Weedeater (+ King Parrot, Gurt, et Dead Existence) au Glazart (10.03.2015)

Cela faisait quatre ans qu’on attendait, et ils l’ont fait !

En effet, le 10 mars dernier, l’équipe des Stoned Gatherings, spécialiste des grosses affiches stoner et doom de la capitale, organisait le premier concert de Weedeater à Paris depuis leur venue au Point Ephémère en 2011.

C’est donc au Glazart que le concert a lieu, comme d’habitude pour les Stoned Gatherings depuis quelques temps. Le lieu se prête parfaitement à ce genre de concerts, entre son bar où la bière coule à flots et la petite terrasse où s’amassent de nombreux fumeurs, se retrouvant vite embaumée de doux aromes de marijuana.


DEAD EXISTENCE

Habitant à l’autre bout de la région parisienne, et vu la fiabilité de notre réseau de transports en commun, j’arrive sur place vers 19h45. J’entends déjà résonner la musique violente et agressive des londoniens de Dead Existence à l’extérieure de la salle, puis quand je rentre je suis instantanément happé par l’ambiance glauque et dépressive qui se dégage de leur musique.

Le concert étant déjà bien entamé, je profite toutefois du dernier morceau, où se mêlent habilement riffs sludgy accrocheurs, s’enchainent rythmes effrénés puis d’une lenteur écrasante, et chant proche du death metal. La salle très enfumée est encore loin d’être pleine, mais à peine le concert terminé, la foule se rapproche de la scène pour apprécier le show de leurs compères londoniens de Gurt.

 

GURT

Le groupe s’installe donc tranquillement sur scène tandis que la foule (c’est un bien grand mot dans ce genre de concerts, et c’est tant mieux !) s’approche de la scène. D’entrée de jeu le quatuor nous livre son sludge bien burné, avec un son assez saccadé et violent, rappelant une grosse influence hardcore. Le groupe pourtant ne fait pas bien peur, ils ont presque l’air gentil, notamment Dave, le bassiste qui arbore fièrement un t-shirt à l’effigie d’un chaton.

S’enchainent des gros breaks à la Eyehategod où le tempo se ralentit, et gros riffs stoner bien gras. Le public est assez réceptif à la musique du groupe, et commence à s’agiter au rythme de leurs compos, les londoniens jouant même un nouveau morceau pour la première fois ce soir, tandis que se font également sentir les premières effluves de ganja dans la salle.

 

KING PARROT

La surprise de la soirée est la venue des australiens de King Parrot, dont le logo ne figurait pas sur les affiches du concert, mais qui se font vite remarquer par la présence d’un back drop à leur nom, et l’installation d’un imposant kit de batterie avec double grosse caisse, ce qui ne laisse pas présager un très grand raffinement.

En effet dès leur arrivée sur scène, Slatts, le bassiste assume fièrement son obésité en débarquant torse nu, et le chanteur Youngy ne tarde pas à ôter son t-shirt pour dévoiler son imposant bide à bière. Le ton est donné, et la messe grindcore commence. Le genre musical du groupe dénotant un peu avec celui des autres groupes, la public est peu compact, mais les amateurs de grindcore et autres dégueulasseries semblent ravis.

Le groupe joue beaucoup avec le public, Slatts demande aux gros de se manifester, et Youngy s'amuse à montrer son cul. Malgré son grindcore de bogan australien, King Parrot n’hésite pas à glisser quelques phrases musicales assez sludgy, justifiant parfaitement sa présence en ouverture de Weedeater. Le set est assez chargé en morceaux courts, et semble passer assez vite.

WEEDEATER


Il est environ 20h40 lorsque les membres et roadies de Weedeater débarquent sur scène quasiment en touristes, installant l’énorme double corps Marshall plexi de Shep, le Sunn de Dixie, et disposant le kit de T-boogie devant au centre de la scène perpendiculairement au public, ce qui annonce déjà un sacré spectacle quand on connait les performances de ce véritable esprit frappeur qui brisera une baguette après un unique coup sur sa caisse claire.

Les musiciens font une courte balance, et commencent directement avec le puissant "Hammerhandle", qui fait figure d’ouverture dans bon nombre de concerts, et qui est aussi le premier morceau de leur dernier album, l’excellent Jason… The Dragon. Dès les premières secondes de l’intro du morceau, Dixie fait monter la tension avec des lignes de basse très groovy, Shep débarque avec un son de guitare très sale et fuzzy à souhait, et quand T-boogie frappe ses premiers coups sur son kit, il est tellement déchainé que l’on sait que l’on n’est pas venu pour rien, tant son jeu puissant et ses mouvements d’épileptique sous speed sont à eux seuls une attraction qui vaut le détour.

Les premiers morceaux sont tous issus de la face A du dernier album et sont joués dans l’ordre, ce que certains considèreront comme un manque d’originalité est comblé par un enchainement de morceaux efficace qui semble ravir un public très réceptif.

Dixie comme à son habitude semble dévorer son micro pendant qu’il hurle dedans, saute dans tous les sens et s’amuse à faire des grimaces pendant qu’il lâche des lignes de basse plus lourdes les unes que les autres. Shep quant à lui est un peu en retrait à gauche de la scène, mais assure tout de même le boulot avec un plaisir communicatif. Lorsqu’il casse une corde pendant le tonitruant "Jason… the Dragon" - au cours duquel le bassiste de Dead Existence monte sur scène - au lieu de changer de guitare, ce qui serait trop facile, il entreprend de changer ladite corde tandis que Dixie et T-boogie jamment sur le groove de "For Evans Sake", premier titre de la setlist issu de God Luck and Good Speed.

Une fois Shep de nouveau prêt, le groupe enchaine sur "God Luck and Good Speed", véritable hymne du groupe. Les deux premiers albums du combo ne sont pas mis à l’écart et sont représentés par des titres comme "Monkey Junction" ou "Time Served". Les morceaux s’enchainent sans réellement de temps morts, mis à part quelques larsens qui viennent clore les morceaux dans une ambiance noisy, pendant que Dixie prend une bonne gorgée de bourbon premier prix.

Il commence à se faire tard quand retentit le riff d’intro de "Gimme Back My Bullets", leur désormais célèbre reprise bien burnée du classique de Lynyrd Skynyrd, Le groupe termine son set après environ une heure de concert sur le très lourd "Weed Monkey", les musiciens s’enfuyant ensuite comme des voleurs, et ignorant les appels du public leur suppliant de jouer un autre morceau.

Un concert de Weedeater c’est donc avant tout une expérience, tant sonore qu’olfactive, tant les différents haschichs et herbes magiques se mèlent à la bouillie grasse et gluante du sludge des Nord-Caroliniens, que quelques chanceux pourront revivre en juin lors du Hellfest. 

Setlist:

1- "Hammerhandle"
2 - "Mancoon"
3 - "Turkey Warlock"
4 - "Jason....the Dragon"
5 - "For Evans Sake" (Jam)
6 - "God Luck and Good Speed"
7 - "Wizard Fight"
8 - "Monkey Junction"
9 - "Time Served"
10 - "Gimme Back My Bullets" (Lynyrd Skynyrd)
11 - "Weed Monkey"

Photos : © 2015 Fanny Storck / Fanny Storck Photography
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe

 

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