Will Wallner and Vivien Vain – The Battle of Clyst Heath

La mélodie en campagne
 

Will Wallner & Vivien Vain sortent leur deuxième album, The Battle of Clyst Heath, fin 2014. Puisant son inspiration dans les batailles historiques de la Grande-Bretagne, le guitariste use et abuse de la mélodie pour raconter l'histoire de la manière la plus épique possible, épaulé par une chanteuse au grand talent d'interprétation et d'une section rythmique au diapason. Une œuvre surprenante et addictive.

Il est de bon ton dans le monde du metal, depuis que la porte de l'extrême a été ouverte, de décrire les récits de guerre sous leur angle le plus brutal. Même dans le heavy metal, ça défonce des cranes à coup de sous-accordage et ça mitraille à la double-pédale. La guerre, ça rigole pas, ça minaude pas, c'est pas pour les gonzesses et on ne rigole pas avec.

Un groupe britannique n'est cependant pas d'accord avec cette vision. Il s'agit de Will Wallner & Vivien Vain. Dans leur nouvel album, The Battle of Clyst Heath, le leader et guitariste Will Wallner refait l'histoire des Guerres des Deux-Roses du XVe siècle en Angleterre. Ici, point de brutalité et d'apocalypse musical, on fait dans la finesse mélodique et dans l'aspect poétique, sur fond de heavy metal épique.

Pour conter ces récits historiques, point de baryton bodybuildé ou de thrasher révulsé, le groupe opte pour la voix féminine : celle de Vivien Vain, chanteuse croate au timbre haut-perché et au feeling hard rock proche d'un David Byron de la grande époque d'Uriah Heep. N'ayant nullement besoin d'en faire des caisses, la chanteuse déclame ses paroles historiques avec simplicité et sincérité, mais jamais sans talent d'interprétation.

Côté instrumental, les musiciens se régalent également. On est en présence d'un groupe dirigé par un guitariste et cela s'entend immédiatement. Les guitares sont multipliées, harmonisées et leurs mélodies forment le coeur-même des compositions, du début à la fin du disque. Toujours pertinents (notament dans "The Wars of the Roses"), les solos sont dans le même ton, jamais bruitistes, toujours mélodiques au possibles et sont là pour servir les pièces épiques qui les contiennent.

Côté rythmique, on sert aussi les compos, c'est carré et efficace, qu'ils s'agisse des membres permanents qui sont Björn Englen à la basse et Giovanni Durst à la batterie, ou des prestigieux invités : Carmine (Vanilla Fudge, Ted Nugent…) et Vinny Appice (Black Sabbath, Dio...) à la batterie sur 3 titres et les bassistes Tony Franklin et Neil Murray. Tout est en place et fonctionne à merveille.

Will Wallner & Vivien Vain

En plus des récits guerriers, Will Wallner & Vivien Vain font commencer et finir l'album sur deux reprises : Vangelis en ouverture avec le thème de Blade Runner fort bien retranscrit à la guitare, et Gary Moore à la fin avec son chef-d'oeuvre "The Loner", avec notamment la participation de Don Airey (Deep Purple) aux claviers.

The Battle of Clyst Heath est une œuvre complète et pertinente, dans laquelle les musiciens présentent une vision honnête et personnelle de l'histoire. Pas de surproduction ou de brutalité comme on a l'habitude d'en voir. Will Wallner & Vivien Vain ont le courage de proposer autre chose, de bien le faire et de rendre honneur à leurs ainés, comme Rainbow ou Thin Lizzy.

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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