Eluveitie à  la Rock School Barbey de Bordeaux (07.02.2015)

Entrée tardive pour vos serviteurs, le plan vigipirate donnant des ailes aux vigiles de la salle (biscuits et sandwichs terroristes interdits ce soir là !), refoulant la moitié des (il est vrai) très dangereux metalleux réunis en masse pour LE concert folk metal de l'année 2015 à Bordeaux. Quel honneur fait aux Bordelais, le passage d'un des plus dignes représentant du genre, à croire que les boîtes de production s'intéressent de plus en plus à la capitale girondine. Et elles ont eu raison, car c'est un concert quasi-complet qui s'annonce !

 

Wind Rose


L'affiche comporte trois groupes dont le premier se nomme Wind Rose, groupe Italien de power metal quasi-progressif mais-pas-que. Étrange entame quand on sait que le chant clair n'est pas le point central des deux groupes suivants. Pas de quoi les déstabiliser, c'est un groupe sûr de lui qui se présente sur la scène de Barbey. Et ça passe plutôt bien, porté par la voix sympathique du chanteur Francesco Cavalieri (sorte de Joakim Broden de Sabaton mais plus poilu), Wind Rose dévoile un heavy aux airs vikings des plus agréables.
 


Gros point fort, le contact avec le public est maximal. Des relances bien placées, des titres qui se prêtent fort bien aux participations du public, un public qui d'ailleurs s'échauffe très vite, tout pour réussir un passage en première partie. Le son est plutôt bon, tout est audible sans problème, quelques pogos se lancent gentiment sans blesser grand monde, mais le cœur y est. Les riffs du combo Italien arrivent sans forcer à remuer la fosse dès 20h30, exploit ? On peut le dire !
 


Niveau musical c'est assez classique mais efficace en live. De bons gimmicks de guitare, quelques claviers pour la forme, pleins de moments pour hurler « Hey ! Hey ! »... Des morceaux comme "The Breed of Durin" correspondent parfaitement à ce dont on attend d'un groupe plus ou moins connu pour débuter une soirée, de l'efficacité, du rythme et de la communication. Pari entièrement réussi pour eux, ils laissent la place après de nombreux applaudissements.
 


 


Skálmöld


Le death metal même mélodique ne m'a jamais trop attiré, mais je dois dire que c'est grâce à des groupes comme Skálmöld que j'adhère de plus en plus à ce style. Les Islandais apportent une multitude d'éléments novateurs, à commencer par le langage utilisé. Tous leurs titres sont chantés exclusivement en islandais, et à la manière de Rammstein pour l'allemand, ils démontrent que l'anglais n'est pas la langue universelle pour ce style.
 


Il y aurait énormément à raconter, Skálmöld (Age de l'Epée en français) représentant une grosse claque pour moi en ce début d'année. Pour résumer, nous avons affaire à du death-viking-folk-speed-gospel metal. Voilà. En premier lieu, le chant sec, monocorde et haché du chanteur Björgvin Sigurðsson, droit comme un i derrière son micro. Il y a aussi le chant hurlé et aigu du guitariste Baldur Ragnarsson torse et pieds nus. Et le chant clair et puissant de Gunnar Ben aux claviers. Et il y a les autres aussi... Des passages à capella ou leurs voix s'ajoutent, et des frissons emplissent la salle entière... Pour enchaîner avec un riff des plus dévastateurs. Les trois guitares apportent une puissance monstrueuse, soutenant les nombreux rythmes saccadés des compositions du combo. Côté claviers, Ben apporte le côté mélodique grâce à des sons inspirés d'instruments anciens.
 


Le public réagit au quart de tour, écoutant religieusement les passages calmes, pogotant sans retenue lorsque le rythme accélère. C'est un véritable triomphe réservé au groupe entre chaque chanson. Sont-ils réellement en première partie de qui que ce soit ? Sur l'heure de set qui leur est attribuée, le groupe nous fait découvrir ses plus grands classiques comme "Loki", "Narfi", "Miðgarðsormur" ou "Baldur". Aucun temps mort, le temps file à une vitesse impressionnante.
 

Nooon ! Tonton Zégut, tu fais de la basse ?


Sur scène les six vikings s'éclatent et savent le montrer, visiblement surpris de l'accueil incroyable qui leur est réservé. Leur set se termine sans aucune fausse note, il n'est même pas 23h et la fosse est en ruine. Même les gradins bien trop remplis se lèvent pour saluer les gars du Nord. Foncez les voir cet été, ils repassent en France pour quelques festivals.

Eluveitie


Le clou de la soirée se prépare, la fosse se resserre un peu plus devant les barrières installées pour l'occasion, l'intro est à peine terminée que les huit helvètes s'avancent sur la scène de Barbey, devenue un peu petite pour l'occasion. Le titre "King" démarre les hostilités plutôt violemment, laissant découvrir une bande très en forme, occupant parfaitement l'espace qui leur est offert. Des plaques de chaque côté de la scène permettent aux membres de se mettre en avant deux par deux. Le background surélevé au niveau de la batterie libère également un peu d'espace au centre de la scène.

Chrigel Glanzmann sans surprise mène son groupe à la baguette, soudé au devant la scène, hurlant au plus près d'un public aux anges. Eluveitie peut également compter sur ses deux piliers féminins, Anna Murphy et une des dernières venue Nicole Ansperger. Toutes les deux occupent le centre de la scène et semblent poser les bases mélodiques, sur lesquelles gravitent guitares, basse et autres instruments plus ou moins récents. Le mixage leur rend d'ailleurs honneur, les guitares sont cachées bien loin derrière le violon irlandais de Nicole Ansperger, véritable virtuose. Anna Murphy ne se contente pas seulement de sa vielle à roue, son chant clair comme saturé est un bonheur en live comme sur album.
 

Quelques surprises nous sont réservées, dont la version française de "Call of the Mountains" (transformée en "L'Appel des montagnes"), ou encore l'intermède musical "Ogmios". Les titres les plus connus tels que "Thousandfold" ou "Omnos" emportent la fosse dans de nombreux circle pit et wall of death, gentiment demandés par le maitre de cérémonie Chrigel, jonglant entre ses flûtes et son mandore. N'oublions pas Matteo Sisti, très présent à la cornemuse et à la flûte irlandaise. La présence de vrais instruments joués en live (et bien mixés !) rend le spectacle beaucoup plus vivant tant sur le plan visuel qu'auditif.
 

L'ambiance va pourtant décroître pendant quelques titres. Le centre de la set-list ("Inception", "Kingdom Come Undone" ou "The Silver Sister") se révèle un peu moins énergique que le début du show. Les morceaux  axés death passent un peu moins bien ce soir là que les tubes accessibles et mélodiques. La fatigue se fait ressentir aussi, après les tornades reçues en première partie.

Rien de mieux pour relancer la foule qu'un final explosif. "Quoth The Raven", "Havoc" ainsi que les rappels "Helvetios" et le très attendu "Inis Mona" enflamment la salle entière une dernière fois. Malgré ce temps un peu faible, Eluveitie à su transformer l'essai marqué lors du Hellfest. Le groupe s'échappe après une belle ovation Bordelaise. Presque quatre heures de jeu pour trois groupes, la dernière partie Européenne de la tournée d'Eluveitie tient toutes ses promesses. En espérant que l'expérience se renouvelle de nombreuses fois dans la capitale girondine.

Set-list:

King
Nil
From Darkness
Thousandfold
AnDro
Sucellos
The Call of the Mountains (en français)
Hope
Omnos
The Nameless
Inception
Kingdom Come Undone
The Silver Sister
Carry the Torch
A Rose for Epona
Quoth the Raven
Havoc

Encore:
Helvetios
Inis Mona

Crédit photos: Draksmoon Photography

 

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