Poun, chanteur de Black Bomb A

 "On allait faire des feux dans la foret, on picolait, on se défonçait, toujours avec une guitare, c’est comme ça qu’est né Black Bomb A"

Hello Poun, Confortable Hate est enfin disponible. Les fans n’auront attendu que trois ans. Pas mal de gens parlent de la plus grosse claque depuis Speech Of Freedom

Speech c’est notre deuxième album, celui qui nous a mis sur les rails. Après on s’est pas mal retrouvé en phase de recherche. Mais il y a eu aussi From Chaos avec le retour de Djag où on est revenu à quelque chose d’assez roots. Il y a eu aussi la période avec Shauny où nous étions très proches lui et moi vocalement. Et là le retour d’Arno

Trois ans, c’est notre timing. Grosso modo on essaye d’être productif tous les deux ans. On a pris un an de plus cette fois. Je pense que Black Bomb A avait besoin d’une petite pause. Pour nous et pour les kids (ndlr : fans). Qu’ils aient du plaisir à nous retrouver.

Dès les premières minutes de "Confortable Hate", avec le morceau éponyme, on se prend quelque chose de très hardcore dans la gueule. Un retour aux sources ?

Je pense qu’on a fait ça instinctivement. Peut-être suite au retour d’Arno. On se connaissait, on savait travailler ensembles. Un peu  comme avec From Chaos avec Djag et un côté plus punk. Avec Arno c’était très instinctif. On a tout simplement essayé de faire du Black Bomb comme on savait le faire. Avec une envie d’évolution quand même. On a eu une attention particulière pour la basse quand on a fait le mix, je trouve qu’on l’entend plus qu’avant, elle est moins noyée dans la masse.

black bomb a

Peux-tu nous parler du retour d’Arno ?

Shauny a décidé de quitter le groupe après From Chaos. C’était compliqué pour lui financièrement, en plus il habite en Ecosse. On a fait très peu de date pendant notre pause avec quelques concerts à l’étranger. Et pendant cette mini tournée, on était pas aussi bien rémunéré qu’en France. Et pour lui c’était vraiment compliqué et il avait d’autres projets en Ecosse. Après quelque répétitions pour préparer le nouvel album, il nous a dit qu’il ne pouvait pas continuer. On a été un peu déçu on avait de bonnes affinités avec lui.

On s’est concerté et on était d’accord pour proposer à Arno, qui n’avait pas de projet, on l’a appelé et il nous a juste dit « grave, carrément ». Il était touché que je l’appelle, j’étais touché qu’il me dise oui, c’était beau.

Vous n’avez pas pensé à Djag ?

Djag a tout arrêté. Il vit dans le sud de la France et il se donne à sa passion qui est éducateur social.

Comment s’est passé l’enregistrement ?

On a travaillé dans le studio de notre bassiste, Jacou. Le mix a été confié à Logan Mader, ancien guitariste de Machine Head qui travaille notamment avec Soulfly.

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"Confortable Hate", "Rise Up", "The Point Of No Return" et j’en passe, BBA semble plus engage, ou plutôt plus enragé que jamais…

Enragé oui. Tu sais on a jamais était vraiment engagé. On peut être engagé par rapport à notre façon de faire les choses, de façon introspective et personnelle. Moi personnellement, écrire sur la politique c’est pas mon truc et je ne sais même pas si j’en serai capable. Je préfère écrire sur des choses qui me parlent et me touchent. C’est aussi savoir s’analyser et tirer le bon ou le mauvais.
Cette « haine confortable » est tournée, je pense, vers ces « haters » du web. Ces mecs planqués derrière leur écran et qui veulent se prouver qu’ils existent aux travers de commentaires et d’interventions négatives. On a pas de temps à perdre avec ces gens . C’est ça la haine confortable : se cacher derrière un rideau virtuel fait de haine. Ces gens ne veulent ni apprendre, ni connaitre. Mais encore une fois on ne veut pas endoctriner avec nos textes. Juste dire ce que l’on ressent.
C’est la pochette de notre album : c’est tellement simple de rester enchainé avec cette haine sans t’ouvrir à cracher ton venin. Mais regarde toi, tu as peur de t’ouvrir.

A propos des textes, tu sembles vraiment investi sur Rescue From This World. Je me trompe ?

C’est vrai qu’il est particulier pour moi ce morceau. On se partage les textes avec Arno. Celui-ci je l’ai écrit par rapport à un pote qui a donné un rein à sa belle-mère. Je trouve qu’à notre époque, se donner comme ça physiquement c’est quelque chose d’énorme. C’est un morceau sur lequel je me lâche oui, mais paradoxalement c’est un des plus positifs de l’album. Peut-être que de plus dans Black Bomb, on a envie de s’ouvrir plus aux gens, de leur dire ce que l’on veut sans se cacher.

Un exercice que vous n’aviez pas fait depuis plusieurs années, la balade, avec Into The Void. Peux-tu nous en parler ?

On l’avait déjà fait en ghost-track sur notre tout premier album, donc oui ça remonte ! Je crois que l’acoustique nous a toujours collé à la peau. Les tous premiers morceaux, on les a composés il y a plus de vingt ans dans les bois de Viroflay (78) où on habitait. On allait faire des feux dans la foret, on picolait, on se défonçait, toujours avec une guitare, c’est comme ça qu’est né Black Bomb. Le côté acoustique a toujours était là.

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BBA semble cultiver un certain amour pour les petites scènes et les villes qui n’ont pas l’habitude d’accueillir des groupes. C’est important pour vous ?

Très important. J’adore aller dans des petits patelins. C’est bien les grosses scènes, mais les gamins qui peuvent pas se déplacer ? Y a un moment, quand une est un artiste, c’est aussi à toi de te déplacer pas à eux.

Justement, après 20 ans de carrière, comment vois-tu le public de BBA ?

Ce qui est génial et fait vraiment plaisir, c’est qu’à chaque album on voit l’affluence de nos concerts évoluer. Ca va du vieux comme moi aux kids de 16 ans. Voir qu’on est encore dans le circuit, c’est vraiment gratifiant.

En tant que grand nom du metal français, que penses-tu de l’évolution de ce genre ? Certains groupes tricolores pensent qu’il y a eu un « creux » dans les années 2000 et une renaissance en 2010.

Je ne sais pas si je serais vraiment d’accord que dire les années 2000 n’ont pas été riches. Y a peut-être le mouvement néo metal qui a pu changer certaines choses, c’est vrai. Mais il y a eu des belles formations qui ont émergé. Cette période pleine de « naissances », c’était quand même quelque chose, qui n’est plus forcément maintenant. Je dirais qu’il y a eu des « têtes de listes », je pense à Gojira qui le mérite complétement. Je pense qu’en ce moment oui, le metal français reprend du poil de la bête, il se passe des choses, clairement on regonfle en France.

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Nouvelle tournée en vue, vous êtes prêts ?

Cela fait deux semaines qu’on préparer notre set pour cette tournée. C’est beaucoup plus simple vu que nous sommes tous plus ou moins proches de Paris. Refaire des répetes, retrouver l’osmose avec tes potes, on est impatient, on a la dalle !

Des surprises au niveau du set à venir ?

Disons qu’on est arrivé au stade où ça devient compliqué de choisir nos morceaux. En plus, je pense qu’un show de 1h45 pour un groupe comme Black Bomb ça n’a pas beaucoup de sens. On ne se voit vraiment pas faire autre chose qu’un set d’une heure, tout envoyer et surtout rester très intense. Avec des vieux morceaux et aussi des nouveaux.

On pourra donc toujours brandir notre joint sur Mary ?

Cherche pas, on est damné et on le jouera jusqu’à la fin de notre vie ! Tu sais à cette époque on fumait beaucoup et en face on avait Lofofora avec "Weedo". Y avait aucune rivalité, mais nous aussi ça faisait partie de notre univers et il fallait qu’on écrive là-dessus ! Ca fait démago de faire l’apologie de ça, mais on s’en fout au final !

Allez, les derniers mots sont pour toi…

Comme je vous l’ai dit les gars, on a les crocs, on a la dalle. On va vous foutre un putain de bordel et mettre une putain de race. J’espère juste que vous en ferez partie.

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