àrstà­ðir Là­fsins – AldafÇ«ðr ok munka dróttinn

On se souvient de leur deuxième album Vápna lækjar eldr, cette musique qui nous racontait la naissance de la nation islandaise, avec comme il existe souvent au travers du monde des histoires qui étaient rapportées d’une façon orale pour ensuite terminer par des écrits ou légendes pour certains afin d’amplifier les faits qui étaient héroïques et enjolivés. La puissance de cet album de 2012 résidait dans la retranscription de ces histoires qui avaient lieu sur cette île, les sagas, aussi appelés Eddas datées du XIIIème siècle chantées en vieil islandais.

Il représentait plus une œuvre orchestrale entre black metal ambiant et folklore/ tradition de l’île de feu et de glace avec beaucoup plus d’aération dans les compositions qui nous maintenait dans une gravitation au dessus d’une mer déchaînée que le côté très sombre et opaque que Árstíðir lífsins nous dévoile cette année.
Vous trouviez l’album de 2012 « trop court » avec ses 01:17:46 , rassurez-vous ils sont passés à 01:20:04…

àrstà­ðir là­fsins


Rapidement on sent qu’ils ont mis plus le côté pagan de côté pour passer à une œuvre plus ténébreuse, plus black metal que païenne. Ce double-album (pour parler à l’ancienne) est complet, gorgé de riffs, d’ambiances et d’histoires anciennes tournant autour de l’arrivée du christianisme sur leur rivage et des conséquences qui vont en découler. Les instruments sont moins disparates et se concentrent plus sur le classique « batterie/basse/guitare/ claviers », mais sachant toujours nous envoyer un petit coup de violon qui nous prendra aux tripes au bon moment.

Comme lors d’un générique de film épique « Kastar heljar brenna fjarri ofan Önundarfirdinum » commence avec violon et des chœurs épais nous accueillant dans une ambiance pesante. Il faut tout de même remarquer qu’avec un tel album, on approche presque de la durée d’un film…

Bref, l’entame est lente. Comme à son accoutumé, la voix de narrateur de Marsél (Skald Draugir dans Helrunar) se marie merveilleusement aux passages acoustiques sans pour autant oublier de vous envoyez une grosse rafale piquante. Le savoir-faire de trouver le bon équilibre pour des morceaux qui oscillent entre 8 et parfois plus de 12 minutes n’est pas donné à tout le monde.
 

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Dans l’ensemble l’album est moins fluide que le précédent, plus de blast beats dans la construction de chaque chapitre. Moins facile au premier abord comme avec « Nordsæta gætis, herforingja Ormsins langa » ou encore « Ulfs vedrit er id CMXCIX » mais tout aussi intéressant à découvrir seul, concentré sur les moindres détails musicaux de cette longue œuvre qui nécessite patience et apprentissage.

Les voix s’apprêtent merveilleusement au côté narratif sur « Knörr siglandi birtisk á löngu bláu yfirbordi » avec son intro à la guitare acoustique pour dévier vers un côté guerrier. Musique cinématographique jusqu’à en adapter le rythme pour monter en intensité, lentement, sans griller les étapes sachant mettre en place chaque pièce de l’énigme afin de tenir l’auditeur en haleine.

Comme  AldafÇ«ðr ok munka dróttinn est plus sombre, Árstíðir lífsins n’oublie pas le black metal avec « eir heilags dóms hirdar », titre rapide sans omettre d’y incruster ses fameux breaks, marque de fabrique du groupe islando-germanique jouant sur des passages acoustiques très ambiants sur le titre le plus long de l’album avec ses 13 minutes et 43 secondes ; où la présence récurrente de voix œcuménique comme sur « Ulfs vedrit er id CMXCIX » nous rappelle le thème principal, toujours avec une production des plus soignées.

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Le côté plus obscure et moins facile d’accès de ce nouvel album n’enlève en rien au fait que Árstíðir lífsins possède une grande qualité dans son écriture loin de ce qu’on a l’habitude d’entendre ; musique qui lui est propre et montre à nouveau que le groupe ne fait pas dans le « papier-mouchoir-mp3 », c’est à dire « on écoute, on lâche prise, puis on jette ». Non, ici il faut prendre son temps pour essayer de pénétrer l’esprit des plus complexes des trois musiciens.

 

Lionel / Born 666

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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