Don Anderson, guitariste du groupe Agalloch

Après l'interview du chanteur John Haughm pour le magazine Rock Hard France (n° de novembre), c'est un autre membre du groupe Agalloch - le guitariste Don Anderson - qui s'est exprimé lors d'une entrevue avec La Grosse Radio Metal. Histoire de montrer que le groupe américain pense à ses fans français, plus nombreux qu'on ne pourrait le croire. Voici ci-dessous les détails de cette entrevue (et la version originale en anglais) où Don revient sur le nouvel opus Marrow of the Spirit, le passé, les influences du groupe, son lien avec la France mais aussi ses coups de coeur personnels...

Ju de Melon : Bonjour Don, tout d'abord merci d'avoir accepté cette interview. Comment te sens-tu en ce moment quelques jours avant la sortie du nouvel album d'Agalloch [NDLR : L'entrevue a été réalisée quelques temps avant la sortie de l'album, aujourd'hui disponible chez Profound Lore Records] ? Comment fais-tu face à cette attente ?

Don Anderson : Je n'aime vraiment pas tout ce battage médiatique, mais il semble logique après 4 ans d'attente. Au final, nous sommes simplement 4 gars qui adorent écrire et jouer de la musique. L'album n'est désormais plus de mon ressort, on ressent une certaine libération une fois que nous n'avons plus le contrôle. Les gens l'acceuilleront comme ils le veulent.

Don Anderson

Ju de Melon : Première question générale, d'où vient l'idée du titre Marrow of the Spirit ?

Don Anderson : Et bien, il est inspiré d'un passage dans Walden [NDLR : Aussi connu sous le nom de Walden ou la vie dans les bois, récit américain publié en 1854] où Henry David Thoreau explique les raisons pour lesquelles il s'en va séjourner dans les bois. J'ai le sentiment que certaines personnes ont mal lu cet oeuvre en pensant qu'il essayait simplement d'échapper à l'humanité et de renouer un lien avec la nature... Mais cette lecture ignore ce qui me semble être les prémices fondamentaux du livre en lui-même, c'est à dire le fait de découvrir si on peut vivre de façon délibéree, authentique et honnête. Et tu ne peux aspirer à cela que si tu t'es débarrassé de ces choses qui t'empêchent de vivre de manière "vraie". Thoreau voulait vivre aussi simplement que possible afin de déterminer ce qu'est véritablement la vie en dehors des possessions matérielles. Il dit donc qu'il est allé en forêt, non pas pour y vivre délibéremment, mais pour y "aspirer l'essence de la vie" ("suck out all the marrow of life") - je cite. A chaque fois que je me replonge dans Walden, j'ai la chance de goûter de cette essence ou "moelle" et j'ai été fasciné par cette matière gélatineuse qui se trouve dans chacun de nous. Du coup, ce mot "marrow", à la fois en tant que terme et nom commun, nous a vraiment captivé et nous savions que nous voulions l'intégrer quelque part dans le titre de l'album. Nous n'avons pas choisi "Marrow of Life" puisque cela aurait été trop proche de l'oeuvre de Thoreau et que plein d'autres groupes littéraires ont déjà utilisé cette appélation.

Ju de Melon : Comment s'est déroulé le processus d'écriture ? Est-ce que chacun dans le groupe a apporté sa patte dans les compositions ou autres idées ?

Don Anderson : Oui. Même si Agalloch fonctionne plus ou moins dans une certaine solitude. Tout commence avec John qui s'occupe des structures de base, puis je compose mes parties par dessus, on recommence et ainsi de suite. Nous composons par e-mail puisque nous vivons loin l'un de l'autre. Du coup, il s'agit d'une collaboration plutôt étrange, car nous ne retrouvons pas dans la même pièce pour jammer. J'aimerais essayer cela un jour mais ce n'est pas faisable. Donc en un sens nous écrivons chacun de notre côté, mais il s'agit d'une collaboration au coup par coup.

Don Anderson

Ju de Melon : Pour beaucoup de groupes, le processus d'enregistrement est perçu comme un passage obligé pas focément agréable. Etait-ce aussi le cas pour toi et tes compagnons ?

Don Anderson : J'adore vraiment enregistrer. C'est ce que je préfère en tant que membre d'un groupe. John ne partage pas mon avis et préfère écrire ou jouer en live. J'aime voir une chanson prendre vie et j'apprécie cet aspect créatif. Les démos sont quasiment comme des brouillons pour moi et nous avons tendance à les révisiter ou à écrire encore en studio. J'adore les opportunités que peut nous offrir un studio. Steven, notre ingénieur, a énormement de bon matériel et nous avons pu tirer avantage de ce qu'il avait. Au final, je crois que je pourrais passer des jours en studio tellement j'aime ça.

Ju de Melon : Musicalement, quelle est la chanson la plus forte en ce qui te concerne sur cet album et pour quelle raison ? Difficile question car j'imagine que cela dépend de l'état d'esprit dans lequel tu sens...

Don Anderson : Elles ont chacune leur propre fascination pour moi. Je les aime chacune pour des raisons différentes. J'imagine plus l'album comme un ensemble et non comme une suite de chansons. Donc pour moi chacunes d'entre elles sont des versions différentes de ce que nous pouvons appeler "l'essence de l'esprit".

Ju de Melon : Il y a différents invités et de nouvelles influences sur ce nouvel album (des parties au violoncelle, du clavier Moog et tonalités drone, du chant dépressif)... Comment avez-vous décidé d'inclure ces nouveaux éléments ? Une évolution nécessaire pour le groupe ?

Don Anderson : Nous cherchons toujours à étendre notre son en y apportant de nouveaux instruments ou influences. Chaque personne ayant contribué à cet opus est un ami proche, tout a donc été motivé par cette amitié mais aussi par les besoins que nous avions au niveau instrumental.

Don Anderson

Ju de Melon : J'ai entendu dire que John Haughm n'avait pas trop apprécié l'époque de l'enregistrement de Ashes Against the Grain. Quel est ton point de vue sur cet épisode ?

Don Anderson : Nous ne contrôlions probablement pas aussi bien les choses sur Ashes Against the Grain que sur Marrow of the Spirit. Nous sommes à présents plus sûrs niveau choix du son et approche sonore que nous l'avons jamais été. Nous apprenons à chaque album. Je suis plus satisfait du son que nous avons atteint sur Marrow que sur Ashes. Mais je ne renie pas les chansons présentes sur Ashes, au contraire... Je ne suis juste pas certain que nous savions exactement quel son choisir à cette période.

Ju de Melon : Est-ce que le changement de label (de The End Records à Profound Lore) est la conséquence de cette époque "tourmentée" ?

Don Anderson : Je ne vois ce que tu veux dire par "époque tourmentée". Je pense qu'après 3 albums studios et diverses expériences de ce que cela signifie d'être signé sur un label, nous savons désormais les choses que nous voulons ou pas. Nous avons beaucoup appris de ces quinze années et nous sommes enfin en position de mettre cet apprentissage en pratique.

Ju de Melon : Si tu devais choisir une chanson qui résume le mieux l'esprit Agalloch, laquelle serait-ce ? Je suis persuéadé que cette question te sera une torture...

Don Anderson : En effet, il est difficile de tout résumer ainsi. J'ai toujours répondu à ce genre de question par "In the Shadow of Our Pale Companion" puisqu'elle semble représenter le mieux le "son Agalloch". Cependant, j'aime aussi à penser que nous avons désormais évolué au-delà de cette chanson !

Ju de Melon : Quels sont les prochains projets du groupe après la sortie de l'album ? Quelques dates ou tournées prévues (on espère vous revoir en Europe et en France) ou un potentiel The Black EP par exemple ?

Don Anderson : Nous n'avons aucun nouveau matériel en préparation pour l'instant, que ce soit un EP ou nouvel album - il est trop tôt pour y penser. Par contre nous reviendrons tourner en Europe, c'est sûr, mais je ne sais pas encore quand. J'aimerais vraiment passer plus de temps en France, je suis très intéressé par sa culture, sa gastronomie, sa philosophie et sa littérature.

Marrow of the Spirit

Ju de Melon : Question plus étrange, à quel point ta vie de tous les jours et tes croyances sont-elles liées à la musique ?

Don Anderson : La musique est ma religion. C'est la seule activité pour laquelle je me surpasse et qui me fait aller au-delà de moi-même. Quand je joue en live, j'ai l'impresion de faire partie d'un projet plus grand, et c'est aussi transcendant que cela peut l'être pour certaines personnes attirées par Dieu et la religion. Ma vie et la musique sont étroitement liées.

Ju de Melon : En dehors d'Agalloch, es-tu occupé par d'autres projets musicaux en ce moment ? Peut-être un nouveau Sculptured en préparation ?

Don Anderson : J'adorerais faire un nouveau Sculptured, j'ai quelques idées mais rien de bien précis pour l'instant. Je suis principalement concentré sur le nouveau Agalloch. Jason Walton (bassiste du groupe) s'occupe aussi de Self Spiller dans lequel j'apparais, une sortie est prévue pour bientôt. Je suis vraiment fier du travail qu'il a accompli et honoré d'en faire partie.

Ju de Melon : Quelle est ton opinion sur le téléchargement illégal ? Je sais que pas mal d'artistes se soucient de ce problème, qu'en est-il pour toi ?

Don Anderson : Avec Agalloch nous avons la chance d'avoir une base de fans dévoués qui sont comme nous très soucieux d'obtenir une version physique. Le téléchargement peut être un superbe outil de promotion, mais je préfèrerais évidemment que les gens entendent des versions haute qualité de nos albums plutôt que des mp3. Je ne pense pas que les téléchargements feront chuter nos ventes, nos fans étant plus préoccupés par l'effort que nous plaçons dans la présentation de notre oeuvre ou de notre groupe. Si nous étions un groupe signé sur un label lambda où toutes les sorties se ressemblent, je pense que nous serions plus concernés par le problème.

Ju de Melon : Penses-tu que certains groupes ou labels sont en danger à cause de la crise économique ?

Don Anderson : Je pense que les labels le sont. Par contre, avec les enregistrements maisons plus simples à réaliser de nos jours, des groupes formés sur Internet peuvent enregistrer pour pas cher et avoir une bonne distribution s'ils ne sont pas trop exigeants sur le support physique. Au final les labels ont besoin des groupes, alors que le contraire n'est pas vrai. On sait qui sera le perdant dans l'affaire. Regardons les choses en face, le support disque était une façon pour les labels de faire de la musique une opportunité financière - quelque chose à vendre. Ne se souciant d'ailleurs pas des groupes qui ne font pas assez vendre. En un sens, Internet a libéré les groupes de ces labels et du côté "commercial" de la musique. Agalloch met l'accent sur le côté visuel mais a aussi la chance d'avoir quelques albums derrière lui. Du coup, mon point de vue vaut ce qu'il vaut, et je reste persuadé que nos fans aiment acheter nos albums en support physique.

Agalloch 2010

Ju de Melon : Quel est ton opinion sur la scène metal française ? Il me semble que vous êtes pas mal connectés avec des groupes comme Alcest ou Amesoeurs...

Don Anderson : Nous sommes amis avec ces gens-là. Alcest a assuré notre première partie à Bucarest en Roumanie cette année. Je suis fan de ces deux groupes depuis leurs premiers disques. Je suis aussi un grand admirateur des Deathspell Omega, Blut Aus Nord ou autres groupes du collectif Les Legions Noires. Mais le groupe que je préfère venant de France, le plus important venant de ce pays selon moi, c'est Magma. On devrait d'ailleurs plus en parler !

Ju de Melon : Parlons-en donc un peu plus, comment les as-tu découvert et quels sont pour toi leurs meilleures travaux ?

Don Anderson : J'ai découvert Magma tout simplement en explorant l'époque rock progressif des années 70. Quand je suis tombé sur un de leurs visuels, j'ai de suite su (avant même d'écouter) qu'ils étaient en quelque sorte à part. Ils avaient l'air à la fois intimidants et énigmatiques. J'ai ensuite découvert qu'ils avaient développé leur propre langue, ce qui m'a encore plus fasciné. Finalement, j'ai pu les écouter sur un triple-album Live et donc les découvrir dans ces conditions, mais j'ai de suite adoré leur feeling et ces parties presques improvisées dans leur jeu. Par la suite, j'ai trouvé leurs albums ici aux Etats-Unis et je pense que leur meilleure pièce est le monolithique "Mekanïk Destruktïw Kommandöh" (sur l'album du même nom). Leur côté tribal, répétitif et ces ambiances psalmodiques m'ont de suite attiré. Tout ceci lié à l'aspect jazz de leur musique font qu'il s'agit pour moi l'un des groupes les plus original et captivant venu d'Europe. Je peux d'ailleurs à n'importe quel moment avoir plus envie d'écouter un Magma qu'un Deathspell Omega par exemple.

Ju de Melon : En dehors du metal, écoutes-tu d'autres styles de musique ?

Don Anderson : A peu près de tout, vraiment. De façon générale, je préfère cette musique qui essaye de pénétrer quelque chose en vous et de vous transporter vers des horizons inconnus.

Ju de Melon : L'année 2010 tire doucement sa révérence, quelles ont été tes sorties préférées cette année ? Quelques albums à recommander à nos lecteurs peut-être...

Don Anderson : Le nouveau Ludicra (NDLR : Groupe d'Aesop Dekker, batteur d'Agalloch) est brillant. Je n'ai pas vraiment écouté beaucoup de musique cette année, mais récemment j'ai écouté du Daniel Johnson. Il s'agit d'un compositeur absolument époustoufflant et j'encourage vivement ceux qui sont intéressés par une musique honnête et sincère d'écouter son dernier opus.

Agalloch

Ju de Melon : Merci beaucoup d'avoir répondu à nos questions, quelques derniers mots pour les fans français ?

Don Anderson : [en français dans le texte] Merci beaucoup !

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(Original English Version of the Interview)

Hi Don, first of all thanks for accepting this interview. How do you feel a few days before the release of the new Agalloch album? How do you face this "state of expectation"?
 
I really dislike the hype, but that is expected after four years of anticipation.  At the end of the day we are four guys who enjoy writing and playing music.  The album is out of my hands now, so there is a certain degree of liberation now that I have no more control.  People will take it the way they take it.

 
First general question, what is the idea behind the title of the album "Marrow of the Spirit"?

 
Well, it was inspired by a passage in “Walden” where Thoreau writes about his reasons for going into the woods.  I feel some people misread Thoreau and feel like he was attempting to escape humankind and reconnect with nature—but this reading completely ignores what I feel is the fundamental premise of the book which is to discover whether one is living deliberately, genuinely, and honestly.  You can only do this if you have done away with all the things that get in the way of truly “living.”  Thoreau wanted to live as simply as possible so he could find out what life really meant outside of material possessions.  He says he went to the woods, not only to live deliberately, but to “suck out all the marrow of life”—I’m paraphrasing here.  At the same time I was revisiting “Walden” I had the chance to eat marrow and I was really fascinated by the gelatinous matter that was inside this huge bone on my place.  So, “marrow” as a term and as a noun was really captivating to us and we knew we wanted to include that word somehow in the title.  We didn’t want “marrow of life” because that was too close to Thoreau and many other literary groups had used it already.

 
How did the writing process go? Did everyone in the band help composing the songs and bring different ideas?

 
Yes.  Agalloch collaborates in solitude more or less.  It begins with John who has a basic structure that I then compose my parts over and we go back and forth like this.  We compose through email since we live far away from one another.  So, it’s a strange kind of collaboration, because we aren’t in the same room or “jamming.”  I’d love to try that someday, but it isn’t feasible.  So, yes, we all write alone, but it’s a kind of collaboration in piecemeal fashion.

 
The recording process is often seen as a "pain in the neck" and not the best moment of the creative process for some bands. Was it the case this time for you and your companions?

 
I absolutely love recording.  It’s my favorite part of being in a band.  John doesn’t agree and prefers writing or playing live.  I love watching a song come to life and I appreciate that creative aspect.  Demos are basically sketchbooks to me and we tend to still write and revise in the studio.  I love the opportunities the studio allows.  Steven, our engineer, had a ton of great gear and we took advantage of what he had.  No, I love the studio and could spend days in there.

 
Musically, what is for you the most striking song on this record and for what reason? Hard question as it can depend of the mood you are in...
 
They all have their own particular fascination for me.  I like each for different reasons.  I tend to think of the album as a whole rather than a collection of songs.  So, for me, these songs are all different versions of a dominant set of themes that we might call “Marrow of the Spirit.”
 
 
There are many guests and new influences on this new CD (more cello parts, some moog keyboards/drone feelings, depressive voice at one point)... How did you decide to include these new elements? Was it a necessary evolution for the band?
 
We’re always looking to expand our sound and bring in other influences and instruments.  Everyone who contributed were close friends and so the contributions were motivated by both friendship and camaraderie as well as the instruments we wanted.
 
 
I've heard that John didn't have a nice time recording and doing "Ashes Against the Grain". What is your view and opinion on this Agalloch era?
 
We probably weren’t as in control of things during the Ashes sessions as we were during the Marrow sessions.  We are now surer of the kind of sound and approach to capturing that sound than we’ve ever been.  Each album is a learning experience.  I’m more confident with the sound we achieved on Marrow than Ashes.  But, I am still confident in the song writing of Ashes, I’m just not sure we knew exactly the kind of sound we wanted then.   

 
Was the record company change (from The End Records to Profond Lore) the consequence of this "tormented era"?

 
I don’t know what you mean by “tormented era.”  I think after three full lengths and experiencing what it means to be completely signed to a label has shown us exactly the things we want and the things we don’t want.  We’ve learned a lot in our fifteen years and are finally in a position to put that education into practice.

If you had to choose only one song that could best sum up the "Agalloch spirit", which one would it be and why? I'm pretty sure this question will be a torture... 😉
 
Sure, it’s hard to narrow things down.  I’ve always answered this sort of question with “In the Shadow of our Pale Companion” since it seems to embody so much of what defines the “Agalloch sound.”  But, I also like to think we’ve grown beyond that song too.   

 
What are the future plans for Agalloch beyond the release of the new album? Any tour dates planned (we hope you'll come back to Europe and France) or some possible "The Black EP" for example? 🙂

 
We don’t have any plans for new material as of now, whether an EP or the fifth record—it’ just too soon to think about that.  We will definitely tour Europe again for sure.  But, I don’t know when.  I’d love to spend more time in France as I’m really interested in French culture and cuisine, philosophy and literature.
 
 
Strange and hard question now: to what extent your everyday life and beliefs are connected to music?

 
Music is my religion.  It’s the only activity I do where I feel I’m working on something greater than myself.  When playing live I feel like I’m part of a larger goal and this is certainly transcendent in the same way people think about God or religion.  So, my life and music is really interconnected.

 
Apart from Agalloch, are you busy with other musical projects at the moment? Maybe some other Sculptured album on the way?
 
I’d like to do another Sculptured.  I have some ideas, but nothing significant yet.  I’m mainly focusing on the new Agalloch.  Jason (JWW) has Self Spiller which I also appear on. That should come out soon.  I’m really proud of the work he’s done and I’m honored to be a part of it.

 
What is your view on "illegal downloading"? I know that a lot of artists care (in many ways) about this issue... what about you?

 
Agalloch is lucky to have a very die-heard, dedicated, cult following who appear to be very invested in packaging just like we are.  Downloading can be great promotion, but of course I’d rather people hear high quality versions of our albums rather than mp3s.  I don’t think downloading hurts our sales because I feel like our fans value the amount of care we put into the packaging and overall presentation of the band.  If we were just some band on some cookie-cutter label where all the releases looked the same, I would be more concerned.

 
Do you think some bands and record companies are in danger regarding the economical difficulties we're going through these days?
 
I think record companies are.  I think, however, with the affordability of home recording and the internet bands can record cheaply and have global distribution if they aren’t concerned with packaging.  At the end of the day labels NEED bands, whereas bands don’t need labels.  It’s clear whose going to lose in that situation.  Let’s face it, the record as a medium was a way for labels to make music into a commodity—something to sell.  Without a “thing” to encase the music you couldn’t sell it.  So, in a way, the Internet has freed bands from labels and the commodification of music.  Agalloch values quality packaging however, but we are also in a unique position and are not like the band that is just starting to record their first demo or debut album.  So, I can only speak from that position.  We have the privilege of still valuing packaging because, as it stands, I remain convinced our fans like to buy physical copies of our music.
 
 
What is your opinion on the French metal scene? Correct me if I'm wrong, but it seems that you are connected with bands like Alcest and Amesoeurs...

We’re friends with those guys. Alcest opened for us in Bucharest, Romania.  I’ve been a fan of both groups since their debut recordings. I’m also an admirer of Deathspell Omega, Blut Aus Nord and a few of the Les Legions Noires bands.  But, the band that I like the most and that I feel is the most significant to come out of France is Magma. We should be talking more about Magma.

So let's talk about this legendary French band... How did you discover them and what are your favourite albums/songs from them?

I got into Magma by simply exploring 70s era progressive rock.  When I came across a picture of them I knew right away, before hearing them, that they were something special.  They looked intimidating and enigmatic.  I soon learned they had developed their own language which only fascinated me further.  Finally I heard them on a live 3 CD release and experienced thier songs "live" first, but loved the feeling and what seemed to be a lot of improv in parts.  Eventually I found their recordings in the US and of course my favorite track would be the monolithic "Mekanïk Destruktïw Kommandöh."  I would say that their tribal, repetitive, and chant-like mood is something I am really drawn to.  This crossed with the jazz aspect of their music and they are simply one of the most original and captivating groups to emerge from Europe.  I'll gladly listen to Magma before I listen to Deathspell Omega any day!

Apart from metal, what are your other favorite and inspiring musical styles?

Just about anything, really. I prefer, for the most part, music that is attempting to reach for something beyond itself and take me places I’ve never been.
 
 
As 2010 is drawing to an end, what are your favorite musical works released so far this year? Some albums to recommend to our faithful readers maybe...

 
The new Ludicra is brilliant.  I haven’t really listened to much this year, actually.  I’ve been listening to Daniel Johnston recently.  He’s an incredibly powerful songwriter and I encourage anyone interested in honest and sincere music to listen to his work.
 
 
Thanks for asnwering my questions! Any last few words to the French fans or things we can wish for you and the band?

Merci beaucoup!

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Chronique de l'album Marrow of the Spirit

Site officiel du groupe Agalloch
Page Myspace du groupe Agalloch

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