Avec l'album Battle Beast sorti en 2013, le premier avec Noora Louhimo au chant en lieu et place de Nitte Valo, le groupe a pu grandir et s’imposer un peu plus sur la scène du Heavy Metal avec de nombreuses qualités, mais aussi des défauts assez criants. Unholy Savior saura-t-il les éviter et positionner de façon indélébile Battle Beast dans le paysage ?
En grande partie révélé au monde par sa présence sur la tournée de Nightwish après la sortie de Steel, Battle Beast avait réussi à mettre dans sa poche une part non négligeable de l’audience. Malheureusement (ou heureusement pour certains), Nitte Valo a décidé de quitter le groupe pour des raisons familiales. C’est l’inconnue Noora Louhimo qui l'a remplacée au micro. De ce changement résulte un album éponyme en 2013 qui aura été une vraie réussite avec des tubes à foison et une chanteuse à la voix extraordinaire, même si les nombreux clins d’œil (qui a dit plagiat ?) ternissaient un peu le tableau.
A l’écoute de "Touch In The Night", 1er extrait d’Unholy Savior, la surprise est totale. Le son est popisant à souhait et on se croirait devant de l’eurodance des années 80 mélangé avec du Lady Gaga, c’est perturbant. Le solo en milieu de morceau permet de se remémorer que c’est bien un groupe de metal que l’on a face à nous. Cette impression nous reviendra en plein visage avec la sortie de "Madness" qui replonge l’auditeur dans le son Battle Beast : claviers à gogos et envolées vocales.
Dès les premières notes de "Lionheart", l’auditeur se retrouve entre un mix de Steel et de Battle Beast. C’est ce qui ressortira d’ailleurs le plus de cet album, comme si les Finnois n’arrivaient pas vraiment à décider sur quel pied danser. En revanche, il est appréciable d’avoir des mélodies moins plagiées sur des illustres ainés même si certains morceaux ont de fortes résonnances comme par exemple "Sea of Dreams" (un mélange Nightwish/Within Temptation).
Battle Beast n’est jamais aussi bon que quand ça joue vite, de manière épique et que la mélodie permet à Noora Louhimo de sortir ses plus puissantes lignes vocales. C’est en revanche beaucoup moins intéressant quand le tempo ralentit et que Battle Beast s’attaque à la balade, "Angel Cry" n’a rien d’intéressant à raconter et l’impression que le groupe s’est perdu dans la composition de ce morceau ressort de manière flagrante.
Comme pour ses prédécesseurs, il faut féliciter Anton Kabanen (guitare) pour les compositions. Tout en allégeant sa formule sur certains titres, le musicien ne s’empêche pas non plus de durcir le ton. "Speed And Danger" est le meilleur morceau de cet album et le parallèle avec "Kingdom" sur l’album éponyme est facile à faire et rejoint le début du paragraphe précédent. Battle Beast, même au risque de s’enfermer dans une case, est fait pour jouer vite, fort et avec une dualité clavier-guitare. Sans cela, la mayonnaise ne prend pas. L’avenir nous le dira.
Unholy Savior est un bon album, en deçà de Battle Beast cela dit, terni par quelques compos plus faibles et un certain nombre de morceaux moins tubesques qu’à l’habitude.