The Crown – Death Is Not Dead

Après moult tumultes qui peuvent émailler la carrière d’une formation de metal extrême, nombreuses sont celles qui jettent l’éponge et, The Crown en a fait presque partie, puisque le groupe splitta en 2004 à cause dans manque d’intérêt du public envers ses œuvres, notamment Deathrace King, véritable chef d’œuvre et point d’orgue de la discographie des suédois. Le combo se reforma en 2010, avec un line-up remanié et la publication du mitigé Doomsday King, qui laissera un arrière-goût amer à de nombreux fans. Johan Lindstrand, hurleur originel, de retour au bercail, voilà The Crown complètement requinqué et prêt à en découdre, avec la sortie de sa dernière offrande, intitulée Death is not dead. Il est à souligner que la formation se voit complétée avec l’arrivée de Robin Sörqvist (Impious) à la guitare.

Après une introduction mélodique à la sauce suédoise (« Reign »), Death is not dead s’ouvre réellement avec « Headhunter », premier single de l’album (qui fera l’objet d’un clip), doté d’un bon riff principal, d’un refrain puissant et efficace, soutenu par une rythmique alambiquée. Ce morceau est loin d’être un cas isolé et cet album est parsemé de moments de bravoure comme les intros de « Iblis Bane » et de « Ride To Ruin », appuyés par un riffing féroce, mais aussi les mélodies guitaristiques de « Speed Kills (Full Moon Ahead) » ou de « Horrid Ways » et, également les solos de haute volée comme sur « Headhunter ». Nous pouvons noter la grande efficacité de certains refrains, notamment celui de « Ride To Ruin », à la fois puissant et mélodique, celui de « Headhunter » qui matraque bien ou encore celui de « Speed kills (Full Moon Ahead) ».

Cependant, deux compositions tirent véritablement leurs épingles du jeu. D’abord « Ride To Ruin » qui est le seul morceau doté d’un groove rock n’roll (ingrédients assez en retrait sur Death Is Not Dead), très entraînant, rehaussé d’un riffing aux influence 70’s, il n’est d’ailleurs pas sans rappeler « Breadfan » de Budgie à certains moments, pour un final en apothéose qui s’étire sur une rythmique menaçante. L’autre titre qui se hisse au-dessus des autres est, une fois n’est pas coutume, une reprise, « Eternal » de Paradise Lost, assez fidèle à l’originale et interprétée plus rapidement. Cette cover se distingue de par la surprise qu’elle représente, votre serviteur était à mille lieux d’imaginer qu’un groupe aussi énervé que The Crown, puisse être influencé par le combo d’Halifax, au point de s’attaquer à l’une de leur composition mythique, avec brio, qui plus est, tout en conservant la mélancolie inhérente aux chansons de Paradise Lost.

Pourtant, à l’issue de l’écoute intégrale de Death is not dead, un étrange sentiment de malaise m’habite. Deathrace King étant le point d’ancrage de la discographie des suédois, toutes les sorties suivantes seront sujettes à comparaison et cet opus n’y fera pas exception, le problème est que, tout comme ses prédécesseurs, cet album ne soutient aucunement la comparaison. D’abord, même s’il est indéniable que le groupe y met tout ce qu’il a, l’ensemble manque cruellement d’énergie, de hargne et de rage, impression accentuée par certains accords redondants (« Struck By Lightning », « Herd Of Swine »).

J’émets également des doutes sur l’agencement des titres car « Medulsed », composition totalement instrumentale, est placée en avant dernière position, un rang médian aurait certainement été plus opportun, mais le comble est atteint avec « Godeater », morceau d’obédience mid-tempo, qui ne décollera jamais et qui clôture Death is not dead de manière bien fade. Pour finir, hormis la pochette, pas du meilleur goût, le son de l’opus n’est pas à la hauteur dans sa globalité, avec une compression à l’extrême très désagréable pour une écoute au casque et une caisse claire qui manque de puissance.

A l’instar de At War With Reality  de At The Gates, Death is not dead me laisse un fort sentiment de déception. Le disque n’est pas mauvais, mais il n’atteint pas les sommets de l’art musical pratiqué par The Crown à la fin des années 90. Aussi, la mise en son de la galette la desserre complètement et la tire vers le bas, le tout manquant de dynamisme et de hargne, éléments pourtant jadis prépondérants dans les compositions des suédois.

Ma note : 6/10

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NOTE DE L'AUTEUR : 6 / 10



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