Gnaw Their Tongues – L’Arrivée de la Terne Mort Triomphante

Ouch! Quand elle arrive la mort n’y va pas de main... euh bon...

Sans commentaire.

Bon je commence mal ma chronique comme le mauvais préjugé que l’on pourrais avoir en arrivant en néophyte devant cet opus aux noms étranges.
Il est vrai que sans connaître le groupe et en n’ayant pour seules indications de style Black Metal expérimental ou s’en approchant, on s’imagine assez rapidement un grand homme maigre habillé de cuir, les cheveux noirs de teinture, grognant allègrement des approximations de poèmes baudelairiens désespérés (et désespérant) en branchant sa basse dans un vieux 4 pistes sur cassette...

Eh bien voyez vous IL N’EN EST RIEN!

Gnaw Their Tongues (ronge ou rongez leurs langues, à l’impératif) est ce que l’on appelle un « One-Man-Band », qui nous viens des Pays-bas. Officiant depuis 2005, le projet est signé chez Candlelight Records (tout de même!) et à sorti plus de 20 disque (EPs, compilations et Split-albums compris) dont 5 albums. Les titres de ces opus donnent d’ailleurs le ton en ce qui concerne la thématique (Prefering Human Skin Over Animal Fur, An Epiphanic Vomiting of Blood, For All Slaves... A Song Of False Hope).

Mais venons en à l’album.

L’Arrivée de la Terne Mort Triomphante, est un album concept traitant de la Mort.
Le titre des morceaux évoque une approche grandiose (La Mort dans Toute Son Ineffable Grandeur) et un temps soit peu chrétienne de la mort (Les Anges Frémissent devant la Mort), ce qui combiné avec la prédominance des chœurs dans l’album donne une ambiance rappelant une certaine conception médiévale du Jugement Dernier.

La musique quant à elle tiens certainement plus de la musique de film et de la forme du poème symphonique que du Black Metal, voire du Metal en général. En effet la guitare électrique est presque totalement absente (et  quand elle est présente elle est sévèrement traitée et n’est pas au premier plan), coté percussions la batterie est agrémentée d’autres percussions métalliques (gongs, cloches et autres). Les tempi et l’ambiance se rapproche le Doom et la musique Drone.

Mais l'intérêt de l’album réside dans la virtuosité de l’utilisation de tout les instruments (dont certainement un bon paquet de synthétiseurs et d’échantillonneurs) pour créer une musique lourde et puissante en émotion, le tout dans une structure développée et inhabituelle car exploitant le narratif.
Cette musique multiplie les couches et les éléments pour créer un magma sonore d’une extrême complexité dans lequel plonge l’auditeur, et s’il est assez patient pour tendre l’oreille, se retrouvera comme planté dans un tableaux de Bosch ou de Brueghel.

Mais c’est une oeuvre difficile d’accès, et il m’a fallut quelque temps pour réellement comprendre que la production n’était pas le fruit d’un petit budget, et que les stratifications de sons bruitistes et d’instruments ultra-réverbérés n’était pas la marque de l’amateurisme (il est vrai que l’on entend beaucoup d’albums de Black Metal amateur ou la réverbération noie tout le reste au point ou cela en devient insupportable), mais bien une volonté esthétique assumée.

En somme, ce disque est un OMNI (Objet Musical etc...) d’un intérêt certain et qui apporte un enrichissement après écoute auquel peut de musiciens peuvent prétendre.

Un album à écouter et à conseiller, sauf en cas de dépression nerveuse.

8/10

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