Les frères téloche
La critique de la société d'aujourd'hui, un sujet redondant dans le thrash metal depuis ses débuts. Sofisticator s'éclate à baser son nouvel album sur la télévision, en l'intitulant Death by Zapping. Du thrash, du thrash et encore du thrash, c'est ce que les Italiens ont à proposer avec un album délirant et agréable pour les amateurs de l'ambiance revival.
En Italie, la scène thrash va bon train fin 2014. Après le nouvel album des surfeurs d'Alkoholizer, les accrocs à la télévision de Sofisticator prennent la même vague pour également sortir leur deuxième album : Death by Zapping. Sans jamais vouloir réinventer le genre, le jeune groupe montre qu'il prend bien du plaisir à rendre hommage à ses ainés et n'hésite pas à citer ses influences, qui sont Exodus, Slayer, Possessed, Overkill, ou encore Venom.
A partir de ces racines, le groupe sort une tambouille des plus classiques pour un groupe de revival, avec des gros riffs supersoniques typiques du genre et des rythmiques à l'avenant. Côté chant, Disossator (je vous fais un dessin ?) ne s'écarte pas des médiums et déclame ses paroles avec une voix éraillée et une rage toujours présente, qui comble sa faible tessiture. Ses lignes de chant collent bien aux compos, on ne lui demande pas plus.
Là où Sofisticator se fait remarquer (toutes proportions gardées), c'est dans son goût pour ralentir le tempo quand il le faut. Si la vitesse fait partie intégrante du thrash, les guitaristes Popi et Don Hammier s'amusent à glisser quelques arpèges inquiétantes du plus bel effet dans des titres tels que "Ok, The Price Is Right" ou "Who Saw Him", entre autres. Un petit effet oppressant plutôt bien rendu qui colle à l'ensemble.
Côté contenant, le groupe présente son thrash dans un album vaguement conceptuel sur la télévision. A mi-chemin entre critique, en mettant en avant le lavage de cerveau et la parodie, avec des titres comme "Walker Texas Thrasher" ou "S-Factor", Sofisticator reste dans une thématique typique du thrash : la critique légère de la société. Un groupe qui dit ce qu'il a à dire, sans jamais trop se prendre au sérieux.
Somme toute, les 55 minutes de Death by Zapping passent toutes seules pour tout amateur de thrash simple et classique. Les codes du genre sont bien là et le groupe ne s'en écarte jamais, mais sert une tambouille sincère et agréable, avec un soin particulier apporté au son et des solos bien tricotés, sans jamais tomber dans la démonstration ennuyeuse.
