que première partie de Sólstafir, la vie n'est pas de tout repos pour les membres du combo anglais Esben and the Witch. Pour autant, cela n'a pas empêché Rachel Davies, chanteuse et bassiste de la formation, de répondre à mes questions concernant leur nouvelle sortie ainsi que le planning chargé du trio.

 

"Je suis toute excitée à la perspective de jouer devant le public metal."

Esben and the Witch logo

 

Interview mailer par Sanguine_sky, questions de Sanguine_sky

 

Sanguine_sky : Salut Rachel, et merci à toi de m'accorder cette interview! Pourrais-tu présenter ton groupe à nos lecteurs?

Pas de soucis! Nous sommes Esben and the Witch. Présentations : Rachel, poumons et porteuse des sons diaboliques de la basse. Thomas Fisher, homme à la hache et Daniel Copeman, batteur et leader des machines.

Cette année, vous avez sorti un nouvel album intitulé A New Nature. Quels échos avez-vous reçu à son sujet?

Jusqu'à présent, je suis très heureuse des retours que nous avons reçus. C'est comme si les gens commençaient à comprendre ce que nous tentons de faire, surtout avec cet album. Bien sûr, on va continuer à avoir des chroniques plus rudes, aussi bien que des positives, mais avec le genre de musique que l'on fait, on ferait une erreur si ce n'était plus le cas. Le meilleur art, pour moi, divise toujours un peu. Tant qu'il évoque une forte réaction, je suis contente.

Selon toi, quelles sont les principales différences entre ce nouvel album et les précédents?

Cet album diffère fortement de nos deux précédents efforts. De l'écriture, à l'enregistrement jusqu'à la sortie. Nous nous sommes dépouillés de beaucoup d'éléments que nous appliquions précédemment pour voir ce que nous étions capables de faire à un niveau plus primaire. Rien que nous trois, moi à la basse, Thomas à la guitare et Daniel à la batterie. Daniel a appris seul à jouer sur un kit entier, ce qui est un exploit assez incroyable. Nous voulions sonner cru, brut, puissant. Je crois que, plus que tout, c'était important que le son soit humain. Moins éthéré, moins distant qu'avant, afin d'explorer le côté le plus agressif et musclé de notre musique.
 

A New Nature

Peux-tu nous parler des sujets abordés dans les paroles des morceaux de cet album?

Si je devais résumer le thème principal de cet album, ce serait la force. La résistance et l'endurance semblent toujours présentes dans les morceaux que nous écrivons, et avec ce disque en particulier, je voulais voir à quel point l'esprit humain pouvait se retrouver lorsqu'il est contre le mur. Quand tout est chargé et désespéré, comment on s'en sort avec ça, on se dépasse, on continue à se battre dans un monde qui est sombre.

As-tu un titre favori?

Chaque morceau a un moment spécial pour moi, surtout quand il s'agit de les jouer en concert. C'est un défi de chanter la fin de « Blood Teachings » en live, mais j'adore ça. C'est une œuvre tellement physique, je la trouve complètement exaltante. Je voulais écrire un moment qui décrit la relation entre le cœur et l'esprit, et le moment où tu es totalement accordé à ton corps. Quand tu es plein, que tu sens ton cœur prêt à éclater dans ta poitrine. C'est comme ça que je me sens en chantant en concert... et c'est une bonne chose.

Quelles sont tes influences et inspirations personnelles?

J'adore la façon dont les gens usent du langage, et j'ai toujours trouvé la poésie absorbante et évocatrice. Les films, aussi, sont une excellente inspiration. Je pense que l'une des choses qui a le plus d'impact sur notre écriture est la nature. Le monde apparaît comme beau et étrange, et ce sera toujours une source inépuisable d'inspiration.
 

Esben and the Witch

Vous allez bientôt tourner en compagnie de Sólstafir et Obsidian Kingdom, deux groupes de metal. Votre style, cependant, est très différent des leurs. Comment vous êtes vous retrouvés là-dedans?

On nous a demandé de jouer dans un festival à Londres il y a quelques mois de cela, dont le commissaire d'exposition était Cult of Luna. Je crois que ce fut utile pour nous, pour que les gens se forgent une opinion sur nous. Ça nous a fait basculer vers un monde musical différent. Depuis, nous avons été demandés sur la tournée de Sólstafir à travers l'Europe. Cela ne semble pas évident au premier abord, mais je crois qu'il y a un croisement entre le genre que nous jouons, et le côté plus metal. A mon avis, il a toujours été là dans notre musique. Aussi bien les thématiques que notre penchant pour les sonorités brutales.

Quels types de réactions attendez-vous du public metal?

Je suis toute excitée à la perspective de jouer devant le public metal. De mon expérience d'amis qui sont de grands fans de metal, il semblerait qu'il y ait un grand sentiment de loyauté et de communauté parmi les fans de metal. Une communauté de fans qui ne semble pas se soucier de la dernière tendance, mais qui apprécie juste la musique lourde et puissante avec une totale conviction.

As-tu des connexions avec la scène metal, et quelques artistes que tu apprécies?

J'ai de bons amis qui étaient dans des groupes de metal et de hardcore, et qui me recommandent toujours des groupes qui penchent un peu vers le heavy. Je crois que j'aime surtout le doom metal un peu étrange plutôt que le thrash metal. Des groupes de post-metal / hardcore comme Moss Icon, Neurosis ou Boris, ou des groupes plus stoner / doom comme Sunn O))) ou Earth.
 

Esben and the Witch

Récemment, vous avez joué en tant que tête d'affiche à Paris. Prévoyez-vous de revenir en France dans le but de promouvoir votre nouvel album?

On adorerait, le show de Paris fut l'un de mes favoris. Le public était incroyable. Être sur scène est tellement différent. Je me nourris de l'énergie du public, donc plus il est bagarreur, mieux c'est! Nous n'avons pas beaucoup joué en France, donc on aimerait avoir l’opportunité d'explorer un peu plus le pays en jouant dans d'autres villes, et boire plus de délicieux vin rouge!

Quel est ton regard sur l'industrie musicale aujourd'hui?

Il change rapidement, mais je crois que notre groupe et les gens qui aiment notre musique peuvent exister dans une bulle qui est hors de « l'industrie de la musique ». Nous avons récemment monté notre propre label, sur lequel nous avons sorti notre dernier album. C'est le fait d'avoir un contrôle total sur notre musique qui va, je pense, nous aider à continuer, et espérons-le, à prospérer dans un climat musical inconstant, en perpétuel mouvement. Do It Yourself jusqu'à la mort.

Merci à toi d'avoir répondu à l'interview! Quelques mots pour nos lecteurs?

On ne voit bien qu'avec le cœur! (NDLR : en français dans l'interview).

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