Moonspell – Extinct


Extinct ! Enfin !

Sans présager de la conclusion de cette chronique que je ne fais que commencer ici, Moonspell est tout sauf en voie d'extinction.

Visuellement, la pochette est très réussie, avec ce magnifique buste humain digne des musées. Notez au passage qu'elle a été réalisée par Spiros Antoniou de Septic Flesh (avec qui le groupe part d'ailleurs en tournée ce printemps).

 

Certes, les fans de la première heure (dont j'avoue faire partie) qui regrettent toujours avec une certaine nostalgie les majestueux Wolfheart et Irreligious, ont subi la déception du changement de style avec Sin/Pecado, et encore davantage avec le très expérimental The Butterfly Effect. Suit une période de nostalgie, avec des compilations et divers projets parallèles de Fernando Ribeiro (recueil de poèmes, B.O. de film...).

Le dernier album en date, Alpha Noir/Omega White (2012) illustre bien la dualité des influences, entre la puissance des origines et les influences gothiques voire atmosphériques.

Bien sûr, le public s'est transformé tout au long de cette évolution, mais nombreux sont ceux qui n'attendent quasiment plus que le rappel lors des concerts, au moment où le groupe joue enfin "Alma Matar" et "Full Moon Madness" ! En rajoutant peut être un petit "Opium" ou "Vampiria" durant le show pour combler tout le monde.

Bref, s'il y a certainement des fans qui préfèrent grandement les sonorités atmosphériques et expérimentales de Moonspell, fait est que leurs meilleurs morceaux commencent à dater et proviennent davantage de leurs racines.
 

(Moonspell au Hellfest 2013)

 

Alors qu'en est-il de ce dernier opus au titre peu optimiste ?

J'avoue que je l'attendais au détour. J'avais souvenir de quelques très bons concerts, notamment celui joué lors du Hellfest 2013, alors que la lune était pleine dans le ciel, où l'on voyait bien qu'ils n'avaient pas perdu la hargne des débuts.

Alors que donne la cuvée 2015 du sang maudit des enfants du Loup ?

Disons le tout de suite, ce fût plutôt une bonne surprise. Ils semblent avoir réussi à revenir un peu au son d'origine, tout en continuant leur petit bonhomme de chemin.

Voyons donc le détail des pistes grises d'Extinct...

Le morceau d'ouverture, "Breathe (Until we are no more)" met immédiatement l'ambiance, avec la voix chaude et claire de Fernando, des riffs mélodieux, et... Une accélération tout en growl ! Génial !!! Mais non... On revient bien vite à un son plus proche du gothic metal que du black/death.

OK, j'ai un sacré parti pris, mais je reconnais tout de même que le mélange est plaisant. Le rythme est souvent soutenu et le morceau dégage une atmosphère tout à fait caractéristique du groupe.
Rien de neuf sous la lune, mais de l'efficacité et de la qualité !
 


Le titre qui a été choisi pour représenter l'album, "Extinct" augmente encore davantage cette sensation de "valeur sûre" représentative de Moonspell. Le growl alterne encore une fois avec une voix claire et sombre, dans une mixture pouvant à la fois passer à la radio et faire fuir les intégristes de tout bord.

"Medusalem" nous entraîne dans une atmosphère plus orientale savamment dosée. Aucun doute pour moi qu'on entendra régulièrement ce titre lors des concerts, car il a tout pour plaire: du rythme, de la mélodie, une atmosphère ! En passant, on notera la présence de Yossi Sassi, (ex-Orphaned Land) jouant de l'instrument traditionnel ici.

Après trois titres relativement pêchus, nous revenons à quelque chose de plus léger avec "Domina", qui frôle la ballade, avec des chœurs et tout ce qu'il faut pour être entonné par un public charmé.

"The Last of Us", qui avait été présenté au public comme avant-goût à cet album, est en ce qui me concerne une chanson d'une banalité affligeante.

Heureusement que la déception n'est que de courte durée, car "Malignia" ressort les bons vieux riffs lourds et l'ambiance pesante, le tout agrémenté d'un superbe refrain. C'est peut-être mon morceau favori de l'album.

"Funeral Bloom" et "Dying Breed" ne me paraissent pas révolutionnaires. D'honnêtes titres, qui seront sans doute bien vite oubliés, noyés dans la masse des grandes œuvres du groupe !

"The Future Is Dark" exprime la facette gothique du groupe en oubliant (trop?) le son de la guitare saturée au profit de sonorités plus électroniques. Mais il en faut pour tous les goûts, n'est-ce pas ?

Enfin, Therion termine l'album avec une très jolie chansonnette en français. Heu.. Ther.. Moonspell, excusez-moi. Je voulais dire: Moonspell conclut avec "La Baphomette", une ballade d'ambiance café-concert au piano, qui, contrairement aux titres présents sur l'excellent Les Fleurs du Mal de Therion auquel j'ai immédiatement pensé dès la première écoute, ne semble pas être une reprise.

A l'écoute d'Extinct, on peut dire que Moonspell n'est certainement pas sur le chemin de l'extinction ! Il reste donc un peu d'espoir dans leur monde de noirceur...

Sortie le 6/03/2015 chez Napalm Records.

Playlist:
1. Breathe (Until We Are No More) (5:33)
2. Extinct (4:42)
3. Medusalem (5:06)
4. Domina (5:09)
5. The Last of Us (3:26)
6. Malignia (5:06)
7. Funeral Bloom (4:10)
8. A Dying Breed (4:29)
9. The Future Is Dark (5:09)
10. La Baphomette (2:49)
Durée totale: 45 minutes.
 

Thomas Orlanth
 

Photos du concert au Hellfest : © 2013 Thomas Orlanth  - site internet: www.thomasorlanth.com
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.
 

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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