All Ends – A Road to Depression

La vie est belle chez les suédois d'All Ends ! Après 7 ans, les voici enfin signés chez le label Nuclear Blast, un début de reconnaissance ? Et puis, nos amis du nord comptent également dans leurs rangs l'arrivée d'une nouvelle chanteuse, Jonna Sailon, en remplacement d'Emma Gelotte, petite sœur du maintenant bien connu Björn Gelotte (In Flames). C'est bien beau tout cela, mais après un « All Ends » en 2008, les scandinaves se doivent de prouver leur potentiel aux yeux du monde. Et voici que débarque en Octobre une nouvelle livraison : « A Road to Depression ». Qu'en est-il finalement d'All Ends ? Groupe purement minable ou au contraire nouveau talent émergeant ?

 

Malheureusement pour eux, cet album n'est en rien marquant. Les titres ne laissent dégager que peu d'ivresse et de plaisir, la faute à des compositions assez fades, qui peinent souvent à décoller, s'empêtrant dans une soupe commercialo-radiophonique trop sage et trop réservée. Même les refrains, pourtant point central d'un titre, sont rarement attrayants.

 

Dans cet exemple, la palme d'honneur revient très certainement à trois morceaux : « I Know Who I Am », d'une étonnante platitude, où l'on attend avec impatience ce point où le titre va s'élever, s'emporter, nous emporter dans sa dimension tubesque à la manière d'un « Still Believe » (premier opus de la formation). Et cet aspect, quel dommage, il ne viendra jamais, malgré une attente interminable. Dans le registre de l'inintéressant au possible, je demande « I'm a Monster ». Avec cette piste, on frôle le pop/rock à bien des reprises, et là, même le refrain est aussi mou et ennuyeux que le couplet, d'une linéarité et d'une monotonie impressionnante. Jamais une note de plaisir ne se fera ressentir par un auditeur déjà lassé. Bon sang, les filles, lâchez cette retenue et ce balai dans votre cul qui vous empêche tout au long de pousser une note bien puissante, de briser cet uniforme de fillette sage, ça aurait rendu la mixture plus prenante et plus vivante. Dans ce registre là, « Hear Me Now » ne s'en sort pas mal non plus, là où sur le refrain, rien non plus ne vient. L'une des grandes fautes d'All Ends sera d'avoir placé ces trois morceaux de suite, qui plus est.

 

Car ce qu'il manque le plus sur « A Road to Depression », c'est de l'âme, de l'énergie, une motivation. Tout semble trop froid, du coup ça s'écoute d'une oreille distraite, et les chances de laisser tomber avant la fin sont trop nombreuses.

Pourtant, les scandinaves savent nous accrocher avec des tubes, preuve que le premier brûlot du groupe n'est pas complètement enterré. J'en veux pour preuve « Obvious », très catchy et loin d'être désagréable, que du contraire. Nos suédois ont l'art de composer une recette entêtante et entraînante, avec ce refrain qui restera gravé dans votre mémoire, cette guitare qui enfin s'affirme et se réveille. Judicieusement placée en ouverture, la chute par la suite n'en semble que plus grande. « Generation Disgrace » aux accents hard rock s'en tire également avec les honneurs, une petite saveur sucrée, et un bon moment de plaisir.

 

Le pire de tout, c'est la ballade gnan-gnan geignarde. Vous la craignez ? Et bien, "Nobody's Story" va vous achever. Après une introduction irritante au piano (trop discret, trop long), les paroles mielleuses et la mélodie toujours plus ennuyeuse vous conduiront tout droit dans les bras de Morphée, qui se fera une joie de vous accueillir. Au pire, ça peut toujours faire office de supplice. Pourtant, des ballades au piano, il y en a de belles. Les américains de Seven Kingdoms ont réussis à le prouver. Mais si l'efficacité vocale et l'émotion était au rendez-vous, la sauce prendrait mieux. Et sur ce point, Tina Karlsdotter n'égale par Sabrina Valentine.

 

La piste de plus de six minutes, « Road to Depression », n'est pas si mauvaise. Même s'il subsiste quelques passages à vide, on se prend malgré tout au jeu, le refrain en tant que point d'orgue de tout cela, assez prenant et vivant, où enfin il subsiste quelque chose à se mettre sous la dent, et le morceau en lui même possède des éléments bien incorporés. Dommage cependant que la fin soit si longue et si banale, la dernière minute aurait pu être aisément coupée pour une satisfaction plus forte.

 

Côté production, aucun problème, le son est carré, clair, les instruments sont parfaitement audibles malgré une guitare volontairement placée en arrière, pour mettre en valeur les vocaux de nos donzelles.

 

A ce propos, le chant fâche également. Non pas que Tina et Jonna soient mauvaises, mais qu'il est difficile de différencier qui est qui lorsqu'elles chantent ! C'est bien simple, les timbres des demoiselles sont très (trop) similaires, ce qui prête à la confusion. Quel est l'intérêt d'avoir deux chanteuses si c'est pour qu'elles chantent l'une comme l'autre de la même façon ? Plus de seins sur les photos promos, sans doute. Autre problème et pas des moindres, le cruel manque d'émotion et de charisme de nos ravissantes suédoises sur les morceaux plus calmes (c'est à dire presque tous), alors qu'elles savent pourtant montrer un punch non négligeable sur les pistes comme « Obvious ».

 

Soyons clair, avec un ratio de 3/11 morceaux intéressants, ce « A Road to Depression » est clairement une perte de temps, croisé avec une déception vocalement parlant. La fraicheur et l'esprit tubesque pas déplaisant de l'opus précédent semble avoir quasi-complètement disparu, au profit d'une faiblesse et d'un ennui désespérant. Nuclear Blast aura intérêt à bien choisir le single s'il veut faire d'All Ends sa poule aux œufs d'or. Mais en aucun cas son groupe emblématique. Même The Murder of My Sweet (différent label) aura fait mieux …

 

Note finale : 3,5/10


Myspace d'All Ends

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NOTE DE L'AUTEUR : 3 / 10



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