Periphery – Juggernaut: Alpha/Omega

Fer de lance d’une scène Djent déjà en perte de vitesse, le sextet américain Periphery avait rapidement compris que pour s’extirper de la masse, il lui fallait avoir un petit quelque chose en plus. Ce plus alors magnifiquement exploité sur leur précédent album II : This Time It’s Personal, le groupe en avait profité pour proposer quelque chose de différent avec l’EP Clear, paru l’an dernier. De retour avec une troisième livraison sous forme de double-album, on se demandait ce qu’allait bien pouvoir nous réserver Misha Mansoor et sa troupe sur ce Juggernaut : Alpha/Omega.

Double-album dit en théorie deux fois plus de plaisir, car deux fois plus long, et connaissant la durée des précédents opus du groupe Maryland, on avait de quoi espérer une sortie à la quantité impressionnante. En effet, le premier album éponyme affichait déjà une durée de 72 minutes dans sa version standard, et leur seconde offrande 69 minutes au compteur. Et bien que nenni, car ce double-album ne dépassera pas les 80 minutes, équitablement réparties sur les deux galettes.

Si Clear proposait un Periphery plus concis, accessible et ce grâce à des compositions moins agressives aux formats bien souvent simplifiés, la première partie de Juggernaut, Alpha, en suit clairement les traces. Dix compositions, dont deux faisant office d’interludes pour 41 minutes de musique. Toutefois, si Periphery s’est quelque peu assagi, il n’est pour autant pas avare en surprises. « A Black Minute » démarre l’opus d’une manière paisible, pour un titre très ambiancé montant en puissance, que l’on pourrait rapprocher d’un Tesseract musicalement, sur lequel se grefferait la voix cristalline d’un Spencer Sotello, véritable star de l’album.

Et pourtant si le vocaliste se taille la part du lion sur ce Juggernaut, le reste de la troupe n’est pas en reste. Dès la seconde piste « MK Ultra » on ressent une volonté de nouveauté, amenée par des touches presque free-jazz surprenantes mais pas désagréables. Partant sur une base agressive, portée par des riffs dissonants dont Misha a le secret, le titre partira sur quelque chose de plus mélodique, et déroutant même, lors des premières écoutes. On aura également droit a du plus classique (pour du Periphery) avec « Psychosphere » fermant la première partie d’une manière irréprochable, ainsi que sur « 22 Faces » ou « Rainbow Gravity », mais le côté mainstream est bien représenté via un « Alpha » tout simplement rayonnant, et un « Heavy Heart » addictif.

Première partie d’album réussie donc, mais le reste ne décevra pas. Omega, seconde et dernière partie de cet opus en deux parties, est elle bien plus lourde et puissante. Tournant autour d’une pièce maitresse durant près de 12 minutes, « Omega » regroupe tout le savoir faire du combo. Mêlant riffs lourds, rythmiques saccadées, envolées magiques, cette pièce épique vaudrait à elle seule l’écoute de cette seconde partie. Sachant qu’elle est entourée de pistes aussi puissantes que « The Bad Thing » au groove imparable ou d’un « Graveless » frontal, le bonheur est au rendez-vous.

Les surprises de cette seconde partie viendront sans doute possible de la violente « Hell Below », au tempo ralenti, donnant encore plus de puissance à la pièce, sur laquelle la paire de guitaristes s’est lâchée. La ballade « Priestess » aussi a de quoi surprendre. Construction intéressante, mais c’est surtout le solo de guitare habité situé en plein centre du titre en laissera plus d’un sur le postérieur. La pièce finale de ce double-album, " Stranger Things ", aurait pu figurer sur le précédent opus de la formation, et clôt donc le tout en beauté.

Periphery signe là un album cohérent, riche et varié, à la production sans failles, et montre un côté technique de plus en plus au service de la musique. Le sextet n’a de cesse de surprendre et d’émerveiller son public, et devrait, si il continue sur cette voie de la qualité, atteindre les sommets d’une scène Metal qui commence à stagner d’une manière dangereuse. Juggernaut : Alpha/Omega est le digne successeur du déjà très acclamé II : This Time It’s Personal, ni plus ni moins.

Note réelle : 8.5/10
 

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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