The Neal Morse Band – The Grand Experiment

Le prolifique Neal Morse est de retour quelques mois seulement après un Songs From November qui laissait de côté les velléités progressives du compositeur au profit d’une approche de songwritting plus traditionnelle. Mais cette fois-ci c’est avec du prog et sous l’appellation du Neal Morse Band qu’il sort son nouvel effort intitulé The Grand Experiment. Et la première chose que l’on remarque à l’écoute de cet opus, c’est que le titre et le patronyme ont pour but de nous prévenir et de mettre les choses à plat. Certes, le révérend est toujours aux commandes, mais on sent réellement l’apport des musiciens qui constituent ici ce Neal Morse Band.

Neal Morse Band car, en premier lieu, les voix et la patte de Bill Hubauer et Eric Gillette (de l’aveu même du musicien que nous avons interrogé pour l’occasion), viennent mettre un peu de diversité au sein d’une recette que les détracteurs de l’artiste sentaient redondante depuis quelques albums.

Grand Experiment car effectivement les plans qui composent cet album semblent moins téléphonés, moins Morsiens que ce à quoi nous avions été habitués par le passé, en particulier sur Momentum et Lifeline. Les gimmicks chers au claviériste de Transatlantic sont tout de même de la partie, comme ce thème qui intervient sur « The Call » à 4 mn 50 et que l’on pourra raccorder au choix à plusieurs projets passés ou présents de Neal Morse. Les parties chantées en canon sont également des valeurs sûres dans la riche discographie du monsieur et leur efficacité n’est plus à prouver, tout comme le fantôme de « Momentum » (le morceau) qui plane au dessus de « The Grand Experiment » le single de l’album.

Neal Morse, Mike Portnoy, Transatlantic, Prog,

La pochette, lourde de sens
 

Dans le cas de Neal Morse et du progressif en général, les singles ne sont pas représentatifs des galettes dont ils sont issus. Ici rien n’est plus vrai et si le titre éponyme, déjà révélé au public, a pu donner une sensation de déjà vu, c’est parce qu’il s’agit du moins bon. Malgré son efficacité sans faille, on lui préférera « Agenda », morceau le plus court de l’album, qui fait preuve d’une efficacité rarement atteinte chez Neal Morse, avec un côté Hard Rock FM et direct sur lequel on imagine sans peine Mike Portnoy s’en donner à cœur joie en concert.

De son côté « Waterfall » est une sympathique ballade, comme l’artiste sait nous en proposer régulièrement et dont la filiation avec « Shine » ou « We All Need Some Light » vient immédiatement à l’esprit. Malgré sa simplicité, la charge émotionnelle qu’elle comporte est grande et principalement transmise par l’interprétation. On y sent l’implication de l’ensemble des membres du Neal Morse Band, par du saxo, des chœurs, voire des voix lead (Eric Gillette s’en sort très bien), reléguant le leader du groupe à l’arrière plan. C’est comme ça, pas de dictature au sein de ce groupe, il s’agit d’un effort commun tant dans la composition que dans l’interprétation apportant un peu de fraîcheur à la musique de l’artiste.

Mais la pierre angulaire de l’album, tout comme son prédécesseur Momentum, c’est bien entendu le titre final, "Alive Again". Moins immédiat qu’un "World Without End", notamment par l’apport des touches externes à la patte morsienne, elle propose des plans instrumentaux qui raviront les fans de prog alambiqué. Mike Portnoy et Randy George ont tout le loisir de s’exprimer également sur cette pièce épique, au sein de laquelle la palette sonore de Neal Morse s’enrichit (l’utilisation de la talk box, des thèmes moins immédiats). Certains passages d’"Alive Again" sont totalement heavy, d’autres d’inspiration baroque ( à 13mn 50) et emmènent l’auditeur vers des terrains moins connus, plus accidentés.

Certes, certains chorus restent immédiatement identifiables et rappelleront tour à tour du Spock’s Beard, du Neal Morse ou du Transatlantic. Mais l’envie de se renouveler est bien là.
De leur côté, les détracteurs habituels de l’artiste trouveront toujours quelque chose à dire. Effectivement The Grand Experiment ne constitue pas une révolution totale dans le style de Neal Morse, mais il synthétise l’ensemble de sa carrière solo, tout en constituant une fenêtre ouverte sur un avenir que l’on imagine sans conteste radieux.

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NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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