Zaum – Oracles

La scène doom s'est révélée très prolifique en 2014. Entre de vieux routards de la trempe d'Electric Wizard et de jeunes formations prometteuses qui souhaitent sortir de l'anonymat, les amateurs de cette scène ont pris un grand plaisir. Dans cette seconde catégorie, un duo canadien a d'ailleurs fait son apparition avec une offrande du nom d'Oracles, désireux de se faire un nom. Zaum, qu'ils s'appellent. Et le nom ne vous rappelle pas quelque chose? Mais si, un fameux groupe américain…

En effet, les ressemblances avec Om ne se résument pas qu'au nom, mais également sur le plan musical.  Les deux hommes sont vraisemblablement très inspirés par les œuvres de ce réputé combo, et s'en dissimulent à peine. La ressemblance est poussée jusqu'aux vocaux, tant le chant de Kyle Alexander McDonald rappelle celui d'Al Cisneros, que ce soit dans le timbre, ou dans cette façon quasi-hypnotique de déclamer les paroles. Pour autant, si leur propos contient de fortes évocations du trio, les Canadiens ont le bon goût de ne pas proposer une pâle copie. Là où de nombreux opportunistes n'auraient eu aucun scrupule à reprendre note pour note la recette de leurs aînés, Zaum fait les choses avec talent et passion. De ce fait, Oracles prend les allures d'un véritable hommage, plus particulièrement à l'album Pilgrimage grâce à ces sonorités orientales omniprésentes. Encore plus poussées, par ailleurs, dans le cas qui nous intéresse.

Ce qui donne du charme à Zaum, c'est cette façon de toujours viser juste. Les riffs de basse ont beau être répétitifs et lents, ils n'en restent pas moins planants, donnant à l'auditeur une véritable impression de voyage. « Zealot », ou encore « Omen » (et son riff de départ fortement influencé par « Gethsename » de l'album Advaitic Songs), sont de parfaites illustrations de cet enchantement présent dans les compositions. Cette façon de prendre son temps, couplée aux nombreux éléments additionnels, ne tombe jamais dans la monotonie. La maîtrise du duo est déconcertante, d'autant plus que les longueurs sont très rares en dépit de la durée consistante des compositions. En seulement quatre pistes, les Canadiens font découvrir des paysages arides, et offrent une véritable traversée du désert. « The Red Sea », à titre d'exemple, voit les vocaux changer, prendre divers visages, pour terminer sur un air menaçant. Ce pouvoir de garder une certaine constance, tout en variant les émotions et les sensations, est une arme redoutable. Zaum ne se prive jamais de l'utiliser, et il serait difficile de les sermonner sur ce critère.

Zaum

De manière générale, Oracles semble témoigner d'un amour inconditionnel pour Om. Cependant, les Canadiens parviennent à tirer leur épingle du jeu grâce à une réelle maîtrise de leur doom. Rares sont les longueurs, les moments qui fâchent et les lignes de chant mal placées. Si l'on ne peut qu'encourager Zaum à gagner encore davantage en identité, la suite des événements promet le meilleur. Un nouveau venu à surveiller, qui pourrait bien, dans quelques années, faire figure de référence.

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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