Rorschach et Niko, chanteur et guitariste de 6h33

"Nos influences sont aussi diverses que variées !"

La Grosse Radio s'est entretenue avec le chanteur du groupe 6h33, Rorschach, et le guitariste Niko qui nous a rejoint au cours de l'interview, pour nous en dire plus sur leur tout nouvel album Deadly Scenes, sorti le 12 janvier 2015.

Pour commencer parle nous un peu de ton groupe 6h33...

Rorschach : Alors le groupe existe depuis 2010. 6h33 c'est : pas de batteur, des masques, du second degré, une musique un peu fofolle, de l'amour et du fun.

Quelle a été votre formation musicale, avez-vous fait des écoles de musique ?

R : Je crois que je suis le seul à avoir fait une vraie école de musique. J'ai fait la M.A.I. De Nancy, anciennement C.M.C.N., mais je crois que les autres musiciens n'ont pas eu de cursus classique dans une école de musique. Howahkan Ituha (avant Dietrisch Von Schtrudle) , un de nos claviériste a pris des cours de batterie, Niko lui a pris des cours de guitare aussi mais c'est plutôt de l'autodidacte en fait.

Parle-moi du concept autour de Deadly Scenes...

R : Alors le concept, c'est qu'on traite des sept péchés capitaux dans Deadly Scenes. C'est donc un morceau par péché, plus l'intro et l'outro qu'on appellera prologue et épilogue. On a écrit ça comme une pièce de théâtre.

 

Pourquoi avoir choisi ce thème des sept péchés capitaux ?

R : On l'a choisi parce que ça nous faisait marrer. Après l'album The Stench From The Swelling avec Arno, on a fait vivre l'album un petit pu sur scène mais Arno était loin, on n'a pas pu faire vivre l'album avec lui comme on aurait voulu donc on a décidé de passer à un autre album.

Niko m'a demandé de penser à un concept et celui là m'est venu tout de suite. J'ai beaucoup réfléchi à d'autres concepts aussi mais je suis resté sur celui là. Niko y a aussi pensé sans m'en parler donc ça nous a donné des possibilités qu'on trouvait assez marrantes.

On n'a pas mis de péché en valeur plus qu'un autre, on a traité du sujet en général et comme je te disais, un morceau par péché où on a mis en scène (un peu comme une pièce de théâtre avec plusieurs actes) un protagoniste principal qui était victime, malgré lui ou non, du péché capital en question dans le morceau.

De quel péché capital peut-on t'accuser et quels sont ceux des autres membres du groupe ?

R : Je pense qu'on doit tous les réunir. Il y en a que sept et on est cinq donc je pense qu'on a tous touché et puis on touche tous un peu à tous les péchés capitaux. Puis je crois que l'être humain, à part ceux qui doivent s’ennuyer sévèrement doivent toucher à tout ce qui est interdit.

Comment s'est passé la composition de l'album ?

R : Alors la compo vient principalement de Niko. C'est de son cerveau tout tourmenté que viennent toutes les idées. Il les envoie à Howahkan avec qui il travaille beaucoup en amont avant de m'envoyer les morceaux. Moi j'écris les lignes de chants et les paroles. Les lignes de chants sont parfois écrites avec Niko. On travaille tous les trois beaucoup ensemble, mais en tout cas la compo musicale c'est Niko à 90%, Howahkan travaille la batterie, les séquences, les arrangements et puis moi, les paroles.

Est-ce que la composition de cette album a changé par rapport à avant ?

R : Alors oui, parce que, tout d'abord, je n'étais pas là avant. Le premier album, c'était Niko qui avait tout écrit parce que Howahkan n'était pas encore là. Il a donc composé à partir du deuxième album avec Niko et Arno mais le processus n'était pas le même dans le sens où les morceaux étaient déjà écrits et Arno a ensuite travaillé ses lignes de chants et est revenu à Paris enregistrer. Il n'y avait pas forcément d'échange avec Arno, Niko et Howahkan, ce qui n'est pas le cas maintenant parce qu'on travaille vraiment tous les trois ensemble. Donc la façon de travailler et un peu différente en effet.

Avez-vous voulu un album qui semble plus enjoué malgré la thématique sombre qui est abordée ?

R : Non, pas particulièrement. On ne s'est pas vraiment posé la question. A partir du moment où on a choisi le thème des sept péchés capitaux, Niko a commencé à balancer deux/trois morceaux qui m'ont fait penser à tel ou tel péché et voilà... On partait de ça, mais on ne s'est pas posé la question de savoir si on allait faire un truc plus léger, moins glauque ou pas. Je pense d'ailleurs que ce n'est pas le cas. Il y a un peu de tout par rapport à l'album d'avant qui était plus « dark » parce que justement, je pense que Arno, qui a écrit les lignes de chants, était dans un période un peu comme ça et c'est une énergie qui me correspond moins personnellement. Je suis moins dépressif que lui l'est, du coup ça donne une couleur différente au niveau du chant c'est évident et au niveau de la compo aussi parce qu'on n'a pas été dirigé par telle ou telle humeur, on a été dirigé par la musique et ce qu'elle nous inspirait. Et mis à part « The Walking Fed » qui a d'abord été créé par Howahkan qui a pensé aux percussions, qui a crée les percussions et la batterie puis a envoyé ça à Niko. Ça venait surtout de Niko. Il envoyait l'idée, ça me faisait pensé à tel péché, on développait et voilà.

Sur cet album, la guitare est en retrait et le clavier en avant. Pourquoi avoir fait ce choix ?

R : Je ne pense pas qu'elle le soit tout le temps. Il y a des moments où elle l'est et si on l'a fait c'est qu'on sentait que c'était nécessaire de le faire. On s'est rendu aux services des morceaux et de la musique. Pour moi, la guitare est parfaitement mixée dans les morceaux. Il n'y a pas plus de ci ou de ça mais il y a tellement de samples, tellement de synthé, tellement d'ambiance, tellement de choses qui donnent ce tout que la guitare est... je ne dirais pas noyée, mais elle est mixée au sein de tout ça. On n'est pas comme un groupe classique avec une guitare, une basse, quelques claviers et une batterie. Là, il a énormément d'instrumentation derrière : des cuivres, beaucoup de cordes, beaucoup de chœurs, on a beaucoup accentué cet album sur le chant aussi, les arrangements vocaux. Donc, du coup voilà, la guitare n'est pas en retrait mais plutôt mixé dans l'ensemble.

Est-ce que l'intro de « Lazy Boy » est inspirée de Devin Townsend ?

R : Alors je crois que oui, inspirée évidemment parce que Devin Townsend fait parti de nos inspirations. Niko pourra te le dire mieux que moi. Il y a clairement une influence "devin-townsendienne". Moi, je ne l'ai pas ressenti parce que même si j'adore Devin Townsend, je suis justement en train de le redécouvrir n'était pas issu du metal. Personnellement, je n'ai pas connu cet artiste avant 6h33, ce qui peut paraître bizarre mais j'étais très fusion à la base. Donc la touche métal Devin Townsend fait que je n'ai pas vraiment découvert l'artiste avant donc, pour moi et pour l'écriture du chant, je n'ai pas été spécialement influencé mais du côté de Niko, oui, ça a donné « Lazy Boy ». Sur l'intro, il s'avère que tout le monde nous parle de Devin Townsend donc oui, il doit être là quelque part. (sourire)

Et justement, à part Devin Townsend, quels sont vos influences ?

R : Elles sont aussi diverses que variées : Mike Patton, Devin Townsend évidemment mais dire que ces deux là sont les seuls seraient très réducteurs. On a beaucoup beaucoup d'influences musicales, toutes différentes parce que Howahkan est autant fan de Toto, Mickael Jackson que de Type O Negative, Niko sera autant fan d'Ennio Morricone que de Devin Townsend et moi autant de Rage Against The Machine que des Floyd. Donc on a tous, beaucoup d'influences, très éclectiques et tout est assimilé naturellement dans le style de 6h33. Les influences sont vraiment multiples, tu pourras entendre du Queen, il y a même du hip-hop sur un passage de "Ego Fandango", il y a du Pink Floyd, il y a aussi beaucoup de musique de film, on est très inspiré par la musique de Danny Elfman ou Ennio Morricone pour ne citer qu'eux. L'univers de Danny Elfman correspond très bien à 6h33 à cause de ce côté tréâtral, un peu « freak » qui colle parfaitement, je pourrais aussi te parler de La Caravane De L’Étrange qui est une série qui m'avait beaucoup marqué à l'époque, Twin Peaks aussi, tout cet univers là, un peu glauque mais fun quand même, c'est ça l'influence de 6h33.

 

Tout à l'heure tu me disais qu'il n'y avait pas de batteur dans le groupe. Pourquoi il n'y en a pas justement ?

R : Ah bah je vais laisser répondre Niko, vu qu'il vient juste d'arriver. (à Niko) Bonjour, bienvenu. (rires)

Niko : Bonjour. Alors, on n'en a pas parce que déjà ça fait plus de place dans le bus, c'est moins cher puis il faut savoir que voilà, c'est un cachet en plus. (rires) Non, parce qu'au tout départ, on avait cet esprit très électro et puis finalement on l'a gardé, on a voulu continuer comme ça, vraiment avoir cette section derrière qui est vraiment que de machines, de claviéristes, dans cet esprit un peu Prodigy et compagnies... Bon, tu vas me dire que Prodigy ont un batteur sur scène maintenant, et c'est vrai qu'ils en ont un maintenant mais pas avant.

R : C'est sûr que si on pouvait jouer avec tout un orchestre avec des cuivres, des cordes, trois choristes, on le ferait mais il nous faudrait beaucoup plus de pognon. Mais on reste quand même attaché à ce côté très électro de la batterie parce que Howahkan est un magicien en la matière et qu'on arrive à rendre une batterie qui semble réelle alors qu'elle ne l'est pas et du coup on n'a pas de limite, ce qui colle avec l'esprit 6h33.

Niko : Oui voilà. Puis on peut quand même dire, sans se tromper, qu'on a quand même le meilleur batteur d’Île-de-France, tu vois ce que je veux dire, il en met pas une à côté faut quand même le savoir. (rires)

R : Oui voilà, il en met pas une à côté, il ouvre jamais sa gueule, il est super sympa. (rires) Non mais ça nous laisse une liberté complète au niveau des percussions, au niveau du rythme, ce qui nous plaît.

Et du coup sur scène, comment compensez-vous ce manque là ?

N : Il y a un bloc très électro derrière en fait.

R : On a vraiment l'impression qu'il prend la place du batteur. Donc voilà, t'as pas de batterie mais la place est prise par deux gars qui sont excités derrière leur synthé et devant la guitare, la basse et le chant.

N : Donc en fait on a vraiment l'impression de voir un groupe électro derrière et un groupe de rock devant. C'est un assemblage un peu bizarre mais qui fonctionne pour nous.

Deadly Scenes est un album concept aux ambiances cinématographiques très développées. Est-ce que vous prévoyez quelques choses au niveau scénique, un style un peu théâtrale ?

R : Notre prestation scénique est déjà théâtrale dans le sens où on porte des masques, on porte des costumes, donc il y a déjà un côté théâtrale dans la façon d'exprimer notre musique sur scène.
Elle va le devenir de plus en plus, avec les moyens qu'on aura bien sûr, au fur et à mesure. On a envie de rajouter encore d'autres éléments, d'ajouter des vidéos derrière, des percussions. Il y a plein de choses qu'on veut faire, poser un décor donc voilà, on a envie de continuer dans cette voie là.

N : Mais je pense qu'on ne passera jamais le cap d'en faire une ambiance trop théâtrale non plus.

R : Oui, voilà. Moi, je reste quand même très attaché à l'idée qu'on est un groupe de cinq mecs qui transpire sur scène. On doit pas se faire bouffer par tout ces effets là, on reste quand même un groupe de rock mais après tous les petits plus qu'on peut ajouter, on le fera en fonction de nos moyens financiers aussi j'ai envie de dire. Tout de suite je pense à Shaka Ponk, que j'ai connu au début, quand il y avait un écran et maintenant qu'ils ont plus de moyen, il en font plus. Autant c'est génial, autant des fois, tu te focalises plus sur les effets qu'il y a derrière que sur le groupe en lui-même et on n'a pas envie de ça.

N : On n'a pas les moyens aussi. (rires)

 

Le clip illustrant « Black Widow » est une vraie réussite. 6:33 semble être un groupe branché cinéma, aimeriez-vous un jour faire un vrai petit film d'animation un peu comme Mathias Malzieu (Dyonisos) l'a fait avec La Mécanique du Coeur par exemple?

N: Ah oui ! Moi, j'adore ! Déjà, rien que le fait de faire une BO, j'adorerais vraiment. Il y a plein d'aspect quand je compose ne serait-ce que pour 6h33... Pour moi, je compose une BO. Malheureusement, d'un film qui n'existe pas. (rires) Mais voilà, la démarche, sur plein de points, est la même de toute façon.

R : 6h33 c'est un peu ça en même temps.

N : Mais demain, J'adorerais vraiment... J'adore tout ce qui est The Wall, Tommy... ce genre de films où la musique est d'autant plus lié à l'histoire, c'est plus qu'une BO même ce sont  des comédies musicales et pourtant j'aime pas ça.

R : Nan mais le terme de comédie musicale a été galvaudé.

N : Dés qu'ils commencent à chanter dans les films, je peux pas, mais bizarrement il y en a qui vraiment sont pas mal.

R : C'est comme Rocky Horror Picture Show, c'est le genre de comédie musicale qui nous plairait en tout cas. Mais tu vois, Deadly Scenes est vraiment écrit comme ça et avec le réalisateur du clip de « Black Widow », on a le projet de réaliser des clips d'animation pour chaque morceau. Bon, c'est un projet qui ne verra peut-être pas le jour, parce qu'on ne sait pas comment cela va être possible, il faut aussi les moyens financiers évidemment et le temps.

Chaque morceau de Deadly Scenes pourrait être joué par une troupe de théâtre, une troupe de comédie musicale ou pourrait être mis en film, parce que c'est comme ça que je le visualisais quand j'écrivais les paroles et c'est pareil pour Niko quand il composait.

N : Ouais, et c'est vrai que ce serait d'autant plus plaisant, et ce serait une expérience vraiment mortelle que de se dire qu'on va composer quelque chose en sachant très bien comment ça va être visualisé. Ce serait vraiment un rêve. Tim Burton, si tu nous entends. (rires) 
 

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